Regards

Musée d’Orsay

Par Henri-Hugues Lejeune

Est-ce ce silence, cette relative solitude, et aussi cette austérité parfois âpre de la nature qui n’enlève rien à sa beauté, qui nous ont donné un par un ces grands artistes, ces écrivains tourmentés et tourmenteurs qui ont apporté à la « sensibilité contemporaine » tant de ses traits, de sa manière de penser voire de ses mœurs, comme un miroir qui nous permet de nous voir comme nous les sommes qu’il s’est choisies, sans agressivité extérieure autre qu’une originalité toute en profondeur.

Chacun d’entre eux accomplit cette tâche à sa manière, selon sa volonté, dans les Arts, ou les disciplines qu’il s’est assignées, sans agressivité autre qu’une originalité toute en profondeur.

Aujourd’hui par exemple, avec l’exposition très exhaustive qui nous est proposée d’Edvard Munch, c’est un grand solitaire qui se révele à nous, qui ne voit point d’obstacle à se montrer tel qu’il est avec une gestuelle sans artifice et en retournant toutes les pierres qu’il peut concevoir de sa personnalité ou de sa gestuelle complète, réelle voire imaginative ou rêvée…

S’il cherche et choisit un instant, une circonstance, un espace, une mise en scène qui lui parle, lui convient, il part à sa recherche et la mène au bout d’elle-même.

Ainsi serait-il si bien parvenu à son but que nul semblerait-il ne sache aussi bien que lui s’emparer d’un espace, d’un instant, d’une attitude et la conquière avec décision, depuis le rebord en perspective où il situe « Le Cri » à la « Chambre verte » où il déroulera tout au long  la biographie, le déroulement de l’existence humaine.

L’Exposition qui nous est présentée en ce moment au Musée d’Orsay, en ce qui concerne l’organisation, la mise en profondeur de cet Œuvre si complexe et exigeant finalement est d’autant mieux venue que peu d’œuvres de celui-ci se trouvent semble-t-il à regarder sous nos latitudes…Nos propres Musées n’en possèdent qu’en petit nombre.

 

du 20 septembre 2022 au 22 janvier 2023