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Une surprise heureuse

Par Henri-Hugues Lejeune

Notre poétesse s’est aguerrie: avec « Une Garance pour le violoncelle » Mylène Vignon nous donne ici, aux éditions « UNICITE » une preste plaquette ; ce qu’il faut juste de temps et de souffle pour tenir son propos: un feston poétique à l’existence, de la séquence des jours, voire des heures.
Elégante et dégagée, elle apporte avec elle, sans prétention, divers paradoxes plus forts qu’ils ne veulent en avoir l’air. Mylène Vignon, qui est féminine en diable (nulle malice à ce propos) réussit à n’être jamais féministe. Trop humaine, trop rêveuse, trop poète, trop intelligente et maligne aussi pour s’engluer là: et pourtant certaines de ses rêveries semblent écrites avec du rouge à lèvres!

Le temps s’inscrit bien là, puisqu’il est l’essence de la poésie, qui sous-tend l’ensemble, sans qu’elle en parle beaucoup, de front, qui nimbe la rêverie sous une forme ou une autre, l’amitié ou la passion) l’amour de l’art, de la vie.
Ces poèmes attirent l’attention par leur curieuse et bien originale construction. Ils tracent chacun une ligne, une trajectoire menée d’un bout à l’autre par sa langue précise, entre un point de départ, image, pensée, sentiment, un visage aussi, parfois, une situation ou une oeuvre d’art et l’envolée qu’elle suscite, la voie tracée vers l’évasion rêvée.
Mais il ne convient pas de jouer l’entomologiste en fixant sur la feuille de papier d’un analyste bougon les papillons auxquels la poétesse donne leur envol, il faut les lire, en sourire toujours même quand les larmes se devinent, et rêver encore en sa bonne compagnie.

Henri-Hugues Lejeune