Florilège des Saisons

Ne laissons pas le lien se briser, renouons avec le Florilège, qui consiste à charmer le lecteur … Voici dans l’ordre d’arrivée des poèmes:


Camille Aubaude

Les Saisons

En ce matin de peine qu’effacera la Joie
je ne veux pas d’autre saison que celle
où refleurit la Paix.
Les voix des gens ferment les Portes du Ciel :
des auteurs à la radio, âmes de nains
qui glosent sur leurs travaux, sans dialogue ni passion.
Ils se succèdent de studios en plateaux,
ils se renouvèlent dans la myopie béante
d’œuvres sans urgence absolue, « chefs d’œuvre de femmes »,
et le gros baratin étalé chaque saison sur la place publique.
Ils se renouvèlent, ils se succèdent en commémorations
en générations abusées de conquêtes
et plans de bataille ruinés par le nouveau maître,
nouveau malheur.

Ce qui leur fait envie n’est que fumée.
Vieillissant, puis mourant, de saison en saison
ils voient l’étroitesse de leurs écrits, exceptés
les bornés, les maniaques
et les obstinés à mépriser la vie.
Le babil des auteurs musèle ma chambre et ma langue.
Mère Térésa a écrit qu’il faut repartir
plus heureux d’un échange entre deux êtres humains.
Et ne pas prendre, ne pas être un animal ivre de sang
qui occit sa proie.
Être fidèles à la Splendeur du Ciel,
à la noble mission de servir la Nature
impuissante à guérir les fous
impénitents dont il ne reste qu’un crâne
aux magnifiques orbites de poussière et de cendres.

Leur front doit être digne de la Mère créatrice
c’est tout et c’est beaucoup. Donner et être digne de recevoir.
Brève est la souffrance : que la Joie triomphe !

Stéphanie Vaillant

La danse de la vie

Je suis tout avec rien
Rien n’est pratiquement rien
Avec rien on embellit tout
Le rien nous grandit

Le doux chant des oiseaux est là
Il donne le « la » aux beaux jours
Offre ce doux chant à ton coeur

Dansons la vie autrement
Dansons la vie poétiquement
Dansons la vie simplement

Parlons d’autre chose

De-ci de-là
de tout, de rien
de la joie, du bonheur
du ciel, des étoiles
de poésie
de musique
de cinéma
d’Amour
de danse
de nos rêves
de la beauté de la vie
de tout sauf de l’invisible.

Printemps Parfumé

J’aime ton Bleu dans mes yeux
J’aime ta Chaleur sur ma peau
J’aime ton Odeur délicate
J’aime Cueillir chaque instant
J’aime chaque Note que tu chantonnes
J’aime l’Espoir que tu me donnes
J’aime Respirer ton Amour et ta Lumière
J’aime te voir Rayonner!

Cybèle Air

Une chambre au Printemps

Nos perceptions ici et maintenant
Dans notre chambre
Restent locales
Diaprées de la lueur d’un printemps qui s’éveille
D’un vert froissé
D’un rouge hésitant
Et de toutes les inventions
Celles des romanciers, des cinéastes
Celles de nos papilles
Pour ceux qui reprendront le temps
De cuisiner.

La saveur des mots
Celle des timbres
Le velouté de la clarinette
Ou l’acidité
Du triangle
La gourmandise des couleurs
L’âpreté des concepts
L’aventure promise des livres
Que nous n’avions pas encore lus
Autant de présents au sens de cadeaux
Pour un présent à habiter.

« Nous ne tenons jamais au temps présent »
Déplorait Pascal
« Ainsi nous ne vivons jamais mais espérons de vivre
Et, nous disposant toujours à être
Heureux
Il est inévitable que nous ne le soyons jamais ».
Un printemps pascalien
C’est un printemps où nous relirions Pascal
Peut-être
Mais c’est surtout un printemps à vivre comme un présent
Avec intensité.

Iris Alter

Jardins secrets 

Derrière mon sourire se cache un jardin secret
Des chemins de traverse mènent au bout de l‘instant
Là où la Terre laisse des trous se creuser dans sa fine couche d‘ozone
La belle dentelle de Calais on dirait
Et les herbes folles transgéniques y plantent joyeusement leurs racines épurées

Mais le chant des oiseaux nous procure depuis peu du bonheur augmenté
Dans nos casques naissent des milliers de pétales de pavots rouge pourpre
Qui font pâlir les récifs de corail dans les profondeurs de la mer par leur beauté

Et mon cœur au fil des saisons prend toutes les couleurs toutes les formes toutes les tailles
Il chante une douce musique pour  tisser un nid au niveau des nuages sans vertige
Et attache un sourire à ma bouche qui cache un jardin secret

Thierry – Paul Valette

Les quatre saisons

La terre porte en elle l’ivresse de notre monde
Où tourbillonnent sous ses nobles jupons
Les pluies courtisanes de l’automne
Avant que ne retombe la froideur des brumes d’hiver
Que viennent apprécier les crépuscules des soirs d’été
Que le printemps de ses matins caressants
Avait préparé par ses parfums innocents

