Portraits

Tadeusz Koralewski

Galeriste à Paris

Je connaissais Koralewski comme chercheur d’art et ami des artistes, mais la nécessité de ce portrait m’a fait découvrir l’homme qui se cache derrière le talent de ce galeriste incontournable.

Tadeusz est né à Bydgoszcz, en Pologne, dans la même ville que Woytek Konarzewski, notre photographe star et fondateur de Saisons de Culture. Comme le disait Paul Eluard ; il n’y a pas de hasard, seulement des rendez-vous.

Itinéraire d’un jeune polonais à Paris :

 peine le bac en poche, le jeune homme arrive à Paris au début des années quatre-vingt et décide de se lancer dans des études de lettres puis de philosophie. Ces inclinaisons naturelles pour l’art en général, le conduiront à l’étude de l’histoire de l’art à la Sorbonne qu’il explorera jusqu’à sa maitrise et en DEA.

Ce n’est que huit ans plus tard en 1988, qu’il ouvrira sa galerie au 92 rue Quincampoix. Après avoir posément réfléchi, il optera pour cette proximité avec le centre Pompidou et son immense coup de cœur pour ce quartier historique de Paris.

Durant ces huit années, il s’occupe à organiser des expositions d’artistes polonais en France. Il choisit le KAPISME comme sujet de sa maitrise qu’il soutient avec brio, fort de l’enseignement d’ André Fermigier, Bruno Foucart et Philippe Dagen. Ensuite, il rejoindra l’école ICART, toujours en quête d’excellence.

Il organise parallèlement l’exposition GRAFIKA et en 1985 NOS PRESENCES, comme dialogue avec Beaubourg lors de l’exposition PRESENCE POLONAISE qui enrichira le concept des artistes polonais historiques ou reconnus – représenté officiellement par le centre Pompidou – de sa propre sélection de jeunes talents. Une initiative très applaudie qui validera sa notoriété au sein de l’art contemporain.

En 1991, en pleine guerre du Golf, alors que l’ambiance est à la morosité, il se lance dans le salon Découvertes au Grand Palais. C’est un succès ! Puis ce sera la première FIAC en 1993, toujours au Grand Palais. Aujourd’hui en France, il privilégie Art Paris et Art Elysée.

Le succès de cette réussite, je le découvre autour de moi, en observant les cimaises de la galerie.

Une galerie qui me ramène au début du vingtième siècle où Kanhweiller découvrait les Demoiselles d’Avignon d’un certain Picasso, qu’il exposait dans son minuscule espace de la rue Vignon, dans cette même ville de Paris. La Galerie Koralewski est certes, en surface, l’une des petites galeries de la capitale, mais, comme la galerie de la rue Vignon, elle nous apparait immense, eu égard au talent des artistes exposés ; Nicolas Alquin, Paul de Pignol, Stéphane Erouane Dumas, Fabian Cerredo, Richard Lallier, Axel Cassel, disparu récemment, Malgarzatata Paszko, Piotr Szurek…tous seront exposés à la galerie Koralewski à la rentrée.

 propos de l’Homme :

Ce qui apporte également sa sur-dimension à ce sanctuaire de l’excellence artistique, c’est le regard de Tadeusz sur ses artistes dont il connait et mesure les divers ordres de sensibilité.

Il me confie en conclusion qu’il est heureux de réinventer le monde avec eux et grâce à eux et de réfléchir avec eux à la belle et douce folie que génère la vocation pour sublimer le monde avec l’art.

Prochaines expositions : Gilbert Weil et Emeline Landon, Art Elysée.
www.galeriekoralewski.com

Mylène Vignon