Encre & Souffle : Trajectoires d’Asie
Propos recueillis par Mylène Vignon
Présentation du livre « Japon 1968 » Renard Pâle éditions
de Hans Sylvester & exposition collective
À l’occasion de la parution du livre d’artiste «Japon 1968 » du photographe Hans Sylvester, une rencontre artistique est organisée au Salon Chaptal de l’Hôtel de l’Industrie, sous le commissariat de Lala Zhang. Conçue comme un parcours introspectif, l’exposition réunit quatre artistes dont les œuvres dialoguent autour de la matière, du silence et du souffle intérieur. Ce projet est mené en collaboration avec Renard Pâle Éditions, maison d’édition du livre, et s’inscrit dans une volonté de croiser regard photographique, pensée visuelle et expression contemporaine de l’esthétique orientale.
À travers la photographie, la peinture, la calligraphie et l’abstraction visuelle, « Encre & Souffle » explore la relation entre trace et mouvement, entre présence et disparition. Chaque œuvre engage une forme de langage sensible, au croisement de la perception intérieure de
la transformation du réel. L’ensemble interroge la façon dont l’image devient souffle, comment le geste peut prendre forme de mémoire, et comment la matière révèle ce qui précède le visible.
Le parcours guide le regard d’une contemplation silencieuse à une expérience plus incarnée de la perception. L’exposition compose ainsi une trajectoire sensible à travers les univers de Hans Sylvester, Gao Wenxiu, Sophie Sainrapt et Chen Yongwu, invitant le visiteur à une rencontre entre spiritualité, esthétique orientale, mémoire du geste et écoute profonde du silence.
Les artistes :
Hans Sylvester – Photographie
Photographe de renommée internationale, Hans Sylvester a sillonné le Japon en 1968, capturant une culture en pleine mutation à travers des scènes empreintes de recueillement, de lumière et de temporalité retenue. Ses images se distinguent par une attention particulière portée aux gestes, aux jardins, aux traces discrètes de la vie quotidienne. Dans son livre « Japon 1968 », il ne s’agit pas de documenter, mais de témoigner de la respiration d’un monde. Son approche privilégie le silence visuel, la lenteur du regard, la densité de l’instant. Par la photographie, Hans Sylvester révèle la présence du temps comme un souffle imperceptible, entre errance méditative et éveil intérieur.
Sophie Sainrapt – Peinture
Dans la série «Traces de Femmes », Sophie Sainrapt utilise des débordements d’encre et des formes organiques pour faire apparaître la présence intérieure du corps féminin. Le trait ne décrit pas, il suggère. La figure n’est pas représentée, mais révélée dans un espace de tension entre vulnérabilité et force. Les œuvres évoquent la mémoire du corps, l’énergie intime, une forme de renaissance silencieuse. Par une approche gestuelle et dépouillée, l’artiste interroge la puissance discrète du féminin, là où l’encre devient souffle de vie.
Gao Wenxiu – Photographie
Les œuvres de Gao Wenxiu interrogent l’abstraction du paysage naturel et la métamorphose de l’eau et de l’encre. Dans la série «Trace d’encre », le photographe décompose reflets, ondulations et mouvements fluides afin de recréer une esthétique orientale contemporaine, où la matière devient pensée. Entre noir et blanc, minimalisme et densité, ses images reprennent l’esprit du lavis pour le transposer dans une dimension photographique. Chez Gao Wenxiu, le paysage cesse d’être représentation pour devenir espace mental, trace de solitude et questionnement sur l’existence.
Chen Yongwu – Calligraphie
À l’occasion de la parution du livre « Japon 1968 » de Hans Sylvester, Chen Yongwu présente une série de calligraphies conçues en résonance avec les images du photographe. Chaque caractère condense une perception intérieure du paysage observé, comme une respiration visuelle transposée en encre. Son geste calligraphique, profondément méditatif, relie le vide à l’énergie du trait. Par une écriture dépouillée et subtile, l’artiste transforme le signe en espace de contemplation, où la matière révèle la présence du temps et l’éveil de la conscience.
Hôtel de l’industrie – Salon Chaptal
4 place Saint-Germain-des-Prés, Paris 6e
Jeudi 4 décembre
Conférence 15 h à 17 h
Vernissage à 18h