Sophie Sainrapt

Le printemps

Bourgeons bourgeonnent
Les femmes se donnent
Les hommes pardonnent
Les oiseaux s’étonnent
Ils chantonnent à Paris
Et nous voila ravis…
Le temps s’arrête
Enfermés que nous sommes
Dans l’attente de l’été oublié

Artine De Mylo

Printemps bleu

Le bleu au ciel
Paris pavoise
Du bleu comme jamais vu
Un bleu d’une pureté simple
Lavé de pollution
Sans traces et sans avions

Un bleu de Chartres
Un bleu Yourcenar
Ou bien un bleu de Klein

C’est indécent d’être si bleu

On marche en plein printemps
Éloignés les uns des autres
Et pourtant
Ce bleu vif en plein ciel
Nous rend heureux
Malgré cette étrangeté

Ce printemps

Comme le disait Matisse
Il y a des fleurs partout pour qui sait bien les voir
Des fleurs du mal
Des fleurs volées photographiées
Des fleurs d’espoir à quatre feuilles

Des fleurs insouciantes
Inconscientes

Les fleurs de printemps, comme l’écrit Khalil Gibran
Sont les rêves de l’hiver
Racontées le matin
À la table des anges

C’est joli!

Une fleur nouvelle chaque jour
C’est la loi des saisons

Et ce printemps naissant
Qui marche au ralenti
Vers des jours retrouvés

Le jour d’après
Ce sera encore le printemps !

Ce matin de mars 2020
Une fleur me l’a dit…

Au printemps insolent

Au risque de se perdre
Au printemps insolent

Quitter le salon vide
Pour se rendre au jardin

Ne pas sortir de la barrière
Ne pas dépasser les frontières

Ne pas bouger d’ici
Même si…

Au loin fleurit un coquelicot
Entouré de barbelés

Ne rien risquer
Rester confiné !
Jusqu’à nouvel ordre

Bientôt sera le jour d’après
En attendant :
Ouvre ta fenêtre et souviens toi de vivre

……….

Par la fenêtre ouverte
On voit Paris désert

L’air est pur
Si pur!

Au loin marche une femme
Rasant les murs
Sans masque
Il n’y a pas de masques  !

Dehors l’air est léger comme jamais
On dirait comme un début d’été
À fleur de printemps

Hier toutes les cloches ont sonné
J’ai pensé à Virginie Bassetti
Confinée en Normandie

Akira m’a donné un proverbe japonais:
Le sommeil de printemps ne reconnaît pas l’aube

Par la fenêtre ouverte
Je regarde le temps
J’ai tout mon temps

……….

Tu t’appelais Nour
Tu étais le soleil
Tu rayonnais sur l’atelier
Que ta bonne humeur charmait

Anna n’était jamais très loin
Tu l’entendais
Du haut en bas de l’escalier

Passage Choiseul où vous viviez

Nous, on te croyait éternel
Sportif autant qu’intellectuel
Au bout du monde tu voyageais

Mais ce voyage
Nul ne l’avait prévu

Tu le feras sur une étoile
Ou peut-être sur l’aile d’un ange
Qui sait ?

Tu t’en es allé en pleine nuit
Et ta lumière  n’a pas terni

Je sais que tu nous fera signe
cher Nouredine

…….

Mots bleus 
Et j’ai crié au matin
D’une voix qui s’éteint
Du bleu dans les mots
Petites filles du soleil
Pleurent
Au Paradis perdu
Et crié au matin
Dessiné
En bleu sur la plage
Christophe pour qu’il revienne..

Michel Narbonne

Nostalgie

Me voilà au village qui m’a vu naître
au creux de ce paysage sublime.
Brebis et moutons y dessinent l’image de mon enfance.
Les orages d’été, jusqu’aux confins du soleil
grondent sous les nuages illuminés…
Proche du sommeil.
Le cri de l’oiseau
la danse de l’abeille
sifflent sur ces mots
et de vagues souvenirs d’un plaisir nostalgique
mais sans réel passé et sans quelconque avenir
loin de tout
de l’instant, du temps…
Maître des mots, des lignes mélodiques
la musique m’entraîne aux mille vents lunatiques
des pierres, du désert, des steppes asiatiques.
Allongé dans l’herbe fraîche
couvert de lumière, de rosée…
Me voilà au village qui m’a vu naître
au creux de ce paysage sublime.
Brebis et moutons y dessinent l’image de mon enfance.
Les orages d’été, jusqu’aux confins du soleil
grondent sous les nuages illuminés…

Eva David

Saisons

Comment se dérober au merveilleux quand il nous effleure et en un trait, dire l’appel qui mugit dans les profondeurs ?
Saisons, n’est-ce pas les quatre faces de ce que nous sommes ?
Ainsi nous nous effeuillons à chaque courbe du verbe, pour que le devenir continue à exister !

———-

Nous passons par un effeuillement de
nous mêmes
Qui nous mène vers une nouvelle floraison !
Les heures que je vis, sont comme un tissage
Où s’inscrit un  alphabet divin
Que j’apprends à lire !

