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Au Bord du Monde

Par Henri-Hugues Lejeune

« Au Bord du Monde » présente la particularité étrange de réunir les paris esthétiques les plus raffinés, les plus paradoxaux au bénéfice de la représentation objective, impersonnelle presque, du spectacle le plus impressionnant, quasi insoutenable: la misère humaine.
Il présente, enchâssée dans une puissante musique wagnérienne, l’errance dans la nuit des plus miséreux des clochards.

Mais cette errance se déroule avec pour décor les plus beaux paysages urbains de Paris magiquement photographiés et éclairés, totalement évidés de toute présence humaine. Quelques véhicules seulement passent, indifférents.
Ils sont treize, tour à tour suivis, qui déambulent ou restent immobiles, s’installant parfois pour la nuit. Ils s’abritent plus ou moins du froid, de la pluie, de la neige qui certes ne les surprennent pas ni ne les indignent.
Ils soliloquent, ou répondent à quelques interrogations des plus objectives formulées par une voix « off’, ou les deux.
Chacun d’eux relate son histoire, ou celle qu’il se croit, ses obsessions, avec une sorte d’objectivité, sans se plaindre, ses rêves aussi ou sa conception de la vie.
Paris les écoute. Qu’a-t-il à leur dire?
Ce film est réalisé par Claude Drexel, avec une maîtrise absolue des objectifs qu’il s’est assignés.