Regards

SOUNDRACK TO A COUP D’ÉTAT – De Johan Grimonprez

Par Joëlle Péhaut

Quand l’histoire et la musique se télescopent.

Du son vibrant dans les oreilles, des images choc plein les mirettes et un coup de poing dans l’estomac!

On ressort sonné du magnifique documentaire franco belgo-néerlandais de 150 minutes de Johan Grimonprez réalisé et sorti et proposé en 2025 aux Oscars.

Ayant pour objet un épisode capital de l’histoire de l’Afrique, l’assassinat commandité par la CIA du dirigeant congolais, Patrice Lumumba, ce film au montage vertigineux, révèle les dessous d’une mort qui a stoppé un élan anti-colonialiste qui aurait pu modifier l’histoire de l’Afrique. Et celle du monde.

En pleine guerre froide, cette Amérique aux bombes affamées d’uranium, s’avère être également un territoire qui n’offre toujours pas les mêmes droits à la minorité noire, de moins en moins silencieuse. Pour détourner l’attention de ses crimes, elle envoie même Louis Amstrong vendre «La vie en rose» enAfrique.
Et le jazz jaillit des bouches mais également de celles des opprimés!

En février 61, c’est par les voix d’Abbey Lincoln, chanteuse de jazz et de Max Roach, percussionniste -batteur accompagnées d’une soixantaine de militants des droits civiques, que surgira la dénonciation publique du crime commandité par les agents américains

On assiste au moment historique où les besoins sans limites de dominer le monde, économiquement et stratégiquement, démentis par les états coloniaux englués dans la duplicité se cognent aux besoins irrépressibles à l’autodétermination des peuples et à l’égalité des droits civiques. Humains, corrigera Malcom X.

Ce film qui, selon son auteur permet de «Se confronter aux fantômes plus personnels de notre passé colonial» n’exprime pas un point de vue. Il donne aux spectateurs des éléments tangibles en puisant ses sources dans des pièces datées et signées incontestables: bandes filmées, bandes sons, concerts, échanges de courriers, témoignages. Des archives exhumées inédites.

La déclaration d’amour de Nikita Khrouchtchev à grand renfort de coups de poing nous fait rire mais le récit implacable de Larry Devlin, le discours de Dwight D.Eisenhower ou les témoignages des mercenaires nous effraient. Quant à la joie portée par l’espérance des peuples qui croient en leur libération, elle nous enchante. Des émotions fortes qui rendent le récit absolument palpitant.

De plus, les visages (beaucoup de gros plans) et les voix de Myriam Makeba, Nina Simone, Dizzy Gilespie, Miles Davis, Max Roach, Duke Ellington et de bien d’autres, donnent à ce récit une incarnation forte sans effets stylistiques.

Mais ce qui domine ce récit historique, c’est son rythme. D’image en image, de plan en plan, le spectateur prend conscience de la puissance rassembleuse et mobilisatrice de la musique. Les accélérations, les silences, les modulations du son venant en appui aux images qui défilent, font sens. Le décompte des jours, à la fin du film est le point d’acmé d’un montage prodigieux.

«We Insist! Freedom now suite», le thème qui accompagne le film, fonctionne comme une litanie, une détermination et un point de non-retour.

L’histoire prouvera malheureusement qu’il n’en est rien!

Einseinower la duplicité au même moment, ses paroles publiques et sa commande d’assassinat en privé.

Andrée Bouin, centrafricaine, militante africaniste;

La simplicité de Lumumba, son élocution peu éloquente

Sa ressemblance avec Malcom X. Faux airs en plus tendre.

L’embrassade de castro et de Kroutchev, le gros câlin

Fidel,

Kroutchev drôle paradoxes comme s’il ne croyait plus a la politique

Enfant a vélo, calme avant la tempête.;

L.A réalisant qu’il a été manipulé par la CIA qui l’avait envoyé et qui menace de prendre la nationalité ghanéenne. Outil de propagande

Myrima Makeba, Nina Simone,

Rythmé pas seulement grâce à la musique. Montage de Rik Chaubet

Le décompte des jours. Un thriller !

Jazz, politique et histoire de la décolonisation.

« L’arme secrèrte des Etats Unis, une note bleue en mineure » propagande

Vibrant

Année 1960, arrivée de 16 pays

Ressources stratégiques, Uranium.