Regards

Anselm Kiefer

Par Henri-Hugues Lejeune

"Voilà un très grand artiste dont vous avez la possibilité de contempler une superbe exposition, c'est un devoir et un plaisir d'aller la voir. Courez-y donc."

Ce devrait en être assez de la part d'un critique en qui il aurait confiance, pour décider son lecteur fidèle, le dispensant ainsi d'une tâche bien difficile.

Cela ne suffit hélas pas, même pour le dit critique qui doit se justifier pour son propre compte du choc qu'il ressent et y voir plus clair de toute façon.

Car le fait est qu'il n'est jamais facile de prendre parti au sujet d'un artiste allemand de quelque importance.

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La Voie Lactée d’Emir Kusturica.

Par Pascal Aubier

Moi, Emir Kusturica, je vais voir tous ses films. Tous. Depuis le premier, je me souviens : Te souviens-tu de Dolly Bell ? Oui, je m’en souviens parfaitement. Sarajevo, la Yougoslavie, le rire et l’imagination si féconde… Et puis tous derrière, Papa est en Voyage d’Affaire et le merveilleux Underground. Et vous ? Texte intégral

Bacon au Centre Pompidou

par Henri-Hughes Lejeune

Qui êtes-vous Mister Bacon.

Il est ici question, il s’agit d’un grand peintre. Un très grand peintre. Nul n’en doute.
Le critique moins que personne. Peut-être, sans doute, lui non plus. Un jour du moins a-t-il dû le savoir, franchir le pas.
(Io soy Picassos s’est découvert un soir le jeune Malaguenô devant un miroir).
Très jeune, lui aussi.
Parlons du critique justement. Pour lui la question va se poser, lui est adressée à lui, personnellement.
Devant un « très grand peintre » il lui faut bien dire pourquoi il le considère comme tel.
Il lui faut parler de lui.
Il se retrouve alors très seul car c’est à lui que le peintre s’adresse : à lui, personnellement.
Il n’est pas d’échappatoire.
Et quand il s’agit de Bacon, ce n’est pas toujours facile.

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Houellebecq et moi

Par Henri-Hugues Lejeune

Je ne saurais me dire grand lecteur de Michel Houellebecq.

 dire vrai, en lisant Du même auteur en tête de Soumission -Dieu que la liste en est imposante pour qui ne paraît pas publier si régulièrement -, je ne vois rien qu'il me souvienne d'avoir flairé de près, depuis vingt-cinq ans qu'il rôde dans les parages.

Je l'avais côtoyé il y a bien longtemps dans la cohue du cocktail de mi-journée du prix Novembre d'alors, prix dont on parlait pour lui ce jour-là et qu'il n'avait pas obtenu? Il était à peu près isolé et ne ressemblait guère au jeune écrivain tel qu'on le voit rôder dans ce genre d'endroit: plutôt sympathique.

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Chiwai Cheung

Un coin du réel

Chiwai Cheung est né en 1955 à Guangzhou, en Chine. Ce fils d'enseignants fins et cultivés, benjamin d'une fratrie de six enfants, sera confronté dès l'âge de onze ans aux difficultés dues à la Révolution Culturelle. Âgé de dix-huit ans, il est arraché à sa famille et dès lors, sera directement soumis aux affres de la condition humaine. Il passera de paysan à instituteur, puis d'enseignant à ouvrier, cumulant les travaux les plus pénibles, souffrant de la faim et du froid, jusqu'à la chute du régime mis en place par Mao, sans jamais renoncer à la lecture des plus grands poètes, se forgeant ainsi une philosophie très ancrée dans cet acte profond de résistance et d'opiniâtreté.

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Les trois Parques de l’exposition « Fil à Fil »

Par Akemi Nakata

La galerie Area a réuni trois artistes femmes, en une singulière exposition intitulée « Fil à Fil ». Toutes trois tissent, cousent, brodent, crochètent les fils et le temps : Marie-Rose Lortet, Claire Dubost, Kyoko Sugiura, trois âges de la vie. Marie-Rose Lortet fait figure de pionnière, elle sculpte des architectures de fils, comme des châteaux enchantés depuis très longtemps. Claire Dubost assemble au milieu de la vie, de quoi tracer des chemins dans la forêt obscure. Kyoko Sugiura brode de tout jeunes enfants, nimbés de feuilles dorées, et d’étranges cocons en attente d’éclosion.

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Anouk Grinberg

Intime

Anouk Grimberg prend possession de l'espace de la galerie GNG avec cette acmé que la nature de l'œuvre ne peut en aucun cas contredire. « Les dessins sont des intuitions, des images mentales parfois liées à des souvenirs, on se met à la table et on trouve une forme qui nous guide. Le dessin exprime tout ce qu'on ne peut pas dire avec la voix. Là, on peut tout dire. Sur le papier, c'est de la pure énergie ».

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Peaux d’âmes

Exposition d'Anilore Banon

Sublimer la souffrance pour mieux en révéler la lisibilité. Rompre le silence, refuser la lâcheté. Condamner, témoigner...

Dix œuvres majeures, réalisées à l'occasion de la Journée Internationale du Droit des Femme et présentée à la Mairie du neuvième arrondissement de Paris jusqu'au 28 mars 2015.

Femmes crucifiées, martyrisées, atomisées.

Peaux animales comme support à la douleur écartelée.

l'artiste au doudou rose, dénonce l'hallali et met en garde l'humanité.

Silence, on tue!

Anilore Banon par son message nous demande de ne plus nous taire et ainsi nous exhorte à une totale vigilance.

Mylène Vignon

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Est-il bon, est-t-il méchant, le critique ?

Par Henri – Hugues Lejeune

Perfidie de l’intelligence, ou l’intelligence de la perfidie

I

Le chroniqueur se promène dans l’espace, dans le temps qui lui sont impartis, ou qu’il a lui-même élus, et livre ce qu’il lui en passe en tête ; libre à lui d ‘en dire du bien ou du mal comme d’élire ce qui l’intéresse. Cela interviendra le plus souvent : il dira le bien qu’il pense de ce qu’il aime et se taira sur le reste. Ainsi vivra-t-il heureux. Texte intégral

MABRIS Peintre

Poétiser la couleur

MABRIS brosse des envolées lyriques parfaitement maîtrisées, avec une énergie sans cesse renouvelée. Le jeu des formes et de la couleur, envoie une charge émotionnelle intense. L’espace prend vie et s’inscrit dans une partition équilibrée et joyeuse.

Ses nuances chaudes et harmonieusement contrastées, associées à des lignes de forces graphiques, nous convient au banquet de la genèse et du futur.

Par la technique de l’acrylique, plus spontanée que celle de la peinture à l’huile, elle obtient un résultat exceptionnel dans les transparences et les superpositions.

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