Regards

Odile Montserrat photographe

L’œil de la mémoire

La rencontre avec l’immense photographe des stars qui ont rythmé notre quotidien depuis les années 60, s’est révélée un grand moment d’anthologie. Odile Montserrat et sa fille Valeria Attinelli, ont accueilli Saisons de Culture avec cette chaleur que seule confère la modestie du vrai talent. C’est encore avec une vive émotion, qu’Odile se souvient de la rencontre avec Serge, rue Bugeaud dans le 16e arrondissement, alors que la star, en pleine idylle avec BB, lui fit entendre en avant-première, « Je t’aime, moi non plus ». Ce furent les débuts d’une grande complicité qui jamais ne s’achèvera.

En ces années Sixties où le monde feutré de la photographie était essentiellement réservé aux hommes, l’œil bienveillant d’une femme a conquis le chanteur, qui allait se livrer sans réserve en toute intimité. Un exploit, au vu de la timidité légendaire du compositeur de Bonnie and Clyde et de l’Histoire de Melody Nelson.

Gainsbourg, 25 ans après nous avoir dit au-revoir est aussi présent sur les cimaises de la galerie du Lucernaire, que dans le catalogue qui lui est consacré. Valéria Attinelli, auteure des textes et elle-même reporter photographe et plasticienne, nous raconte comment petite fille, elle suivait sa maman, au gré des déplacements de Serge et de son entourage. Au fil des commentaires qui accompagnent les photos, elle nous dévoile ses confidences.

Jamais encore auparavant, je n’avais éprouvé cette sensation de me trouver à la place du photographe, face au regard follement complice de l’« homme à la tête de chou », tellement beau de cette lumière intérieure que la photographe sait mettre en exergue, d’un cliché à l’autre.

L’exposition est visible à la galerie du Lucernaire, 53 rue Notre Dame des Champs Paris 6e, jusqu’à fin novembre 2016.

Le Livre Gainsbourg, paru aux éditions Michalon est en vente en avant-première à la librairie du Lucernaire.

Nous le trouverons chez nos libraires à partir du 5 novembre 2016.

Mylène Vignon

22 octobre 2016