OÙ VAS-TU, NUAGE ?
Propos recueillis par Mylène Vignon
Voici qu’un certain Jean Calembert, venu vraisemblablement de la lune où plus loin encore, décide de rédiger un texte romancé à propos d’une amitié avec Jaber, sauf qu’ils ne se sont jamais rencontrés ! Une imposture heureuse, qui laisse sans voix, tous ceux qui ont rencontré notre Jaber en question ! Je vous laisse découvrir la suite, que vient de me faire parvenir mon amie (déjà rencontrée), Ghislaine Verdier dite : L’œil de la femme à barbe.
Présentation courte de l’éditrice
Jaber Al Mahjoub né en Tunisie et auto-proclamé le Roi de Beaubourg, a été une figure parisienne bien connue de l’art brut. L’auteur ne l’a jamais rencontré mais aurait bien aimé le connaître ; il a donc inventé une belle histoire dans laquelle il l’aurait bien connu et auraient été amis. Un bel hommage à mi-chemin de la réalité et de la pure fiction… Jaber aurait adoré !
La collection Sans image (quoique…)
Voici une nouvelle collection dans laquelle le texte prévaut sur les images, contrairement aux autres ouvrages édités. Elle est ouverte aux poètes, auteures·rs, critiques d’art… pour
lesquelles·ls l’art n’est ni un passe-temps, ni un prétexte, ni une lubie, mais bien une expression humaine essentielle !
L’auteur
Né en 1942, Jean Calembert décide – le jour de ses 77 ans, de réaliser un vieux rêve : écrire ! Son premier roman « Joe Hartfield, l’homme qui voulait tuer Donald Trump » laisse
libre cours à son humour déjanté. « Le Mal-Aimé » l’aide à se voir de l’intérieur. Grâce à l’écriture, Jean revit, nourri par le besoin d’écrire encore et encore. Il se bat avec de nouveaux manuscrits sans succès, jusqu’à la découverte en septembre 2023 d’un personnage hors-normes : Jaber…
L’éditeur
Maison d’édition d’art, galerie nomade et agence artistique, L’œil de la femme à barbe – dédié à l’art singulier et à l’expressionnisme – représente des artistes vivants aux
techniques et sensibilités multiples, en grande majorité des femmes, mais pas que…
Argumentaire détaillé / Quatrième de couverture
Ceci n’est pas une… biographie de Jaber ! Avant d’entendre parler de lui, l’auteur Jean Calembert n’était pas spécialiste de l’Art brut et encore moins de Jaber. En revanche, quand il l’a découvert, il a eu le coup de foudre pour cet homme si éloigné des canons artistiques habituels, si peu soucieux des us et coutumes du monde de l’art et si sympathiquement réfractaire aux règles communément respectées.
Mais Jaber était déjà décédé, impossible donc d’espérer faire sa connaissance. Qu’à cela ne tienne ! Puisqu’il est romancier, il décide derechef de s’inventer une tranche de vie sous un autre nom, au cours de laquelle il aurait fait la connaissance de Jaber, l’aurait reçu chez lui à Bruxelles et surtout aurait été son ami… Ainsi donc, notre imaginatif retraité se met en quête de toute information pouvant lui permettre d’en savoir plus sur son héros, part à la recherche de personnes l’ayant fréquenté, interroge, lit, farfouille, traverse un océan pour rencontrer son ex-épouse aux États-Unis, entretient des correspondances et s’attelle à la rédaction d’un livre tout à fait original qui nous tient en permanence à la limite de la réalité et de la fiction, du vécu et du phantasmé, sur cette ligne fragile entre le rêve et l’état de veille. Ceux qui ont connu Jaber le reconnaîtront, les autres regretteront peut-être de ne pas avoir eu cette chance… Et Jaber dans tout cela, qu’aurait-il pensé de la liberté que l’auteur prend avec la réalité et la vie des autres ? Mais il aurait adoré ça, bien sûr !
À la question « Où vas-tu, nuage ? », il répondait : « Je ne sais pas, enfant. Je fais mon voyage avec tout le vent. Mais, où que je parte, je ferai quelque bien. Le reste n’est rien. »
Déployez donc vos ailes sans crainte et… bon voyage !
Extrait de la 3ème partie – 2 / Les politiques – page 99
Depuis très longtemps, Jaber est fasciné par les politiques : Charles de Gaulle, Valéry Giscard d’Estaing, Habib Bourguiba, François Mitterrand et le flamboyant « Jak » (!) Lang, Jacques Chirac et son ministre de la Culture, Jacques « Tobon » (!), Obama, Nicolas Sarkozy suivis par François Hollande, Ségolène Royal, Anne Hidalgo et plus tard le jeune Emmanuel Macron perché sur le dos d’un poisson rouge et doté d’ailes noires de mauvais augure. Valéry Giscard d’Estaing l’a invité et reçu une fois à Chamalières. Il a souvent rencontré Jack Lang, mais son chouchou est très nettement Jacques Chirac. Quand il est encore Maire de Paris, ce dernier tient fréquemment des réunions discrètes dans un local situé dans le théâtre Molière. Il est amusé par la jovialité, l’humour et le talent de Jaber et veut faire sa connaissance. Lors d’une visite à la galerie avec quelques collaborateurs et sa fille, ils échangent quelques mots et, comme toujours, le Tunisien ne laisse pas indifférent …
Extrait de Jaber et moi, avant-dernier acte – page 164
Jaber me confie qu’il marche avec difficulté, monte péniblement les escaliers, manie moins facilement les feutres et les pinceaux, entend moins bien, voit moins bien. Il a toujours voulu nier la vieillesse ou l’apprivoiser et la plus grande surprise, pour lui, a été d’y faire face soudainement, d’un bloc. Depuis quelque temps, il ne sait plus quand exactement, il commence à avoir peur de tout et de rien… bien entendu de tomber malade ou de ne plus savoir peindre, mais surtout d’être cambriolé alors qu’il ne possède rien que quelques gouaches, du matériel de peinture et des fonds de poubelle. Il ne dort plus par terre. Il a un matelas qu’il traîne contre la porte de sa chambre. Il dort la tête à deux centimètres de celle-ci ! Pour la première fois depuis que nous nous connaissons, je le vois pensif, fermé, comme perdu. Je ne lui propose pas une grande promenade à vélo avec pique-nique à La Hulpe, comme je l’avais prévu …
Contact Éditeur : Ghislaine Verdier, L’œil de la femme à barbe +33(0)681 221 687 – lafemme@loeilabarbe.fr https://loeildelafemmeabarbe.fr