Featherman, un homme denommé homme plume.

Le film inspiré de faits réels.

Par Esther Ségal

Faetherman, un homme dénommé homme plume, dont l’avant-première a eu lieu récemment au Lucernaire est le 4e long métrage indépendant d’Erick Dick. Dans ce film inspiré de faits réels, le réalisateur nous plonge dans l’étrange destinée d’un indien sioux abandonné, suite à une blessure, par la troupe de Buffalo Bill, le Wild West Show, venue en France en 1905 pour divertir les populations en mal d’exotisme.

Cet homme mystérieux laissé pour compte sur le bord du chemin, enfermé dans une prison vendéenne, verra son destin basculer avec l’arrivée dans son existence d’une famille d’accueil haute en couleur. Ce film, tantôt caméra à l’épaule, tantôt plans fixes, prenant le risque de nous promener dans un champ visuel déconcertant où l’œil se pose intuitivement sur une scène tout en écoutant des conversations venues d’un hors champs, raconte l’arrivée de la modernité en milieu rural et chante le refrain de l’étranger déraciné, à la fois envié et redouté par les populations locales aux coutumes tenaces.

C’est avec beaucoup de douceur et de passion que les personnages incarnent tour à tour, la bienveillance, la violence et la peur de l’autre. L’actrice Clémentine Stepanoff, récemment récompensée par un prix d’interprétation pour ce rôle, représente avec justesse une condition féminine du début du XXe siècle issue de la paysannerie où se mêlent force et douceur. Cédrick Spinassou joue brillamment l’ambivalence des sentiments humains face à cet inconnu et Préciado Rodriguez révèle justement cet autre insaisissable, magnétique et volontaire, presque trop parfait, immergé au cœur d’une famille déchirée par les drames de la vie. Une mention toute spéciale pour les acteurs Sandy Jollivet, Mimi Hillaret et Jean-Claude Mauvoisin pour leur interprétation. Le réalisateur Erick Dick, nous permet ainsi de redécouvrir au travers de ce nouveau film la réalité palpable d’un monde où la marginalité finalement n’épargne personne.