Portraits

Michal Batory

Quand le talent s’affiche

Michal BATORY est né en 1959 à Lodz en Pologne. Après avoir réussi l’examen d’entrée  de l’Académie des Beaux Arts qui porte aujourd’hui le nom de son créateur, Wladyslaw Strzeminski, il obtient son diplôme de graphiste, spécialité; l’affiche. Tout parisien se retrouve régulièrement face à des affiches de théâtre qui portent la signature de Batory.

Lodz comporte la particularité d’être une ville ouvrière qui côtoie les arts. Le Musée d’Art Contemporain est jumelé avec la ville de Lyon.

En 1987, Michal Batory émigre en France et c’est en 1989, à vingt-huit ans – deux ans avant la chute du mur de Berlin – qu’il devient français .

Il travaillera pendant quatre ans dans le cadre d’agences de communication culturelles.

La Pologne, pays de tradition de l’affiche, lui a donné sa formation et la France lui a permis de se réaliser en tant que professionnel.

Dès 1994, il remporte le concours  » Le fil d’argent » à la Cité des Sciences et de l’Industrie de la Villette.

C’est à partir de 1994, suite à ce concours qu’il s’installe comme graphiste indépendant.

De 1994 à 1997,  il réalise une campagne d’affiches pour le Théâtre National de la Colline.

Ensuite, c’est un parcours sans faute, ponctué de nombreuses commandes ; couvertures de disques pour Radio France, scripts et textes, affiches , ouvrages…

1995 sera le début de la collaboration avec la maison d’édition polonaise Drzewo Babel.

1997, il remporte le concours IRCAM – Centre Pompidou avec Pierre Boulez – orchestre intercontemporain. La musique est assistée par l’ordinateur. Il travaillera durant six ans avec cet ensemble.

C’est en 2000, qu’il collabore avec le Théâtre National de Chaillot dont le directeur est Ariel Goldenberg et la directrice de la communication Viviane Got.

Ensuite, le monde s’ouvre à lui, à travers de nombreuses réalisations; Belgique, Chine, Canada, Equateur, Allemagne…

«  L’art est une manipulation, vous élaborez quelque chose qui n’existe pas ».

Il admire Warhol, Beuys et aussi Szapocznikow, dont il salue  l’extrême particularité.

Récemment en 2011, le musée des Arts Décoratifs de Paris a été le théâtre de sa créativité, en présentant une impressionnante exposition de ses nombreuses affiches. Le quotidien « Libération » lui consacrera un article de plusieurs pages.

En 2012, le musée Textile de Lodz  accueille une réplique  de son exposition de 2011  sur une longueur de 1000 m2. Immense succès !

Actuellement, il prépare un événement à La Paz, en Bolivie, conjointement avec Michel Bouvet; une double exposition, à travers leurs deux parcours complémentaires. Jury, biennale, conférences, Word- shop.

Cet été 2013, le festival de danse de Monte Carlo explore son talent créatif, pour développer sa campagne de communication à l’aide d’une affiche qui honore la page de couverture de notre jeune média « Saisons de Culture ».

Michal BATORY est célèbre dans le monde entier pour ses nombreuses réalisations.

Lors de la récente visite du président polonais à Paris, il a eu l’honneur de dîner à l’Elysée en compagnie des deux présidents, Hollande et Komorowski.

Récemment, le journal « Libération » lui a demandé de travailler sur son numéro spécial, à paraître pour l’occasion du 10 000 ème exemplaire en Juillet 2013. Un Challenge de plus!

Par ailleurs et avec la collaboration de la famille , il a recueilli et mis en page de précieux éléments de correspondance, pour un projet d’ouvrage sur  Marie Curie – Sklodowska. Il souligne que Maria était polonaise, mais que le monde tend à l’oublier.

Je quitte cet homme discret et si riche d’humanité à regrets, tant son atelier parisien fascine, avec son équipement hautement technologique,  qui  paradoxalement  s’inscrit dans  l’ambiance feutrée d’une sorte de musée.

Mylène VIGNON