———-

Mon Dieu, quel bonheur de nous connaitre, vous tous et toutes et moi !
Ces temps-ci sont hors paroles, car connaitre les intentions d’en haut, est chose périlleuse !
La connaissance, si elle n’est pas au service du beau, est nulle et non avenue !
Le beau c’est aimer ! Le beau c’est recevoir l’amour qu’on nous donne !
Le beau, c’est être !
Ton amie!

———

Tout ce qui va se passer maintenant tiendra du miracle ! Ne cherche plus à joindre qui que ce soit en dehors d’un sentiment d’amitié, si non, tout contacte non partagé, va au désastre ! Laisse le fleuve charrier les décombres de l’humanité et toi, assise au bord de la rive, contemple ! Crois-tu que ceux qui trahissent, qui usurpent est répondent leur mal d’être, sont heureux ?  Va, va là où le vent te pousse et chantes !

 On ne peut pas rire de la mésentente et des gravats jetés sur la vie, mais on peut réfléchir, réfléchir à comment s’en sortir ! Nulle école n’a transmit le savoir vital pour vivre et nous n’avons pas des bréviaires remplit de sagesse et d’amour, alors regarde le fleuve charrier les débris de mille et mille êtres en agonie !

 Mon discours n’est pas là pour te maltraiter, mais pour te donner courage et force, alors, la rive où tu es assise, deviendra une terre d’énergie, qui transmise en toi, deviendra ta nouvelle force et cette nouvelle force te permettra d’entreprendre la voie nouvelle qui s’ouvre à toi!

Elsa Kaminski

Il fut un temps

Il fut un temps, elles existaient,
Et se chevauchaient librement;
L’homme s’était fié à leur roulement
Sans se douter qu’elles succomberaient.

Prisonnières depuis bien longtemps
Entre les mains de l’ignorance;
Désormais, souvenir d’enfance
Elles nous ont quittés brusquement.

Laissant place à l’incohérence
Où se querellent pluie et sècheresse;
Et comme dans un état d’ivresse
On contemple avec indifférence.

Meurtries par notre trahison,
Et nos erreurs causant leur perte;
C’est en restant ainsi inerte
Qu’on regrettera les quatre saisons.

Christiane Simoneau

L’insondable …

Dans un monde
les saisons se dévoilent
brillent dans les yeux
courtisant
les réalités
voguant
dans les ondes évasives
instants imprégnés
d’ambiances
Elles
mettent en scène
des univers parallèles
suscitent
l’éclosion
la matérialité immatérielle
créent
des pèlerinages
gantés de mondes
Les saisons se racontent …
les reflets s’affichent…
dans une mer multidimensionnelle
à l’intérieur
d’une multitude de fresques
humanité en transit

Vent nordet d’un samedi avant le printemps

Quelque part
nul part ailleurs
le vent nordet
se faufile
entre mes latitudes
sous le regard enflammé
de la rivière marchant
devant le vent
en amont des autres
avant que le printemps
prenne ses aises
s’ancre
dans la froidure
propulsant ma nature
vers les mondes intérieurs
cosmos
de l’imaginaire …

Présence

Elle se manifeste…
cousue
de délicatesses
transporte des intensités
comme un manteau
porte
des laines exquises
capte les rayons du soleil
avec ses bras
forgés de saisons
Elle fourmille d’histoires
tisse les fibres du temps
recouvre les instincts
bourlingue
à la surface des vents
passionnés
parfois doux
parfois déchaînés
Elle découvre …
les espaces
confectionne
des aperçus
brodés de vécu
dans la construction
des instants
au sommet des montagnes
de l’euphorie
elle s’affirme …

Pascal Aubier  

Oh ! Saisons

Saisons

Oh ! Saisons Oh ! Châteaux !
Oh ! Rainbow !
Et gros bateau…

Longue, l’Afrique du Sud
Lente, la solitude
Et voici le printemps 20
Ceux qui vivent encore
Repartiront sur les grands chemins

Etincelle de lune
Petite éternité
Ma femme est une plume
Aux rebords éveillés
Je l’aime

Il n’y a plus rien à faire
D’autre
J’ai rien à dire, elle est belle
J’ai rien à dire ou alors trop
On se vautre
Dans le silence et dans le jour
De notre si fervent amour
On se tait, on parle
On regarde le Journal
Le petit con est partout
Méchant
Mais moi,
C’est son con à elle que j’aime plus que tout

Deuxième saison

Mandarine, couteau,
Petite assiette blanche
Sophie sur sa branche
Il fait si beau

Le cinéma à grand spectacle
Est dans la rue déserte
Et même dans l’escalier
Où plus personne ne bouge

Le drapeau rouge
Est un souvenir lointain
Mais prometteur

L’Entre-Sort est fermé
Tout est clos
Même les flics protecteurs
Se sont barrés

Rebecca Gruel

La promeneuse

La promeneuse du temps
Cueille la Beauté
Au cœur des saisons
Un livre agenouille le drap de nos vies
Au sillon de l’estuaire
Un livre de sable
Incarne le sillon de nos voix
Main
Espace lunaire

—-

La promeneuse du temps
Entre mer et silex
S’exprime
Elle navigue parmi les plaques photographiques
Des dinosaures de l’enfance
Le temps s’éloigne
Se rapproche
Elle continue
Insaisissable
Doigté d’une ligne
Météore
Suspension
Absolu
Voyage cosmique d’un BLEU

