Portraits

Yannick Laurent

Pacte avec le jeu.

Du plus loin qu’il se souvienne, Yannick Laurent est là sa passion de jouer

Né à Lyon de parents fervents spectateurs, il se rêve sur scène dès sa plus tendre enfance et monte pour la toute première fois sur les planches en CE1. Il est l’âne dans Les animaux malades de la peste, de Jean de la Fontaine. C’est décidé, il sera comédien

Plus tard, il choisit l’option théâtre en première-terminale, et joue dans Beaucoup de bruit pour rien de Shakespeare. Il confirme alors son choix de carrière, tout en s’entrainant pour son plaisir au tennis, à la voile et au snowboard, sports qui le passionnent depuis l’enfance.

Chabrol lui offre un rôle dans La fille coupée en deux, Jean-Pierre Mocky dans Touristes? Oh Yes etGérard Pirès dans les Chevaliers du ciel. Dès 2004, il enchaine les tournages avec de nombreux films et téléfilms. Tourner, c’est une fragilité de jeu, une improvisation permanente qui me passionne. Une bonne adrénaline car tout se joue en un temps très court. Ce sont des équipes nouvelles à chaque fois et j’adore jouer avec des partenaires toujours très différents.

Des créations qui l’ont marqué : Yannick revient sur ces 10 ans, de 25 à 35 ans, passés à incarner le rôle d’Alexandre Le Grand dans Le Tigre Bleu de l’Euphrate,  pièce a l’intensité dramatique dans laquelle il s’adresse à la mort. Un rôle qui a changé l’homme que je suis.

Il évoque également la série Max le Supporter où à travers Max, supporter sportif ultra passionné, il a un temps réuni ses amours du sport et de la comédie !

En  2017, dans la pièce Trahisons de l’auteur dramaturge Harold Pinter (qui fut prix Nobel de littérature), c’est au mythique théâtre du Lucernaire, qu’il endosse en délicatesse, le rôle de Jerry.  Ce qui ne l’empêche pas de voler en scooter vers le Studio Hébertot où il enfile le costume de Gorge Mastromas dans une interprétation sportive du rôle,  en plongeant en immersion dans l’excellent texte d’une dimension onirique surnaturelle de Dennis Kelly, L’abattage rituel de Gorge Mastromas

On comprend au vu de la performance du comédien, à quel point il est important d’avoir été sportif de haut niveau. Il s’entraîne physiquement chaque matin pour que le mental et la forme, rejoignent  les attentes du public, avec une volonté de partage et une générosité sans limite. 

Pour Yannick, faire du théâtre, c’est sculpter la matière avec le metteur en scène. Il aimerait arriver un jour à ne faire ses choix de rôle qu’avec le coeur. Petit sourire ; « c’est justement ce que je suis en train d’accomplir actuellement ». 

Lorsque je lui demande son avis sur les différents théâtres qui l’ont accueilli, il répond. J’ai adoré jouer à l’Odéon. Il y a des ombres dans les théâtres et on joue différemment d’un théâtre à l’autre. De toutes façons, je joue différemment à chaque fois. Le théâtre demande beaucoup d’abandon. 

Il rêve d’interpréter Richard II de Shakespeare, Schön dans Lulu de Wedekind ou Fadinard dans le Chapeau de paille d’Italie de Labiche.

En projet, les tournées de Trahisons de Pinter et de Mastromas, et beaucoup de belles surprises dont Saisons de Culture ne manquera pas de vous informer. 

Nous le retrouverons avec plaisir cet été à Avignon dans Trahisons à partir du 6 juillet au Buffon, tous les soirs à 19h55. 

Mylène Vignon

Le 24 juin 2018