Portraits

Ken Okada. Le fil des anges

Par Mylène Vignon

J’ai récemment découvert le talent de cette étonnante créatrice, lors d’un défilé à l’Hôtel W Opéra, où la transparence des matériaux côtoyait la grâce des réalisations. Conquise, je me suis précipitée dans son atelier showroom parisien, pour y découvrir les mystères de tant de merveilles.

Ken m’accueille tout sourire, vêtue de la tenue récurrente de la boutique, une chemise blanche portée près du corps et façonnée d’étonnantes petites nervures « pour apporter la touche féminine à ce vêtement plutôt classique » explique t-elle.

Dès l’entrée de la boutique, située dans le très chic 7ème  arrondissement reconnu comme sanctuaire de la couture parisienne, on pénètre dans une sorte de jardin aérien composé de légers voiles de taffetas blanc, qui vous retiennent captifs, comme enveloppés de la caresse des anges.

Après avoir pris connaissance des différents modèles de la collection d’hiver, nous partageons une tasse de thé japonais.

J’ai adoré les petites vestes presque capes, les chemisiers si détaillés, les sacs à main en cuir et fausse fourrure, les robes… puis je me suis penchée sur les dessins qui annoncent déjà la collection à venir. Je promet de garder le secret!

Avec toute la douceur et la délicatesse qui caractérisent les femmes japonaises, Ken se dévoile pour Saisons de Culture.

Enfant, au Japon elle voyait coudre sa mère, qui aimait lui confectionner de jolies robes. C’est probablement ce qui a déclenché chez la jeune fille une envie, qui allait rapidement se transformer en passion, en nécessité. Parallèlement, avec un automatisme qui surprend ses professeurs, elle peint.

Après l’université, elle rejoint l’école de mode de Bunka, où elle remportera de nombreux concours. Elle est ensuite accueillie dans une filiale d’un grand magasin, toujours à Tokyo.

C’est en 1997 qu’elle arrive à Paris. Elle décide de s’inscrire en Sorbonne pour y apprendre le Français. Suite à un concours de mode, qu’elle remporte, elle se voit gratifiée d’un stand sur un salon de prêt à porter. Ainsi commence la grande aventure parisienne d’une jeune fille japonaise talentueuse et opiniâtre.

En 2000, accompagnée d’un pôle de collègues couturiers, elle s’installe à Barbès, suite à un projet audacieux lancé par la Mairie de Paris. Elle se mettra en scène pour deux défilés, à la demande de la firme Toyota sur les Champs Élysées.

C’est en 2016, pendant les attentats, qu’elle investit le Pont des Arts pour un événement inoubliable. Le lieu, pour des raisons de sécurité n’a été annoncé qu’à la dernière minute par texto. Les invités se sont précipités pour ne rien manquer de la fête, en amont les mannequins avaient répété dans la rue, sous les yeux étoilés des passants et des voisins.

Puis ce fut la fondation Ricard, l’incontournable Place Vendôme, et tout récemment l’ Hôtel W Opéra, une parfaite réussite qui réunissait le tout Paris, entourés des photos de Brice Hardelin, avec la participation de la société Tecsom.

Saisons de Culture ne manquera en aucun cas le prochain rendez-vous, pour lequel Ken Okada nous promet de nouvelles surprises.

Ken Okada Paris
Boutique showroom
1 bis rue de la Chaise 75007 Paris