——-

Le songe sort du kiosque
Tel amalgame de cellules
Mis en carte au revers de l’Ecriture
Consonance
Voyelle
Rappel d’eau
Incandescence
Et liturgie du Verbe

———

Idée du sel
Brisure de la ligne
Ponctuation d’une Main

Elle achemine l’espace
Signe de l’éphémère
Profondeur aquatique du feu

L’Ètre foudroyé titube
État d apesanteur
État de vie
Discontinuité du Temps

Que dire de nos pas
Sphère
Pensée du linéaire à l’acte d’écrire
Que se passe-t-il alors?
Le corps se courbe au roseau
Roseau déployé d’une toile
De l’infini…

—-
Les feuilles lentes mobiles
Se dessinent telles des astres
Et tombent au crépuscule

Heure sans recul
Un jour s’achève
Tel l’inachevée
Elle n’en finit…
Saison blanche sans pareille

L’Etre dans le sable joue à l’étoile
Sa légende
Pareille au devenir métaphore
Elle se replonge dans sa substance
Substantielle ou subsidiaire

Quel devenir à la matière
Elle se succède à elle-même
La promeneuse d’espace
Traverse sa Liberté

—-
Cet espace réfléchit la pensée au delà d’une présence
Le défi présent semble illusion du temps
Elle continue au delà du songe
Une réalité omniprésente
Au delà de toute certitude
Désertude
D’une certitude
Prélude de la voix…

—-
Les oiseaux lancent leurs notes
Être présente à l’opéra
La trame d’une existence
Les notes défilent au petit matin
Éclat diamant unique au cœur d’un Paris désert

Les oiseaux sauvages articulent leur symphonie
L’oreille semble vivre une vibration de corps
Où le corps se sublime à une note unique
Magnificence

——
Et puis continuer la trame
Elle entend les voix de lumière
Silence du rire
Les pierres prennent message de Jeanne la brûlée
La voile articule les ondes de l’oubli

Au dehors
Fenêtres ouvertes
Des écritures inscrivent le corps
Éternelle quête de la présence

Une pupille de vie
Tel un satellite du dire
S’essouffle à l’écrit
Que dire alors de cet oculaire
Une saison s’achève
Présence du secondaire
La roue tourne
Tourne
À l’esprit si vrai que l’imaginaire semble réel

Magma d’une méduse cérébrale
Échouée sur sable humide
L’eau attise une main tendue
Contrebasse
Écrin de notre être

—-
Une saison s’achève
Telle l’inachevée
Parure
Brisures ancestrale
Mémoire Passage
La connaissance enflamme
Neurone émotionnelle
Présence de l’absence
Elle.

Claude Yvans

Questions autour de cette nouvelle SAISON ?

Printemps Confinés, être dans le film SF-Catastrophe
juste un petit acteur dans sa base, loin et proche de cœur des héros…
qui continuent à soigner livrer jouer la continuation,
alors que cette mauvaise SF est en marche
dans un décor de toutes les rues des villes entièrement vides,
avec juste quelques figurants ? ou acteurs principaux masqués.
La projection du film est en aléatoire dans l’esprit du spectateur-acteur,
dans sa peur.
Le prix de la séance très longue est très élevée peut être l’occasion d’exploser
le capitalisme de ce film mondial démarré il y a si longtemps…
dont le scénario échappe…à ses auteurs
Si lesfigurants devenaient les Auteurs  ?
Dans la hauteur du Plan !
Et qu’en dit la Muse   Ame jumelle ?
La vision sur le côté, la Féminité-Création

La vision sur le côté, la Féminité-Création :

<< Il y a plusieurs départs
plusieurs raisons
aussi noires  &  aussi lumineuses
l’info catastrophe peut devenir l’inverse       inversé le drame
vers le changement
Même s’il était définitif
Du côté du Passage occasion de voir plus loin
Tous les êtres sages et leurs doubles-Ames
de continuation expriment
disent que le monde  sur Terre
doit changer sa direction
ses directions
toutes directions
homme de direction
direction   la marche vers
La Destination
Destination de chaque jour années décennies incarnations
être là ou plus là
Être en DESTINATION
le chemin   devenu autoroute des infos numériques  doit changer
Champs et chant
pour le faire
la terre  répond
là où elle peut envoyer sa réponse
c’est le premier acte de cette réponse terrienne de sagesse
Les énergies d’autres dimensions
qui sont alliées à vous
à toi
aident et précèdent
le changement   pour nous
pour toi
c’est de ne plus râler
d’accepter
le jour
chaque matin comme le dernier et le premier
D’être dans le changement total
tout en acceptant
la trajectoire
accepte ce que tu es
se mettre en condition tous les matins
pour recevoir
Relire rebouger ces mots
ces sons de mots
où se cache  le changement
c’est juste dans la suite
et la préparation de la suite
Autour de cette occasion
de changer la donne de l’intérieur
de nettoyer la base
le fond de la base de la Nef
De la cave où tout repose
De l’écran-voile de la projection
De la Performance qui continue
À se jouer sans spectateur

