Regards

Rémi Rebillard

Par Mylène Vignon

Incontournable dans le monde de la photographie du vingt-et-unième siècle, Rémi REBILLARD joue désormais dans la cour des grands.

Né en France, l’artiste a fait le choix de s’installer aux Etats Unis. C’est lors de son exposition de Bruxelles, que j’ai vraiment pris conscience de la valeur de ce travail qui a déclenché chez moi, l’envie. La féminitude et ses paroxysmes, ont suscité, comme dans un miroir intime, le désir d’écrire sur notre belle complexité, nos fractures, à nous les femmes, observées à travers l’oeil du photographe.

Femmes d’un monde en dérive, obsession, fascination, la Femme est au coeur de ses préoccupations. De son passage dans l’univers très intime de la photographie de mode, il a conservé cette quête de l’attitude qui le différencie de ses contemporains et lui confère cette particularité.

Ses égéries affichent un regard résolument fixe, qui se voudrait neutre de toute émotion? Mais l’émotion est ailleurs et persiste en un lieu différent, autrement, sur un tout autre plan. Capturer de la femme ce qu’elle affiche d’ambiguïté, ce n’était pas si simple, parole de femme! nous avons tant de difficultés à nous appréhender nous-mêmes, car le miroir ne nous révèle rien, sinon notre infinie complexité.

Il nous fallait un vrai regard objectif, celui du photographe est le plus approchant, mais attention, il tend à révéler avec élégance, nos fêlures. Ce que par pudeur nous aurions tendance à occulter la cartographie de l’image intérieure de notre véritable beauté.

Sans aucune réserve, Rémi Rebillard imprime sa trace sans limite, avec une bienveillance et un professionnalisme que rejoint sa contemporanité.

Aujourd’hui, une presque décennie plus tard, je l’ai retrouvé sur les cimaises de NUE Galerie avec un plaisir intense. Une différente présentation de son travail tiré de manière classique sur papier, laisse apparaître une carnation plus intime du modèle. La lumière est toujours un élément essentiel de la scène, et le choix si minutieux des étoffes qui accompagnent la pose  est un atout supplémentaire. La symbiose des modèles face à l’objectif est palpable et se révèle d’un tableau l’autre, que nous soyons devant une contorsion où une couronne d’épines déplacée de son contexte douloureux. Ces chairs s’animent, tellement emplies de vie, que la vibration ressentie nous comble, bien au-delà du seuil de la galerie.

 

Comme un battement de cils :  Un coffret prestigieux contenant 10 photos a fait l’objet d’une édition spéciale pour cette exposition parisienne.

 

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