Regards

Cyb, Feux-Pizzicati

Par Théodore Blaise

Cherchons un tout. Le voilà, fond noir, fond rouge, dominante jaune, or plutôt.

 

Les tableaux sont alignés devant les miroirs de la célèbre brasserie Le Sélect à Montparnasse. Sur les miroirs, par endroit oxydé, notre image nous assigne une place parmi eux. Avec cette présentation qui démultiplie notre image, on s’oublie gagnant que la peinture soit en nous.

Expérience corporelle. Bien sûr, elle passe par l’œil, mais comme une eau vive, la présence des tableaux de Cyb s’infuse, saisissant notre corps en toute part. Fermons les yeux. Rémanence des tensions colorées. L’organisation de leur rythme nous fait saisir l’intention du titre donné à la suite de ces œuvres : Pizzicatti.

Fermons les yeux. Écoutons, et c’est alors tout voir. Alors la voilà « la grande image ». Aucune platitude, aucun objet, mais rebonds de touches et de notes convoquées avec maîtrise. D’un feu d’or à son apaisement, sous une incandescence voluptueuse, c’est la nature même de la lumière que Cyb interroge. Sans nous méprendre, le volcan est là. La volonté d’y déroger, de se débarrasser de ses attributs aussi, mais il suffit du sel de son esprit. Il est là.

Ce qui nous attache au travail de Cyb : la spiritualité en quelque sorte. La spiritualité même, dès lors que les Correspondances de Baudelaire, les Voyelles de Rimbaud vous auront intrigué.

 

C’est donc à l’épreuve physique d’une méditation que les monochromes ponctués de Cyb  nous invitent – nous touchant comme des mandalas – ils continuent en nous, au-delà du regard, leur chemin apaisé.

 

Exposition visible jusqu’au 7 mai 2024 au matin

 

Le Sélect, 99 boulevard du Montparnasse Paris 6e