Entre passion et légèreté : Mya Alba bouscule les codes de la séduction
Par Mylène Vignon
À 25 ans, Mya Alba, a dévoilé le 7 juillet le premier extrait de son EP, « Follement envie de toi », un titre empreint de sensualité et de profondeur. Rencontre avec une artiste enjouée qui mêle à sa pop élégante des influences latines.
Castres et la montagne noire ont été le décor de vos premières expériences scéniques. Quels souvenirs en gardez-vous ?
Des souvenirs merveilleux. À 14 ans, j’ai eu la chance d’intégrer un groupe de musique grâce à un professeur qui croyait en moi. Monter sur scène pour la première fois a été une révélation, une sensation unique qui m’a fait comprendre que la musique serait bien plus qu’une simple passion. C’est aussi ici, dans cette ville, que j’ai découvert la culture espagnole. Des associations comme la Casa de España m’ont transmis bien plus que des traditions : une vraie richesse, une chaleur humaine qui m’a profondément marquée. Et puis un jour, grâce à mes écouteurs, j’ai commencé à voyager. Les plateformes de streaming sont devenues mon passeport : la pop espagnole, les rythmes enivrants de La Havane et l’effervescence de Miami… J’étais dans ma chambre, mais mon cœur, lui, était en tournée mondiale.
L’idée d’incorporer à votre pop des sonorités latines vient-elle de-là ?
Je voulais insuffler une énergie et une expressivité qui résonnent profondément avec l’émotion, la sensualité, mais aussi le caractère festif qui traversent mes chansons. Comme dans la musique latine, le mariage entre les percussions cubaines et les cuivres instaure un dialogue intense entre la mélodie et les mots.
Pour ce faire, vous vous êtes entourée d’une équipe de musiciens expérimentés.
Ma collaboration avec Bernie Hopman, compositeur et arrangeur, a été un vrai coup de cœur artistique. Il a mis toute sa créativité au service de mes aspirations avec une écoute et une finesse rare. J’ai eu la chance d’être entourée de musiciens incroyables, chacun apportant sa touche, ses idées, son univers… avec une générosité qui m’a profondément touchée. C’est grâce à eux que mon projet a pris cette couleur unique, ce petit supplément d’âme qui me ressemble. Jamais je n’aurais imaginé, même dans mes rêves les plus fous, avoir à la rythmique les Frères Fanfant (basse et batterie), Guy Nsangué Akwa (basse), Arnold Moueza (percussions), Frantz Fagot (guitare), et Bernie Hopman (au piano et aux claviers). Aux cuivres, j’ai eu l’immense bonheur de travailler avec Christophe Nègre (saxophone), Éric Mula (trompette) et Fabien Cyprien (trombone). Et pour sublimer l’ensemble, une harmonie vocale magnifique portée par Valérie Belinga et Jerryka Jacques-Gustave. Quel casting… et quelle belle aventure humaine.
Parlez-nous du titre « Follement envie de toi », premier extrait de votre EP à paraître.
C’est une chanson qui bouscule les conventions, avec une approche assumée et sans détour de la sensualité féminine. Dans un monde où l’expression du désir féminin a longtemps été codifiée, parfois minimisée, elle constitue un contre-pied audacieux, teinté d’une pointe de malice. Plus qu’une simple déclaration, c’est une affirmation de liberté, un acte courageux, car il peut être perçu négativement et taxé de termes péjoratifs selon le contexte social et culturel.
Pourquoi avoir choisi une ballade comme premier extrait ?
L’été est une saison propice aux émotions. Qui n’a pas un slow gravé dans sa mémoire, une mélodie capable de raviver les frissons d’hier ? Si cette chanson peut créer cette alchimie, accompagner les moments de séduction et inciter certains à déclarer leur flamme, alors j’aurai atteint mon objectif.
Sandra Langmair, jeune réalisatrice autrichienne, signe la réalisation de votre clip. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?
Je connaissais déjà Sandra, pour qui j’avais composé la musique d’un court-métrage, ce qui a naturellement instauré un climat de confiance. Notre proximité générationnelle nous permet de partager les mêmes codes esthétiques et références culturelles. Enfin, un clip étant aussi un manifeste artistique, le choix de Sandra a séduit la production, car il s’inscrivait dans une démarche de soutien aux jeunes créateurs.