Du fond joyeux libéré
chercher ce qu’on a voulu toujours faire
mais   que l’on n’a pas fait
c’est juste le moment
le mot ment
pas cette fois
ne garder que les bonnes pages
ce qui sert à l’avancement
Vers la lumière
parce qu’il remet dans l’ordinaire
dans l’idée de subir
de la programmation
par des décennies de vie- incarnations
de culture de guerre
Arrive et ne plus quitter la Culture  de Paix
et si je chope le virus ?
tu dis
si je suis dans les morts ?
alors le changement  la continuation est totale
Une autre Vie
c’est là où la vision du PASSAGE
peut ne pas être que cette douleur
ce manque
ce déchirement
Là où
en terre  sauvage comme dans des tribus
comme dans un conte de sagesse
Une fable
Tout se continue au-delà de la vie d’ici
Chaude complainte dans le SON-SAXO
de MANU DIBANGO
dans le cœur des utopies
Dans le cœur tout seul
tout seul justement
peut-être aussi
un Amour_Autrement
une continuation d’écoute
une Fête
où les Âmes  sont présentes
Tu me dis j’ai encore beaucoup à faire
je ne veux pas partir
OK fais-le
Faits
qui est une bonne raison
L’occasion calme
entre les murs du confinement
de faire ce que tu rêves
depuis longtemps
Avec ton médicament unique :
La Création de ton temps
Dans le Cœur du Voyage   >>

Thierry Tessier

Paradoxe,

La vie est un fin paradoxe,
Lors d’une Lune d’équinoxe,
Nuit de magie, nuit de soucis,
Dans laquelle les grands indécis
N’avaient pas le droit de mot dire,

La soirée se fit dans la joie,
Les rires venaient d’une voix,
C’était simple, c’en était beau!
Notre cœur été au plus haut,
Prêt, dans ce bas monde, à survivre.

Mais ce monde nous rattrapa,
Et, d’une main froide, frappa!
La gaieté était bien trop belle,
Elle mourut grâce à ce Cruel.
Troubles, plaintes et peurs naquirent,
Que faire sinon prévenir?
Les joies sont rares et précieuses,
Avant la saison nuageuse
Qui masquera tous les rayons,
Profitons et Coqueriquons!
Car la joie trépasse trop tôt,
Et ne revient pas de si tôt.

Vittorio E. Pisu

Tomber amoureux encore

Quand l’hiver de la vie te refroidit
que derrière toi s’éteint la vieille histoire
te reste seulement de rebondir
et laisser tomber ta bouilloire

Tomber amoureux encore Tomber amoureux encore
Tomber amoureux encore une autre fois

Les femmes ne te paraissent plus si belles
parce que tu les a connues
encore et encore
mais ton coeur te dis y’a de l’espoir
de retrouver encore une jouvencelle

Tomber amoureux encore Tomber amoureux encore
Tomber amoureux encore une autre fois

Le miroir te dis que t’as vieillis
tu perds tes poils
et tu n’est plus un Adon
mais ton coeur toujours jeune
se rebelle
et reste toujours la dernière solution

Tomber amoureux encore Tomber amoureux encore
Tomber amoureux encore une autre fois

Demain met ton beau costume
la cravatte à fleur et ton gilet
tu montrera encore tes belles plumes
afin d’éprouver si encore tu plait

Tomber amoureux encore Tomber amoureux encore
Tomber amoureux encore une autre fois

Tu cherche une place vide dans ton coeur
pour accueillir ton nouvel amour
mais l’ancien occupe toute la place
et n’accepte personne dans sa cour

Tes flash backs se précipitent
pour se rappeler à ton souvenir
encore heureux quand il suscitent
l’idée qu’ils ne peuvent pas partir

Tu croyais oublier ta passion
la seule qui t’a fait créateur
le seul amour, ton obsession
celle que tu connais par coeur

Comment faire pour oublier peut-être
le seul amour de toute ta vie
et croire qu’un dernier hiver
tu vas retrouver une autre envie

Le miroir a raison
il n’y a pas d’envie qui tienne
t’es plus qu’un vieux garçon
s’en est fini même de tes étrennes

Tomber amoureux encore Tomber amoureux encore
Tomber amoureux encore une autre fois

Contente toi d’avoir connue
la plus grande passion d’une vie
un amour qui dure encore
et qui te met souvent en pleurs
mais de joie qui se rememore
des rares moments de bonheur

Tomber amoureux encore Tomber amoureux encore
Tomber amoureux encore une autre fois

Tomber amoureux ce n’est pas la peine
tu l’est toujours pour l’heure
alors soit heureux de ta veine
contente toi de ce bonheur

Tomber amoureux encore
c’est pour toujours
et t’as encore de la veine
puisque demain c’est un autre jour.

Ghislaine Verdier ( L’oeil de la femme à barbe)

Printemps pourri (à chanter sur un air bien connu)

Déconfinez-moi, déconfinez-moi
Oui mais vraiment très vite
Tout de suite
Sachez me retrouver
M’identifier
Me dépister

Déconfinez-moi, déconfinez-moi
Mais soyez donc comme
Un surhomme
Très pressé.

