Regards

Palmarès du Festival du film Britannique

Par Sabine Hogrel 

C’est Silver Haze de Sacha Polak qui remporte, à l’unanimité, le Hitchcock d’Or.  The Trouble with Jessica de Matt Winn reçoit, quant à lui, le Prix spécial du jury Barrière et le Hitchcock du public. Le court-métrage, G Flat de Peter Darney, obtient également un Hitchcock du public.

Le Hitchcock de la meilleure interprétation est attribué à Déborah Lukumuena, pour son rôle dans Girl, d’Adura Onashile.  Enfin, nouveauté cette année, In Camera de Naqqash Khalid décroche le tout nouveau prix Ouest-France Talent de Demain.

 

Ainsi se clôture la cérémonie du Festival du film Britannique. Saisons de Culture félicite les heureux gagnants de cette nouvelle édition riche en couleurs et en découvertes.  Autour de cette sélection de films, la volonté de présenter au public un cinéma sans concession ; c’est-à-dire, une manière différente de voir le monde, notre monde dans ce qui nous touche au plus profond de nous-mêmes, d’être face au miroir de nos pires défauts, comportements, dérives…  sans triche, ni excuse.

Le choix des thématiques, telle la famille, ne peut nous laisser indemnes lorsque la réalisatrice irlandaise, Lisa Mulcahy, l’aborde dans son film, Lies we tell. C’est mon grand coup de cœur de ce festival 2023 ! D’une élégance cinématographique redoutable, sa maîtrise parfaite de l’image et de sa direction d’acteurs nous plongent dans les profondeurs d’un univers de plus en plus toxique. Dès l’arrivée de son oncle, de ses enfants et d’une étrange gouvernante dans son domaine de Knowl, loin de tout, Maud, une jeune orpheline, riche héritière, se retrouve peu à peu prise dans une souricière. Un thriller glaçant qui nous montre toute la cruauté, la jalousie, l’avidité qu’une famille peut déployer jusqu’à se détruire elle-même.

 

Dans un autre genre, petit clin d’œil à ce premier film de Henry Chapier, qui reçut en 1970, la coquille d’argent au Festival de San Sebastian. A voir comme une curiosité très particulière d’une époque révolue, Sex Power nous invite à suivre la traversée mentale d’un homme, Alan, en quête de ses désirs, d’une interrogation sur lui-même. Chercher à comprendre où la narration cherche à nous amener, ne sert à rien, vu que le personnage voyage dans sa tête. Nous passons de sa vie avec sa compagne, incarnée ici par la délicieuse Jane Birkin qui pour l’occasion joue avec sa propre fille Kate, âgée de 3 ans, à ses pérégrinations aux Etats-Unis en plein mouvement hippie, à ses fantasmes avec d’autres femmes comme Bernadette Lafont en tragédienne grecque. La frontière entre le réel et le rêve s’embrassent.

 

Je tiens aussi à féliciter et à remercier aussi toute l’équipe de bénévoles qui m’ont accueillie si chaleureusement dès mon arrivée à Dinard, toujours souriante et cherchant des solutions aux imprévus. Car dans les coulisses, tout ce petit monde est très actif pour faire de ce festival, un moment unique à partager sans modération.

 

Ainsi s’achève cette 34ème édition du Festival du Film Britannique de Dinard mais rassurez-vous, le cinéma britannique et irlandais n’ont pas encore dit leur dernier mot et comptent bien continuer à nous surprendre.

 

Festival du Film Britannique de Dinard du 27 septembre au 01 octobre 2023

https://www.dinardfestivaldufilm.fr/a-propos-de/