Dans votre clip, Paris devient presque un personnage à part entière. Les quais de Seine, la place du Tertre à Montmartre, la passerelle Michèle Morgan sur le canal Saint-Martin, le parc Montsouris… chaque plan résonne comme une déclaration d’amour à la ville, un clin d’œil aux grandes références cinématographiques et audiovisuelles.
Paris, c’est un peu le cliché éternel de la ville de l’amour… mais un cliché qui continue de vivre et d’évoluer avec chaque nouvelle génération d’artistes. Que ce soit dans Midnight in Paris ou Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain, les réalisateurs réinventent sans cesse la capitale comme un décor vivant, idéal pour raconter des histoires d’amour, qu’elles soient lumineuses ou un peu mélancoliques. Ce regard romantique sur Paris, on le retrouve aussi dans des séries internationales comme Emily in Paris, Gossip Girl ou Sex and the City, où la capitale est synonyme de passion, de luxe, voire de transformation personnelle. Il y a un truc à la fois hyper réel et totalement fantasmé, et je pense que c’est ça, la vraie force de Paris : elle reflète nos histoires d’amour, même les plus intimes. Du coup, quand Sandra m’a lancé sur le ton de la plaisanterie « Et si Paris s’invitait en guest au tournage ? », j’ai tout de suite répondu : « Et pourquoi pas ! »
Parlez-nous de votre Producteur, Jacques-Marie Ponthiaux, comment l’avez-vous rencontrée ?
Tout a commencé par une annonce : une maison d’édition musicale cherchait une jeune artiste. J’ai tenté ma chance, passé l’audition… et j’ai été prise ! Tenant compte de mes aspirations et de mes goûts musicaux, Jacques-Marie m’a proposé des textes, puis présenté des compositeurs, et petit à petit, au fil des résidences, le projet à pris forme.
Sans trahir de secret, pouvez-vous donnez quelques informations sur les thèmes des chansons qui composent votre EP « Les non-dits » à paraître en octobre 2025 ?
Ces thèmes sont en résonnance avec les aspirations et les préoccupations des femmes de ma génération. Outre Follement envie de toi, on retrouve Croque la pomme ! un hymne à la liberté et à l’affirmation de soi, dans un monde où l’authenticité est devenue une quête essentielle. Grâce à vous célèbre sans retenue le plaisir, et aborde avec humour la perte de libido provoquée par le stress. Et si l’épanouissement personnel et l’amour trouvaient un équilibre… à trois ? Mi Abuela est un hommage vibrant au rôle des grands-mères, gardiennes des traditions et tisseuses de mémoire. Les maux dits souligne l’importance de la communication, aussi bien au sein du couple que dans la famille. Même si (sa vie est ailleurs) explore la complexité d’une relation amoureuse interdite, marquée par le frisson
du secret et l’intensité des émotions volées. Et enfin, l’adaptation française du titre de Sting Fragile qui revêt pour moi une signification toute particulière : non seulement parce qu’il figure dans ma playlist depuis son concert pour la réouverture du Bataclan en 2016, mais aussi parce qu’il résonne profondément avec les jeunes de ma génération, face aux défis du présent et aux incertitudes de l’avenir.
Pour terminer sur une touche estivale, quelle est votre playlist idéale à cette période de l’année ?
1/3 d’émotion et de passion
Avec Aitana, Juliette Armanet, Jérémy Frerot, Bernard Lavilliers, Rosalía, Álvaro Soler, Alejandro Sanz…
1/3 d’adrénaline et de vitalité
Avec Marc Anthony, Gloria Estefan, Kendji Girac, Jain, Shakira…
1/3 d’élégance intemporelle
Avec Jean-Jacques Goldman, Michael Bublé et des standards de jazz des années 50.
Mya, je vous remercie et rappelle que votre titre « Follement envie de toi », produit par My Artistic Office et distribué par TuneCore est dès à présent disponible sur toutes les plateformes et j’invite nos lecteurs à découvrir votre clip sur YouTube à l’adresse suivante : https://www.youtube.com/watch?v=x1Nco0VFjEw