Et d’abord sans retard
Tout le temps de l’étude
Ne doit pas être prude, ni trop hard
Maintenant qu’on le peut
Étudiez ce virus
Ce tout petit minus, cet affreux…

Déconfinez-moi, déconfinez-moi
Oui mais vraiment très vite
Tout de suite
Sachez m’hygiéniser
M’hydro-alcooliser
M’aseptiser

Déconfinez-moi, déconfinez-moi
Avec de la hardiesse
En vitesse
Et santé.

Repérez bien mes maux
Choisissez les bons gestes
Ni trop mous, ni trop prestes
Sans mélo
Voilà, ça y est, je fuis
Trépidante et alerte
De votre trousse experte, allez-y…

Déconfinez-moi, déconfinez-moi
Maintenant tout de suite,
Allez vite
Sachez déverrouiller
Désincarcérer
Me libérer

Déconfinez-moi, déconfinez-moi
Conduisez-vous comme
Un surhomme…
Agissez !

Déconfinez-moi, déconfinez-moi
Et vous…
Diagnostiquez-vous !

Alain Pizerra

Tombé

Il pleut des larmes, des larmes noires.
Les larmes de nos coeurs, les larmes d’un ciel noir.
Du ciel noir de l’hiver, les larmes sont tombées.
Tombées en plein soleil
Le soleil est tombé, tombé comme un hiver
Tombé sur le plus doux, le plus doux des printemps.

Les haies noires de l’hiver.
S’insinuent les fauvettes.
Déjà quelques baies rouges
Suscitent le printemps.

—-
Ignorant de la vie
J’ai trouvé une plume
Non l’élan vers la mort
Plutôt l’instinct de ciel
D’un oiseau trop discret
Et si vite envolé
Vers la beauté parfaite

De la beauté sur terre
J’ai conservé la rose
Le don de son pétale éphémère comme un cœur
Et j’ai saisi alors
Que la beauté parfaite
Tenait dans l’étonnement
Mais aussi dans la grâce
De tous nos cœurs unis à travers cette fleur

Pablo Poblète

Arrive l’automne à Christiane Simoneau

Arrive l’automne
arrive l’hiver
à Trois Rivières
je ne voudrais pas
te quitter
je veux rester

avec toi
te parcourir
et respirer
la brise tempétueuse
la brise tranquille
me fondre dans ton corps-neige
enveloppé
de temporalité
de fragments
de vie
qui s’en vont
comme tout ce qui meurt
pour naître
renaître
emportant à chaque fois
les souvenirs
de ta beauté élue
qui m’a offert
son âme
sa terre
sa fertilité
la jouissance
de vivre
d’aimer
l’instant immanent
 feuilles vivaces
habillées merveilleusement
d’un nouveau cycle
nouveau départ

Brig Finucci

Au printemps

Doux rivage je t’entends
Tout près de moi je te sens

Je suis là dans mon jardin
Comme en prison, au petit matin
M’échapper pour te voir
Ne serait-ce qu’un instant
Caresser du regard
Tes vagues qui s’étendent
je m’imagine là sur la plage
Admirant le rivage

Au printemps
Comme avant
Avant le confinement

Et comme le vent,
Courir encore plus fort, regarder le ciel et les nuages,
En ramassant les coquillages

Comme avant
Avant le confinement

Ecouter la symphonie des vagues
Qui s’allongent épuisées sur ta plage au petit matin
Tu es là au bout du chemin

Océan je t’entends
Tout près de moi je te sens

Non non je ne t’ai pas abandonné
Bientôt je reviendrai

A la fin du printemps
Comme avant
Avant le confinement

Rose Sznajder

Le Printemps

Par la fenêtre , le jardin, les arbres,
feuilles vertes minuscules,
renaissent.
Elles annoncent le Printemps, tendrement,
délicatement, ignorant la mort
qui rode, violemment.

Au bistro D’Anvers

Par la vitre jaune et bleue
l’été,
parfum chaud du café,

jazz en fond, léger.
Mains blanches des demoiselles attablées,
volupté du rien faire,
de la pensée envolée.
Désir de désir
de mots poésie,jour, la nuit
écrire un visage, un son, la douceur du temps,
écrire les saisons,
Printemps, Eté, Automne, Hiver …

Éric Dubois

Les fleurs sauvages

Les fleurs sauvages
envahissent les yeux
des reines et des camelots

Printemps silencieux
amers prodiges
comme un infini

Je regarde l’horizon
la ville muette
les rues presque désertes

Sur l’échiquier
noir et blanc
des jours

Où est la joie
profonde
la légèreté ?

L’immobilité
sied aux statues
pas aux hommes

Le temps
s’est-il arrêté ?

