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Visions chamaniques – Arts de l’Ayahuasca en Amazonie Péruvienne

Par Henri - Hugues Lejeune

Il me faudrait songer sérieusement, s’il doit être question de parler de ces Arts et de cette exposition même, à me récuser.

J’ai en effet sévi plusieurs années dans leur « Terrain de Jeu » dans des occupations et des circonstances n’ayant strictement rien à voir avec ce genre d’activités, à plus forte raison dans de telles recherches dans les régions qu’elle concerne, qui, à en juger par cette exposition -et par mes souvenirs qui sincèrement ne me présentent aucune justification pour traiter de tels sujets en ces lieux, qui seraient susceptibles d’avoir, avec eux, quelque référence. Quelques amusants points de repère par contre, peut-être ?

Il me souvient notamment d’avoir, à différentes reprises, croisé, voir approché à distance respectueuse des cérémonies dites d’initiation, auxquelles se livraient au moins vingt-quatre heures durant et bien davantage peut-être de jeunes hommes des communautés indigènes, au beau milieu de l’âpre paysage de la Sierra, en cette gigantesque vallée entre deux chaînes de montagnes volcaniques énormes où se situe le plus clair de ce pays inhabituel.

Sous l’Equateur, l’altitude requise pour les neiges éternelles se situe aux cinq mille mètres atteints par certaines, qui ne sont pas éteintes pour autant.

La route, l’artère essentielle où s’articule le pays, court là-dedans tout au long… On pouvait donc entrevoir, de loin, les petits rassemblements de « locaux » qui s’étaient installés là, comme au beau milieu de leur propre univers, sans marque du choix d’un emplacement particulier ? Mais qu’en pouvait-on savoir, au juste ? Rien ou à peu près et l’on se serait bien gardé, en tout état de cause, de vouloir s’en mêler ? C’était bien là leur affaire !

 

Ils étaient donc là, à s’occuper de cette initiation pour nous mystérieuse,  résumée en cette envoûtante musique entrevue et entendue à distance.
Je n’en savais guère davantage, m’en souciais peu et ce n’était pas, je le répète, Pérou mais Equateur et je n’étais pas anthropologue mais diplomate, d’autant plus réservé et discret bien sûr !

 

Une question pourrait encore se poser quant à la qualité de ces officiants : étaient-ils ou n’étaient-ils pas les maîtres de leur pays ? Les gouvernements se suivaient et ne se ressemblaient pas en Equateur, aux mains successivement de dictateurs émanant de descendants de Conquistadors ou se disant tels ou de majorités populaires et plus autochtones qui prenaient alternativement le pouvoir, en assez bon ordre généralement : les Equatoriens sont gens paisibles.

Il était sinon évident du moins palpable que dans leur manière d’aborder, d’affronter le culte catholique, leur comportement dans les églises, -ils étaient très fervents-, les Jésuites avaient en leur temps fort bien accompli leur office, intervenait beaucoup de cette « culture » religieuse.

 

Ainsi puis-je maintenant, le temps a passé, espérer avoir accès aux secrets et aux mécanismes de ces structures mentales jadis mystérieuses ou du moins énigmatiques : franchissons les portiques de l’Initiation !

 

Quai Branly Paris 7e – Musée Jacques Chirac

Du 14 novembre 2023 au 26 mai 2024