Lettres

Billet de printemps 2019

Par Jean-Paul Guedj

Mes chers parents,

Ne vous inquiétez pas. Je suis bien arrivé au pays du Printemps. Il fait beau. Il y a des arbres, des plantes, des fleurs, des légumes, des oiseaux. Il y a des grands parcs aussi, tout verts, où je me promène souvent avec Jacinthe, une camarade que j’ai rencontrée ici. Il y a même la mer qui est calme et bleue, avec quelques goélettes, mais aussi des mouettes qui volent au-dessus d’elle. Je me suis acheté une nouvelle paire de lunettes de soleil. Beaucoup de garçons s’installent aux terrasses des cafés pour regarder les jeunes filles. Moi non, comme je vous l’ai promis, je révise mes maths. En ce qui concerne ma santé, je vais bien. Bon, j’ai eu une petite allergie au pollen, qui m’a beaucoup fait éternuer. Mais maintenant ça va mieux. J’ai été aussi piqué par une abeille, au moment où je goûtai une confiture de mirabelles, on dirait qu’elles aiment bien ce pays, les abeilles, et aussi la confiture de mirabelles. Je suis allé voir le pharmacien qui m’a bien soigné le bras. Ah oui j’oubliais ! Je fais des progrès dans la langue du Printemps ! Je sais dire maintenant les mots « douceur », « couleur », « lumière », « quiétude », « parfum », « beauté », et celui que je préfère de tous « horizon », génial, « horizon », on raconte que c’est le mot à la mode dans le pays. Et encore plein d’autres. J’en ai appris un particulièrement dur : « olfactif », que j’aime bien ressortir, à l’occasion, pour faire le savant devant les potes. Il y aussi le mot « hirondelle » que j’aime bien. C’est joli « hirondelle », non ? C’est un mot qui a des ailes. Et puis, m’a-t-on dit, c’est l’emblème du pays. Bon, je vous laisse maintenant, mes chers parents, car Jacinthe m’appelle pour l’aider à agrafer sa robe. Il faut bien que je l’aide. Il faut être solidaires entre camarades. Je vous embrasse très fort. 

Votre fils Antoine qui vous aime 

P.S. : Il y a un pays, à côté, qui s’appelle l’Été. C’est un pays plus rude et plus chaud. Peut-être que j’irais le visiter dans trois mois, si je réussis bien sûr mon épreuve de maths. Mais, ne vous inquiétez pas, je la réussirai !