Bruno Charlie

Saisons gîtent et raison tangue

Hiver s’étiole s’atomise
Alors Printemps se précipite
Eté lui s’embrase il s’enflamme
Quant à Automne il s’époumone

Sur terre les saisons disjonctent
Les esprits s’échauffent en vain
Des prises de conscience s’affichent
Et des politiques s’indignent

Des pétitions d’associations
Dénoncent la situation
Des jeunes prennent la parole
Avancent des propositions

Mais le désert rampe engloutit
Quantité de terres arables
En ville les inondations
Broient et déglutissent des vies

Il faut fuir les terres brulées
Fuir les villes déracinées
Puis à force s’expatrier
Du territoire dévasté

Des peuples se trouvent perdus
Et pour répondre au phénomène
Les élites déconcertées
Disputent les réalités

Des chefs électrisent les masses
Pour leur élever des remparts
S’aveugler sur leur avenir
Et s’enfermer dans leur confort

Malheur à la foule affolée
Venue de régions saccagées
Qui aux espoirs tous bousculés
A l’heur de survivre encagée

Nos buts nos choix nos pollutions
Germes de ces dérèglements
Nourrissent des ébullitions
Propres aux bouleversements

Il faut se faire une raison
Un autre monde en son manteau
Va substituer un renouveau
Aux souvenirs de nos saisons

Vincent Garbarini

Saisons cosmiques

Ailleurs que sur la terre la vie existe-elle ?
La réflexion est belle, abordons la question,
Levons les yeux au ciel, et sans contrefaçon,
Considérons un peu tout ce que nous savons :

Notre histoire est récente, notre existence est brève,
Nous sommes insignifiants face à la voie lactée.[
Nous nous disons souvent : « tout ceci n’est qu’un rêve,
La mort est le témoin de ma fragilité. »
Malgré ce triste sort, nous nous trouvons placés
En haut d’une pyramide de la complexité.

D’atomes minuscules en mini-molécules,
D’infimes particules s’articulent en cellules
Et formeront dans l’eau les premiers végétaux
Chargés de préparer la terre aux animaux.
Nous sommes le résultat de cette évolution,
Les maillons d’une chaîne en constante expansion
Qui n’a qu’une obsession : c’est l’organisation.

Toute chose obéit à cette injonction,
Protons, photons, plancton, planètes en rotation,
Et dans les nébuleuses, les géantes gazeuses
Attendent patiemment de déchirer le voile,
De quitter le berceau, de devenir étoile,
D’offrir à l’univers la lumière idéale.

De ces constatations quelle est la conclusion ?
La vie est un système et non une exception
Elle est de la matière une prolongation
Une étape de plus vers l’organisation

Tout cela pour vous dire : la mort n’est qu’un passage,
Un petit pas certain pour un profond message :
« Un jour nous irons mieux, et nous seront plus sages,
Nous saurons les leçons issues du fond des âges ».


Voyager dans ses rêves est le plus doux des pièges,
Le miracle d’un monde où les illusions siègent,
La possibilité d’échapper au réel,
Par le commun pouvoir de l’imagination.
Et si la vie parfois peut vous sembler cruelle,
La magie du mirage est libre d’accession :

Un jour je suis pirate, et je cherche un trésor,
J’ai sur moi une carte, un équipage à bord,
Et sur mon grand voilier, fuyant mes ennemis,
Je poursuis un allié qui jadis m’a trahi,
Qui m’a volé la clé des cités englouties.
De bâbord à tribord, de l’azur à l’aurore,
Armé de mon épée, je ne crains plus la mort.

Puis dans un autre rêve, me voilà magicien,
Je connais à présent tous les rites anciens,
Ma voix partout s’élève, et l’on me croit divin,
Je ne suis néanmoins qu’un pauvre pèlerin,
Parcourant les forêts, murmurant aux orties,
N’écoutant que la paix, chantant sa symphonie.
Mais gare à qui voudrait briser cette harmonie !
Car j’ai de nombreux noms, et l’un d’eux est maudit.
Muni de mon bâton, je protège la vie.

Lorsque je suis plongé dans un profond sommeil
Le songe le plus beau est quand je suis oiseau,
Mon âme est transportée, et soudain se réveille
En dehors tout en haut de mon corps toujours chaud.
La peur enfin passée, partout je me promène,
Et je sens que souvent, où que le vent me mène,
J’en oublie le réel, je deviens hirondelle,
Doté de mes deux ailes, je peux fendre le ciel.

Agnès Malterre

Saisons

Tu résonnes dans le mouvement
Aux forces d’une permanence
Animée par ton énergie
Structurant mon lien à ce monde
Interaction de l’univers
Pour penser harmonie
Saisons
Tu es mon chemin de vie
Où nous ne possédons rien d’autre
Que la joie d’être vivant
Qui donne le relief de chaque instant
Dans la ronde naturelle
Rythmée du temps
Au pays du présent
Tu me nourris et me crées
Dans l’éclosion de tes parfums
Tu es la saveur des jours
Dans l’espérance
Pour chanter ta louange
Qui rayonne dans mon cœur
Où nous ne possédons rien d’autre
Que la joie d’être vivant
Un foisonnement comme un récit
Des heures ordinaires
Dans un confinement
De ce silence
Je retrouve les visages tant aimés
Qui donnent le relief de chaque instant
Dans la ronde rythmée du temps
Au pays du présent
Saisons
Tu es ma leçon
Mon bonheur au bord de cette route
Je contiens ma ferveur
Où j’accueille toute la lumière
Et soudain le renouveau
D’un avenir incertain
Qui immortalise
Comme un conte où les âmes
Se retrouvent pour vivre

