Edition

Le livre d’Hélène Jacqz. Cadences

Textes de Marc Albert-Levin Interview Mylène Vignon

C’est depuis 1988 que j’assiste, toujours avec surprise et souvent avec émerveillement, aux nouvelles récoltes que chaque exposition d’Hélène Jacqz propose à notre regard. Depuis les petits Bonnard ou Vuillard, ces vignettes figuratives qu’elle exécutait à la perfection au sortir de l’Académie des Beaux Arts, jusqu’aux très grands formats « abstraits » auxquels elle s’est attaquée dès son retour des Etats-Unis quelques années plus tard, toiles qui exigeaient d’elle un entraînement et une forme de coureur de fond, elle a joué sur bien des registres différents.

De sorte que je me demandais ce matin de février 2018 : Qu’est-ce qu’elle nous aura encore fabriqué cette fois-ci ?

J’en étais resté à un film réalisé en 2017 par Robin Tardieu sur son travail dans lequel on voyait à quel point la peinture chez elle était un corps à corps avec la toile, une gymnastique, un sport de combat. Formats immenses emplis à la vitesse du geste par de très larges brosses, chargées de couleurs épaisses. Et Hélène, dans une combinaison d’astronaute maculée de giclures et d’éclaboussures de peinture, découvrant, découpant et acceptant les trouvailles nées de ses grands gestes impulsifs et de ses intuitions.

Surprise, surprise, ce matin, les fonds colorés ont disparu. Il y a du blanc, de l’espace, autrement dit de l’air. Et une toute nouvelle luminosité. Il s’agit de variations sur un thème, un motif répétitif. C’est gai et léger comme un refrain. C’est de la peinture sérielle ou peut-être tout simplement une série de ritournelles. Evidemment, il ne faut pas que cela devienne un motif de papier-peint. Il y a pourtant une de ces peintures, évoquant les roses obsédantes d’une tapisserie d’hôtel américain, que je verrais bien venir hanter ma chambre à coucher.

Hélène Jacqz a en commun avec certains acteurs et certains musiciens qu’avant d’entrer en scène, il n’est pas rare qu’elle ait un trac dingue. Depuis le temps que je la connais, je sais que c’est plutôt bon signe. Une fois les premières toiles esquissées, c’est une profusion de nouvelles pistes qui s’offrent elle, et elle n’a plus ensuite qu’un incroyable embarras du choix. En définitive, c’est dans cette profusion qu’un collectionneur trouvera son bonheur, choisissant un tableau dans cette nouvelle série de formes vibrantes et de couleurs fraîches.

Marc Albert-Levin (Un extrait du livre)

 

Remerciements à Saisons de Culture, particulièrement à:

  • Woytek, Mylène, Jerzy et Sergiusz sans lesquels ce catalogue n’aurait pu être réalisé. J’apprécie leur enthousiasme, leur gentillesse, leur confiance et leur professionnalisme.
  • Marc Albert-Levin, pour soutenir par ses écrits mon travail depuis de si longues années.
  • ma famille, mes amis, mes galeristes et agents ainsi que tous ceux qui sont présents à mes cotés par leur amitiés, leur soutien, leurs acquisitions ou leur passion.

 

  • Cet ouvrage à été tiré à 150 exemplaires.
  •  Les tableaux contenus dans cet ouvrage ont été photographies par Woytek Konarzewski© et Hélène Jacqz© Imprimé en décembre 2020 par em@emprooveto.pro ul. Tymienieckiego, 90-349 Łódź- Pologne. Sur papier Sora matt plus 150g
  • Maquette Jerzy Neumark©