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Patrick Fauconnier

La transposition du défaut

L’univers pictural de Patrick Fauconnier s’inspire directement de la nature dans ce qu’elle comporte de plus sensible. Car, dit-il « la manière la plus simple d’obtenir une figure fractale, réside dans l’observance de la nature. »

Ce sont particulièrement les petites imperfections que nous offre cette nature, qui apportent la note romanesque à cette œuvre d’une rare précision mathématique, que propose l’artiste avec une maîtrise exceptionnelle. Inspiré des solides de Platon, il repousse les limites de son art, dans la transgression poétique de la géométrie. L’architecture gothique des cathédrales, l’art visionnaire, impriment leur empreinte dans ses tableaux, qui sont en réalité des dessins, des modèles.

Sa démarche repose sur trois axes essentiels :

Cyber vision (gouvernail en grec).

Géométrie de la nature (riche de ses défauts), car la nature est dans l’aléatoire.

Le tri dimensionnel, influencé par M C Esher et Penrose.

Il conserve et développe fidèlement l’enseignement de ses mentors : Francis Pellerin et Durand-Henriot, tous deux professeurs aux Beaux- Arts de Rennes, avant que lui-même n’enseigne le graphisme, les arts appliqués et la publicité. C’est probablement fort de ce cocktail détonnant qu’il acquiert cette singulière personnalité.

Pétri d’histoire de l’art, Il admire tout particulièrement Boticcelli, Delacroix, Fra Angélico, Giotto et ajoute qu’il croit profondément en l’humain,- le seul ordinateur autonome – donc, valable.

Il utilise l’huile, avec ses temps de séchage très étirés, dans lesquels il perçoit une magie sans cesse renouvelée.

Patrick Fauconnier peaufine l’originalité, telle une recherche de laboratoire. En phase avec son art, il prend conscience de sa mission et in fine, fait son lâcher prise.

Fin de l’entretien : Il me confie qu’il sait qu’à un moment précis, son tableau est présent et que, tel un enfant, il fera son chemin.

Peu importe le temps qu’il mettra à porter le message vers le monde de ceux qui savent. De dédales en labyrinthes, le temps poétique n’a rien de cartésien. Alors, le talent peut attendre…

Mylène Vignon

Galerie ArtYou Dinard

6A rue Winston Churchill

jusqu’au 31 août 2015