Enfin l’OSMOSE

——-

Souffle de terre

Pelouse magique où je me repose
Solitaire
Mais solidaire de l’univers
Éveille mon âme en silence
Miroir de la vie
Insuffle le  mouvement
Aux quatre saisons
Dans un espace intemporel
Accompagne le monde  en douceur
Porte mes mots
En tout sens
Jusqu’à l’extase
Pour un chant d’amour

Pelouse magique où je me repose
Tapis de rêve
Le souvenir me pénètre
Rumeur de demain
Étoffe mes pensées
Pour un soupçon d’éternité
Terre de  Saisons
Ardeur des nôtres
D’une voix de l’unité
Protège nos corps
En prenant nos ombres
Nous  laissant nos racines
Offre l’éveil  de ta lumière

Pelouse magique où je me repose
Le regard vers les cieux
Retiens nos cœurs
Immobile
Voyage intérieur
Où change l’horizon
Dans l’œuvre de la vie
Porte la beauté de soi
Pour un infini être
Où la rencontre est fusion
Tour d’abîme
Détient l’acte sacré

Pelouse magique où je me repose
Célèbre l’autre dimension
Mystique pluie de mots
Conversation divine à l’infini
Dépassement du réel
Par ce vent d’esprit
Donne le change
Où l’énergie  circule
Dans un champ de ciel
Respire la présence
D’un au-delà
De notre existence

——
Loin  de moi les clichés
il y a tellement à faire
Et certes aucune règle
Aux différents aspects
Dirais-je une chose
Opiniâtre à souhait
Aux héros vainqueurs
À mon contraire
De la force de t’aimer
Saisons du temps
Astre de la vie
Ne sentir que l’instant
Dans l’envol des souvenirs
Lumière que je touche
Réponds à mon regard
Pénètre mon intime
Dans un mi – être
À l’allure mi go
Sans cesse le renouveau
C’est le challenge du jour
Une découverte tranquille
Pleins de fous rires
En y mettant le risque
Comme un chouïa
hystérique !

Patricia Dupuy

Ainsi vint la pluie

Nous nous sommes accoudés à la fenêtre de la chambre pour assister au spectacle grandiose de la tourmente sur la vallée de la Loire: salves d’éclairs foudroyants, tonnerre majestueux en contrepoint, troupeaux de vaches blanches se réfugiant sous les arbres, serrées sous la ramure et formant une tache nuageuse dans les prés, brume piquetée de gouttes de pluie tombant en bourrasques écartelées par un vent furieux.

Nous étions aux premières loges, côté jardin, qui par ailleurs se dressait, comme un seul poireau, vers le ciel et son généreux breuvage. Cela dura pendant une demie-heure intense, orchestrée de divine main, tandis que le parfum de l’herbe ruisselante, des lilas en fleurs, de toute cette chlorophylle en extase prenait des accents fiévreux et moites, la chaleur remontant lentement de la terre repue.

Denis Pourawa


Aux confins…

Dehors il pleut
Mais ce n’est pas une vraie pluie
Le tonnerre
Mais ce n’est pas le vrai tonnerre
Des gouttes d’eaux
Mais ce n’est pas de l’eau
Je sais que c’est un trucage
C’est comme cette histoire de virus
Tout est construit sur mesure
Les hirondelles
Ce n’est plus des hirondelles
Le nuage
Ce n’est plus un nuage
De derrière ma fenêtre tout est mensonge
Aujourd’hui écrire dans le virtuel est devenu un acte de résistance

———–

La vérité
Rien que la vérité
L’arme pointée sur le corps du meurtrier
La main qui ne tremble pas
Pas le temps de trembler
Trop de vies à trembler
Des siècles à ruminer
Des millénaires à espérer
Des années à souffrir
Des lunes et des soleils à imaginer
Et puis ce jour qui arrive
C’est une bénédiction
L’arme est armée
Le meurtrier est à découvert
(…dans un silence sourd le coup est parti …)
La vérité
Vous la voyez de vos yeux
Vous l’entendez de vos oreilles
Elle s’est exprimée
(…les gens se questionnent ….certains se cachent ….d’autres se bouchent les oreilles…ou encore ferment les yeux…)
La vérité parle
Le nuage passe
L’oiseau gazouille dans les branches
La fleur fleurie au bout de sa tige
Non non non
Rien n’est plus pareil
Le nuage que tu vois n’est plus un nuage
C’est le toit de ta maison
Non non non
L’oiseau n’est plus l’oiseau
Il est ton ami bien plus précieux que ton téléphone
Non non non
La fleur n’est plus la fleur
Elle est ton souffle de vie
(….des gens hésitent…ils rient…ils se moquent…ils sont indécis…)
La vérité est une arme
Qui pousse dans la terre

——–

La lutte sans trêve

Au-dessus des montagnes

Il y a une couche épaisse de silence
Là où marchent les cueilleurs de rêves

Ils disent des humains :

Tu es faux
Tu ments
Ta vie est un violeur en liberté
Ta conscience est sale de ton raisonnement
Ton esprit est pollué
Ta langue est puante
Ton souffle est mesquin
Tes joies sont assassines
Ton amour est vide

Au dessus des montagnes.