Regards

Marie Curie

Par Pascal Aubier

Quelle chance ! Cette semaine, sort partout en France, un film inclassable et admirable, pas du tout du genre de chez genre de chez Genre, un film fin comme le fil d’un rasoir et doux comme le baiser d’une femme brillante. Les femmes brillantes font peur. Les femmes font peur. Aux hommes, aux Politiques, aux Patrons, aux Scientifiques pour ne parler que des plus modestes. Marie Curie. Très emmerdante, la place qu’elle a prise… Deux fois Prix Nobel… Enfin, on se souvient, comme le film nous y invite, le prix qu’elle a payé sa place. Et qui plus est, une fois LE mari Curie disparu, LA Marie Curie qui on le sait est Polonaise, elle se nommait Marie Skłodowska, nom qui ne se prononce même pas en Français [ˈmarja salɔˈmɛa skwɔˈdɔfska] disent les drôles de linguistes, se remet à chanter et cette fois remporte le prix Nobel de Chimie après celui de Physique partagé avec son mari. Je ne vais pas vous raconter la vie de Marie Curie, tous les dictionnaires le feront mieux que moi, et surtout le film de Marie-Noëlle. Film qui n’est pas un biopic comme disent les professionnels de la profession, qui n’est pas simplement le portage à l’écran du destin de la grande dame. Loin s’en faut. Marie-Noëlle a voulu surtout parler d’elle, la femme et de on amour pour un autre homme, après cinq ans de veuvage, Paul Langevin, lui aussi physicien.

Le film est délicat comme la rare actrice Karolina Gruszka que Marie-Noëlle est allée chercher au bord de la Vistule. Une jeune femme simple à la pensée vive et à l’amour puissant. Tout en finesse, en lumières et en ombres portées. Un film de femmes et non un film féministe sinon pour dire la misogynie à laquelle Marie Curie a dû s’affronter. Un film palpitant que je vous recommande vivement d’aller voir sans attendre.

Marie-Noëlle vit en Allemagne, son mari trop vite disparu était lui aussi cinéaste, ils ont ensemble réalisé plusieurs films, dont LOVE THE HARD WAY et plus récemment LUDWIG, vie infernale du roi Louis II de Bavière. Mais le film qui nous l’a fait connaître, LA FEMME DE L’ANARCHISTE, est un vrai bijou, caillou, chou. Trouvez-le sur Internet ou je ne sais où, mais trouvez-le et régalez-vous. Comme cous, allez vous régaler avec Madame Skłodowska-Curie.