Regards

2ème édition du concours Résonances International

Par Laurent Bellin

Le 26 Juin 2015 s’est déroulé un événement peu conventionnel dans le monde de la musique classique. La résidence officielle de l’Ambassadeur du Canada en France, son excellence l’honorable Lawrence Cannon, a accueilli la seconde édition du concours de musique Résonance International.

Ce concours, fondé en 2014 par Olga Karnaukhova a pour objectif de mettre à l’honneur la musique ukrainienne à Paris, et récompenser les jeunes talents de la scène internationale. Il permet aussi aux plus jeunes et aux amateurs adultes de se confronter à un jury de musiciens hors pair. Cette année, le jury était composé de prestigieux pianistes tels que Pavel Nersessian (Russie-Canada), Elena Kroon-Golikova (Russie), Vardan Mamikonian (Arménie), Raminta Neverdauskaité (Lituanie), Oleksandr Kukonin (Ukraine), Laurence Rigaut (France).

La question se pose alors du choix du lieu. Pourquoi la résidence officielle de l’Ambassadeur du Canada en France ? Le discours de son Excellence l’honorable Lawrence Cannon nous donne un élément de réponse : « Ce concours est important [pour le Canda], car l’Ukraine est un pays ami. » Fait encore plus rare, notons la présence de l’ambassadeur d’Ukraine en France, son Excellence Oleg Shamshur, ainsi que celle de l’Ambassadrice des Etats-Unis en France, son Excellence Jane D. Hartley.

Face à la situation qui sévit en Ukraine, il est apprécié par nos amis ukrainiens de voir des personnalités afficher leurs soutiens à ce pays. C’est surement une première dans l’histoire de la musique qu’un concours réunisse trois ambassadeurs pour un concert.

Le concours et la qualité des musiciens a par ailleurs été très apprécié du public, et suscite l’intérêt d’acteurs du milieu culturel. Ainsi, la mairie du 8ème arrondissement a ouvert ses portes pour le concert des lauréats, qui s’est déroulé en présence de madame Erika Duverger, 1ère adjointe au maire en charge de la culture et des affaires européennes.

Cette présence permet de replacer la musique dans sa dimension symbolique : celle de l’engagement. Engagement des artistes, mais aussi engagement d’un discours. Car oui, les mélodies ont un discours, comme celles de Chopin qui faisaient résonnance aux combats de son pays. En écoutant celles écrites par les compositeurs ukrainiens, le discours est clair : la culture ukrainienne existe, le peuple ukrainien aussi.

Le dicton nous rappelle que la musique adoucie les mœurs. Espérons que cet hommage aux compositeurs ukrainiens, par les pays représentés dans ces concerts, soit les prémices d’une situation qui évoluera vers une paix durable.