La jeune fille et la mort

Sur scène un ancien bourreau Roberto Miranda, sa victime Paulina Solas qui le reconnait immédiatement, ainsi que l’époux de la jeune femme, Gerardo Escobar.
Ariel Dorfmann inverse les rôles pour traiter au mieux du sujet. La victime devient tortionnaire et le bourreau, victime. Tout de suite le doute s’installe. Est-ce que ce présumé tortionnaire a réellement été le bourreau de la jeune Paulina Solas ?
C’est au spectateur de faire un choix.
Ce huit clos percutant nous entraîne peu à peu dans un drame au coeur de la question HUMANISTE.
Un sujet brulant, un thème d’actualité encore aujourd’hui, à l’heure où certains voulant défendre leurs propres intérêts dépassent les limites et font régner la terreur autour d’eux.
Dans cette mise en scène de la pièce de Massimiliano Verardi, il est donc question avant tout de l’être humain. Une femme en quête de vérité.
L’espace scénographique intimiste, réaliste à l’avant scène et éclaté à l’arrière scène présente un univers clos sur lui-même et en même temps à la frontière avec un ailleurs. On se sent entre deux mondes. Le monde du passé et le monde d’aujourd’hui à présent que la dictature est tombée.

Les trois comédiens qui interprètent la pièce endossent magnifiquement leurs rôles. On ne perd pas un seul instant le fil de l’histoire qui se joue sous nos yeux.
Dans l’antichambre des couloirs de la torture, on se demande à quel moment l’être humain perd conscience quand il a le pouvoir sur les autres ?
Un spectacle troublant qui questionne. Une mise en scène pleine de sens. Une belle distribution.
Courez-y !

Claire Chevalier

La jeune fille et la mort
Une création de la Cie Les théatr’Ailes  au théâtre Pixel le jeudi 12 et le jeudi 19 juin à 21h 30.
Festival D’Avignon, au théâtre « Le Verbe Fou » (111) du 5 au 27 juillet- tous les jours – à 19h30.
Festival Théâtre in Situ à Carqueiranne représentation Le 12 aout.