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Pol Bury – Instants donnés

Par Katy Sroussy

Hommage rendu par l’Espace Fondation EDF, à Pol Bury, Sculpteur né en Belgique en 1922, à l’occasion du dixième anniversaire de sa disparition survenue en 2005.

Cette exposition rétrospective est la première depuis 1982, consacrée à un demi-siècle de création.

Pol Bury a commencé sa carrière comme peintre du surréalisme, influencé par Magritte, Tanguy et Ubac, mais il l’abandonna pour entrer en abstraction avec Alechinsky et surtout pour devenir un des précurseurs déterminants de la sculpture cinétique, interpelé à l’origine par Calder.

La plupart de ses sculptures mouvantes sont animées par un système inventif motorisé.

Au début des années 60, Il s’installera définitivement dans le sud de la France puis à Paris à Montparnasse, malgré des séjours marquants aux Etats Unis ponctués par des expositions dans les musées américains : Saint Paul, Minneapolis, Chicago, Berkeley, New York au Guggenheim Museum, et sa rencontre avec Velma, son épouse et complice.

En 1962, Iris Clert présente sa première exposition à Paris, puis Aimé Maeght dès 1969 à Saint Paul de Vence, Artcurial et Louis Carré à Paris, installent ses fontaines monumentales et enfin le Ministère de la Culture entreprend la restauration des Fontaines « Sphérades » au Palais Royal.

Il côtoie de très nombreux artistes parmi lesquels : Yves Klein, Soto, Arman, Spoerri, Tinguely.

Pol Bury a mis en mouvement avec beaucoup d’ingéniosité, d’abord manuellement, puis électriquement ses sculptures aux matériaux les plus variés : bois, nylon, tiges de fer, acier, aimants,

métal inoxydable, laiton, papier, liège, or, clous… Il inventa toujours avec méticulosité, de nouvelles formes esthétiques, sophistiquées, subtiles, drôles et hypnotiques au mouvement « zen » et ralenti à l’extrême.

Pol Bury, artiste essayiste est par ailleurs, un brillant écrivain polémiste et s’aventure aussi dans des expérimentations cinématographiques inattendues.

A partir de 1952 ses œuvres font appel à tous les sens : « les Plans Mobiles », sollicitent le toucher, « Les Erectiles », buissons de fils transparents qui ondulent par scansions aléatoires, interpellent un regard attentif, « les Rétractiles » mettent en scène des bâtonnets de bois odorants, chancelants, des boules de liège imperceptiblement accrochées à des plans inclinés, en 1967 apparaissent les métaux polis, précieux et jeux d’optique réfléchissants, déclinés en perfections géométriques ductiles, d’où s’échappent des sonorités sourdes et douces, en 1970 naissent les Sculptures à Cordes, instruments de musique qui vibrent et frissonnent en émettant des notes harmonieuses ou dissonantes , les Bijoux exposés chez Cartier , les Colonnes, et enfin ses somptueuses Fontaines , réalisations hydrauliques et lumineuses au clapotis poétique, qu’il développa dans le monde entier durant trois décennies.

Exposition jusqu’au 23 Août 2015

Espace Fondation EDF

6 rue Récamier 75007 Paris