Portraits

Jacqueline Boyer. De Tom Pillibi à aujourd’hui

Par Mylène Vignon

Enfant de la balle à cent cinquante pour cent, Jacqueline Boyer raconte sur scène son incroyable épopée.
Mère : Lucienne Boyer.
Père : Jacques Pills.
Belle-mère : Édith Piaf (deuxième épouse de Jacques).
La petite Jacqueline naît au début des années quarante à Paris, de l’union de deux monstres sacrés : Lucienne Boyer, l’une des chanteuses Françaises les plus en vogue de l’entre-deux guerres, surnommée La Dame en bleu, et Jacques Pills, d’abord chanteur dans le duo Pills et Tabet et comédien.
Ils fréquentent alors Marie Dubas, Marcel Cerdan, Ginger Rogers, Bette Davis, Mistinguett, Bruno Coquatrix , Jean-Pierre Aumont, Jean Sablon, Gilbert Becaud, Charles Trenet..
L’enfant grandit entre New York et Paris et devient très vite la mascotte de ce monde joyeux qui renaît à la vie au début des années cinquante.
Après la séparation de ses parents, occupés chacun de leur côté à poursuivre leurs carrières de stars internationales, Jacques en Amérique et Lucienne dans l’un de ses cabarets Parisien Chez Elle, situé boulevard des Capucines, c’est tout naturellement qu’elle entre dans la magie du monde de la musique et du spectacle.
Jacques Pills, épousera Édith Piaf, qui restera malgré le divorce, l’amie de Lucienne et Marlene Dietrich sera leur témoin de mariage.
Jacqueline restera fidèle à Édith jusqu’au bout, y compris après le mariage avec Théo Sarapo.
En 1957, Lucienne Boyer chantera ses plus grands succès à Varsovie en Pologne, où elle donnera quarante – sept récitals.
Parlez – moi d’amour semble devenu la devise de cette famille qui entourera la jeune fille d’une bienveillance exceptionnelle.
Plus tard, Jacqueline chante régulièrement dans le cabaret Montmartrois dirigé d’une main de maître par sa mère, qui reçoit le tout Paris.
Elle a vu arriver arriver Georges Moustaki, Charles Aznavour et tant d’autres jeunes chanteurs débutants, devenus aujourd’hui des célébrités.
Au théâtre de l’Etoile – Première scène, où elle chante avec Marlene Dietrich, elle enthousiasme le public de sa voix fine et claire. Grâce à Franck Pourcel elle entre chez Pathé Marconi qui sera sa première maison de disque.
Elle débute réellement sa carrière de chanteuse en mars 1960, avec sa participation au Grand Prix Eurovision de la Chanson à Londres accompagnée par l’orchestre de Franck Pourcel.
Elle représente le numéro 13 dans l’ordre des candidats et sera la dernière à se présenter. Elle interprète d’une voix très pure et avec brio, la chanson Tom Pillibi, écrite par André Popp et Pierre Cour. Elle remporte ainsi le trophée.
En 1960 , elle chante avec Charles Aznavour à l’Alhambra. Elle fera ensuite les premières parties de ses spectacles.
Elle se rend aux États-Unis dès 1960 en compagnie de Gilbert Becaud et elle est invitée dans les émissions de télévision de Pat Boone, Perry Chomo et Ed Sullivan.
En 1962, alors qu’elle devient maman d’une petite fille, elle rejoint comme actrice, l’équipe des Mystères de Paris au théâtre du Châtelet.
De retour en France, elle part en tournée avec Georges Brassens, Tino Rossi, Jacques Brel…
En 1970, elle chante à l’Olympia avec Charles Trenet.
En 1976, elle fête à l’Olympia les cinquante ans de Lucienne Boyer.
Toujours en 1976, retour à l’Olympia avec Jerry Lewis.
En Allemagne, où elle fait une grande carrière elle chante à Stuttgart devant 500 000 personnes pour fêter l’élection de Willy Brandt.
Aujourd’hui, Jacqueline se souvient de son parcours pour notre plaisir, en interprétant sur scène et en chansons, une grande partie de sa vie d’aventurière : L’histoire de trois vies extraordinaires, pièce issue d’un livre du même titre publié en Suisse, illustré des photographies de sa propre collection.
Jacqueline Boyer est également vice présidente de l’association La Roue Tourne dont la marraine est Brigitte Bardot.
Prochaine représentation du spectacle: le 11 octobre Théâtre Centre Temps Choisi de Gilly à Charleroi en Belgique en matinée. Dans le cadre des Belles Années du Music-hall.

Le 27 août 2018