Regards

Saisons de Culture à la Villa Médicis

Par Mylène Vignon

La Villa Médicis fut bâtie à la demande du cardinal Giovanni Ricci di Montepulciano vers 1564. Elle est située sur la colline du Pincio à Rome, entre l’église et le couvent de la Trinité des Monts et la Villa Borghèse. Elle est régie par l’Académie de France, sous l’égide du Ministère de la Culture. La Villa est un EPA culture, placé sous la tutelle de la Direction Générale de la Création Artistique du Ministère de la Culture.

Saisons de Culture, en mission dans la ville éternelle, décidait en cet automne 2023, de vivre quelques jours privilégiés, dans l’enceinte de ce site incontournable, ombragé de pins parasols et de bougainvilliers géants.

 

La villa est acquise en 1576, par le richissime cardinal Ferdinand de Médicis, qui se fît représenter dans la chambre des «Muses» en Jupiter régnant sur les arts, par le peintre Jacopo Zucchi.  Cet ancrage romain était destiné à servir son ambition personnelle, devenir pape.

En 1803, Napoléon Bonaparte se porte acquéreur de cette bâtisse improbable, aux vestiges inouïs, pour y installer l’Académie de France à Rome, créée 150 ans plus tôt par Louis XIV sous l’impulsion de Colbert.

Un immense chantier débute alors, car les jardins et les bâtiments presque entièrement délabrés, seront restaurés, dans le but d’accueillir les lauréats du prestigieux prix de Rome, toujours en vigueur aujourd’hui. Les bas reliefs d’origine, scellés dans les murs de la villa, s’avèrent incroyablement bien  conservés.

En 1961, André Malraux, ministre de la Culture, nommera le peintre polonais Balthazar Klossowski de Rola, dit Balthus, à la direction de la Villa Médicis. Poste qu’il occupera pendant 16 ans. Celui-ci entreprendra à la demande de l’état de nombreux travaux de rénovation, notamment dans la chambre du cardinal, qui sera entièrement repensée par ses soins. Il décide également de l’ordre  chromatique de chaque pièce et du mobilier.

Dans le jardin, on peut admirer le célèbre groupe Les Niobides, d’origine grecque, (Cleopatre mourant…) auquel Balthus ajoutera un cheval réalisé par lui-même, ce qui donne un meilleur équilibre, eu égard à l’emplacement choisi dans le jardin. On peut aussi visiter le bureau du cardinal, avec son subtil décor de volière. Dans ce parc où les paons se promènent en toute liberté, les ateliers des artistes résidants se situent à l’extrémité d’une allée où règne l’harmonie du silence souligné d’une douce musique.

Nommé directeur en 2008 et 2009, Frédéric Mitterrand créé une glyptothèque dans l’un des anciens ateliers de pensionnaires.

En 2016, une importante exposition anniversaire pour les 350 ans de l’académie est organisée. Le commissariat est assuré par Jérôme Delaplanche.

 

De nombreuses femmes ont imprimé leurs noms dans le marbre durant ces dernières années, répondant aux commandes de Silvia Venturini Fendi et Kim Jones en matière de tapisserie contemporaine. On peut y admirer les œuvres de Sheila Hicks, Sonia Delaunay, Louise Bourgeois, Aurelie Nemours, Alicia Penalba…pour la plupart, ces pièces sont sorties des manufactures des Gobelins ou de Beauvais, label de l’excellence française.

 

Certains films ou séries ont été discrètement tournés dans l’enceinte de la Villa Médicis, tels Habemus Papam de Nani Moretti en 2011 avec Michel Piccoli. The young Pope en 2016, série télévisée de Paolo Sorentino…

La Villa Médicis est certes un chef-d’œuvre architectural de la Renaissance, mais elle est surtout en phase avec les missions de l’Académie de France à Rome.

 

Félicitations à l’actuel directeur Sam Stourdzé, qui ne cesse de vouloir réenchanter La Villa Médicis.

 

Actuellement deuxième édition du Festival des Cabanes jusqu’au 1er octobre 2023.

 

Installation Bad Timing de Théo Mercier dans le jardin de la Villa Médicis jusqu’au 25 septembre 2023.

Pour information, les candidatures sont ouvertes au concours de sélection des pensionnaires jusqu’au 2.10.2023.

À vos projets !!!

 

(Photos Véronique Sablery pour Saisons de Culture)

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