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Ye Xing Qian

Par Mylène Vignon

Temps retrouvé est le titre de cette exposition qui se déroule actuellement à Paris sur les cimaises de la galerie Area rue Volta.

Né en Chine en 1963, Ye Xing Qian apprend à peindre dès l’âge de cinq ans, puis s’initie à la sculpture avec l’aide de son frère aîné. À seize ans, il décore déjà les temples lors de cérémonies. Un an plus tard, remarqué pour ses prestations, il expose à Leqing, sa ville natale, située près de Wenzhou.

Photo ©Patrice Bouvier

C’est en 1983 qu’il arrive en France où il participe au salon Jeune Peinture, Jeune Expression, avant d’en devenir l’un des organisateurs l’année suivante.

Héritage de la pratique de la calligraphie, son art est naturellement inspiré des traditions de son pays. Bambous, rochers, lotus, entrent alors en scène et y resteront.

L’encre de Chine est  son médium de prédilection. Sans renier cette ascendance, il abordera en 2008 la peinture à l’huile, qui lui offre la possibilité de temps de séchage prolongés.

C’est lors de l’année 2015, après être revenu précédemment à l’eau, tout en explorant de nouvelles techniques de supports, qu’il travaille l’aquarelle chinoise sur toile directe, associant la fluidité de la couleur, au tracé net de la plume trempée dans l’encre.

En 2018, cinq de ses œuvres entrent au musée Guimet à Paris.

Dans la préface d’un livre publié en 2020 en deux langues, Alin Avila évoque une fenêtre contenue elle-même dans la fenêtre – recherche que l’artiste développe durant le confinement du printemps 2020.-

Il écrit : si une peinture est une fenêtre, celle de Ye Xing Qian s’ouvre sur ce qui semble un paysage, mais regardons le avec attention. Son art nous invite à la contemplation, disposition qui consiste à dépasser ce que l’on voit pour se laisser totalement pénétrer par ce que l’artiste a déposé sur l’œuvre, qui est au-delà des traits et des taches. Quelque chose qui semble une illusion, mais qui est bien l’effet réel de l’art. Les lignes s’animent et deviennent autre chose, l’œuvre alors est faite de substances qui bougent dans notre esprit.(…)

Temps retrouvé est manifestement l’expression de ce qui nous arrive actuellement. Ye Xing Qian aurait-il inconsciemment ou pas, approché la solution de la quadrature d’un cercle évadé de cet espace clos que la spiritualité libèrerait enfin ?

L’infinitude d’un avenir qui s’ouvrirait sur le souvenir,  dont un premier travail serait mémoire.  Alors que  la séparation (ligne blanche) contenue en un deuxième tableau,  viendrait réparer le passé.

Poésie, inspirée par Joëlle sa compagne de vie, spiritualité qu’il porte en lui,  langage ancestral,  technique irréprochable,  annoncent peut-être tout simplement l’arrivée de ce virage qui se dessine pour l’humanité, en ces temps exceptionnels.

  • (Exposition jusqu’au 12 février 2021)
  • Galerie Area, 39 rue Volta 75003 Paris
  • Jeudi, vendredi, samedi de 14h à 18h
  • Métro Arts et Métiers- bus 20, 38, 47, 75
  • Tél : 0145233152  areavolta@gmail.Com
  • www.area paris.com