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Séminaire du Laboratoire d’Anthropologie Sociale 2021-2022 (CNRS-EHESS-Collège de France-Université PSL)

Anthropologie du visuel Pratiques filmiques et anthropologiques

La parallaxe nous permet de comprendre la différence de perception qui s’opère par rapport à un même objet, une même réalité quand le regard porte des variations personnelles, subjectives. Que signifie fabriquer un autre monde avec notre monde, un autre monde tout proche mais néanmoins totalement différent ? S’agissant de l’imaginaire, on peut ainsi parler de profondeur de champ comme le photographe ou le cinéaste !

Programme :

Corinne Fortier (CNRS-LAS)

Jacques Lombard et Michèle Fiéloux (Anthropologues et réalisateurs)

Regards en gamme, Parallaxe, dialogues, divines images

 

Dans ce sens, nous voudrions montrer à l’aide de plusieurs exemples empruntés à nos propres constructions cinématographiques comment s’opère cette magie qui rend possible un dialogue réel et fécond entre des acteurs pris dans leur seul monde, ivres de leur solitude, de leur silence

leurs échecs, de leurs peurs, de leurs ambitions, avec des Seigneurs nimbés, redoutables, licencieux, omniscients, totalement affranchis et parés de tous les effets du réel et de son efficacité.

Les emprunts viendront de deux films et d’un article en ligne : Le Prince charmant, 1991, M Fiéloux et J. Lombard / https://vimeo.com/21266109 /Pourquoi tu pleures ? 2007, M Fiéloux et J. Lombard https:/ https://vimeo.com/63952563 /Regards en gamme, 2008, M Fiéloux et J. Lombard/Ethnographiques.org. Ils appartiennent à différents dispositifs du tromba à Madagascar (Sud-Ouest), communément traduit par rituels de possession, qui rendent concrètement possible ce mode particulier d’échanges, tout autant psychologiques que sociaux.

Les échanges de toute nature, qui s’opèrent dans le cadre de ces rituels de possession, sont concrètement possibles puisque les différents acteurs agissent-pensent dans le cadre d’un univers social et culturel commun et donc d’un espace imaginaire collectif ou partagé dont ils sont bénéficiaires avant même l’acquisition du langage et qui fondent les convictions c’est à dire la reconnaissance de biens communs quels qu’ils soient.

Nous tenterons de développer la question ainsi posée en nous appuyant en particulier sur des images articulées produites dans le jeu de notre enquête, images fabriquées par nos soins ou qui émergent en propre du rituel au sens où toute société fait image d’elle-même. Images qui, à notre sens, nourrissent d’une manière spécifique les constructions intellectuelles qui peuvent accompagner l’interprétation de ces phénomènes.

Enfin, ajoutons que nous serons particulièrement sensibles au rendu de ces imaginaires partagés, à leur tentative de restitution tel l’écho des atmosphères si denses qui accompagnent le récit d’un conte ou d’un évènement au moment où récitant et public réalisent cette coagulation magnétique, un partage occasionnel et parfaitement abouti d’idées et de sentiments.

 

Mardi 4 avril 2023 à 15h30 salle 5

Collège de France, 11 place Marcelin Berthelot-Paris 5e (métro Cluny La Sorbonne) Odéon – RER Luxembourg – salle 5