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Dinard Film Festival

Par Mylène Vignon et Sabine Hogrel

Saisons de Culture a participé pour la première année à ce vingt- neuvième festival présidé avec maestria par une Monica Bellucci, plus en beauté que jamais, sous le soleil quasi estival de la côte d’Emeraude.
Nous avons recueilli les impressions de deux festivaliers ; Chantal et Gérard Magaldi, qui nous livrent ces propos :
Pour sa 29ème édition le festival du film britannique de Dinard (renommé cette année Dinard film festival) a couronné Jellyfish de James Gardner.
D’une manière générale les héroïnes de ce dernier festival nous ont bouleversé. Quelles soient échouées sur la plage de Margate comme Sarah, seize ans et déjà confrontée aux épreuves de la vie, ‘’mère de son frère et de sa sœur ’’, infirmière et soutien de sa propre mère, objet sexuel des hommes sans scrupules ou bien enfermées dans un huit clos étouffant comme Iona avec sa mère dans « the pin cushion », incapables de s’intégrer dans leur nouvel environnement situé dans le Yorkshire et confrontées à la cruauté et au harcèlement parce que différentes et pour finir « funny cow » qu’on ne connait que par son nom de scène qui parvient à échapper à la violence et l’alcool , au désarroi et à la misère sociale en se tenant debout dans la lumière, seule et magnifique. Elles auraient toutes mérité d’être primées mais le choix du jury s’est porté sur Sarah Taylor dans Jellyfish qui est sans conteste une réussite, tant en ce qui concerne le scénario, la mise en scène et la performance d’acteurs mais n’oubliez pas Iona et Funny cow lorsqu’ils sortiront en salle !
Sarah Taylor héroïne de Jelly Fish , le visage fermé , déterminée s’impose dès les premières scènes . La vie n’est pas facile quand on a une mère dépressive incapable d’assumer son rôle de mère. Pourtant Sarah gère le quotidien, les petits frères, l’école et le travail car il faut bien nourrir tout ce petit monde.
Les adultes, le professeur, le regard des autres, et une enfance qu’elle n’a pas encore totalement quittée. Pour son premier film James Gardner dresse le portrait d’une vie à la dérive à la recherche d’une bouée dans une société anglaise minée par la crise ? en perte d’identité ? ou tout simplement très actuelle ?
Non ce film n’est pas noir, n’est pas dur comme on aura pu l’entendre dans les files d’attente. Il est juste humain, profondément humain. Car s’il y a de la misère (intellectuelle , physique ) dans ce premier long métrage, s’il y a de la lâcheté, il y a aussi de la volonté de la résistance et donc de l’espoir.
Tous ces sentiments Liv Hill les interprète avec talent et simplicité passant d’un registre à l’autre dans un jeu naturel et sobre.
Merci à Sarah merci à James Garner pour cette leçon de cinéma et de vie… on attendra avec impatience votre retour sur les écrans.
Mais la grande star de ce flamboyant festival était et restera incontestablement Dinard, tellement glamour et si douce hors saisons.
Bravo et mille mercis à la municipalité, qui accueille depuis 1989 cet événement essentiel dans le monde cinématographique.

Le 3 octobre 2018.