Portraits

Carla Arigoni

Entretien avec Mylène Vignon

Nous avons rencontré Carla Arigoni lors de l’exposition de Cyb à la mairie du 1er où elle nous accueillait dans le cadre de ses fonctions de présidente du comité d’action culturelle.  Saisons de Culture ne pouvait passer à côté de cette fidèle amie des arts et des lettres.

Entretien :

Carla Arigoni, quel a été votre cursus personnel en matière de culture ? Répond-il à un atavisme ?

 

Mon père était un amateur d’art et il m‘a transmis sa passion très tôt !

C’est à partir des années 80, que j’ai commencé à m’intéresser au « dadaïsme » et au « surréalisme », et, plus particulièrement à André Masson que j’ai eu la chance de connaitre à la fin de sa vie. J’ai accepté avec enthousiasme un partenariat avec une célèbre galerie de Rome pour présenter ses sculptures à la FIAC de 1987. Ce fût le grand début d’une relation indéfectible avec l’art et, en 1989, j’ai produit ma première exposition, « Man Ray » à Bagatelle, puis à Venise, en 1990, au Palais Fortuny !  Tout cela, en parallèle d’une activité professionnelle qui était tout autre !

 

Comment la fonction qui vous a rattachée à cet arrondissement est-elle arrivée à vous ?

Très simplement ! Le maire, Jean-François Legaret, recherchait une personne susceptible de reprendre la présidence de son comité municipal d’animation culturelle. Après avoir assisté à deux expositions que j’avais organisées à la Monnaie de Paris et sur la place Vendôme, il m‘a proposé de prendre la présidence de ce comité ! J’ai évidemment accepté, convaincue des grandes possibilités qu’offrait cet arrondissement en lieux d’expositions multiples et à cause de la totale confiance que m’apportait le maire pour développer cette activité.

Je le remercie encore ainsi que notre trésorier Guy Girard qui m’accompagne toujours dans cette très belle aventure !

 

Quelles y furent vos plus belles rencontres littéraires ?

Elles sont très nombreuses et, si je dois en retenir quelques-unes, je mentionnerais l’hommage rendu au centenaire de la naissance de Jean Anouilh, en collaboration avec sa fille Colombe avec la présentation d’une pièce de théâtre inédite, à l’Oratoire du Louvre « Vive en Henri IV ou la Galigaï ».

J’ajouterais la première édition du Prix de Philosophie Politique « Prix Emile Perreau-Saussine » et une série de rencontres littéraires « Penser le présent » animée par la philosophe Bérénice Levet avec l’accueil de personnalités comme Luc Ferry, Jean Tulard, Pascal Brucner, ou Pierre Rosenberg…

J’ai également mis en place des conférences /spectacles autour du « Printemps des Poètes » sous la direction de Jean-Pierre Siméon ainsi qu’un partenariat avec la Fête du livre de la ville de Saint-Etienne.

J’ai accueilli des personnalités hors du commun comme Giovanna Vals, au parcours personnel bouleversant autour de la désintoxication et présenté les biographies passionnantes de Béatrix de L’Aulnoit dont celle de « Clémentine Churchill ».

Beaucoup de grands écrivains et spécialistes ont pu présenter des livres exceptionnels, je pense en particulier au grand éditorialiste, journaliste et écrivain Philippe Alexandre avec

« ma tribu plus que française » et au grand spécialiste de Léonard, Serge Bramly avec son livre « Léonard de Vinci » à l’occasion de la grande rétrospective du Maître au Louvre !

 

Artistiques ?

Je retiens le lancement de la toute première exposition de notre Comité, avec les photographies prises à la maternité Béclère « Première heure » du photographe Thierry Bouët sur les vitrines de la Samaritaine !  Puis, à la mairie du premier, une succession d’autres expositions de photographes célèbres comme Micheline Pelletier-Decaux sur « l’Île de Pâques », les « Cinquante chefs étoilés » de Stéphane de Bourgies …

Reste, absolument incontournable, la puissante vague du « Street- Art » avec la superbe collection personnelle de Nicolas Laugero-Laserre et cette source précieuse de grands artistes issus de nos agglomérations urbaines.

Difficile d’oublier les expositions d’artistes confirmés de renommée internationale comme Hedva Ser, Ruben Alterio , Carmen Mariscal, ou Philippe Labarthe et bien d’autres qui ont contribué au rayonnement de notre arrondissement.

Le Festival de la diversité culturelle, sous le patronage de la commission nationale française de l’UNESCO, occupe aussi une place importante dans mes activités ainsi que l’organisation du JAZZ DAY UNESCO (30 avril) avec le Paris Jazz Club, le Paris Downtown et le Forum des Halles

Enfin, un grand souvenir : la merveilleuse journée vénitienne organisée avec vous, autour de l’inauguration de l’exposition de CYB, suivie d’un colloque sur les « 4 éléments de l’univers » avec vos amis et la participation de la violoniste Maryia Blasina !

 

Comment s’est passée pour vous la fusion des mairies ?

Elle s’est déroulée de façon tout à fait naturelle. J’ai pu poursuivre mon activité grâce à

L’accueil chaleureux de la nouvelle équipe de la mairie Paris Centre et de son maire Ariel Weil, lui-même passionné d’art sous toutes ses formes.

 

Cette passion qui vous anime est-elle facile à gérer dans votre proche entourage ?

J’ai un mari aussi passionné que moi ! il m‘accompagne depuis le premier jour dans toutes mes initiatives artistiques, tout comme ma fille Clélia avec ses sensibilités du moment !

 

Avez-vous un projet personnel en dehors de cette activité ?

Cette présidence passionnante et débordante me laisse peu de temps pour mes autres activités, mais je suis toujours curieuse et partante pour de nouvelles aventures !

 

Comment voyez-vous l’avenir de la culture au sortir de cette période exceptionnelle ?

C’est un nouveau siècle qui commence. Les habitudes prises pendant le confinement vont rester et la culture n’échappera pas à ces changements.

Pour nous, qui proposons beaucoup d’expositions sur des places publiques en plein air, nous constatons une demande renforcée d’artistes de France et d’autres continents.

 

Le mot de la fin vous appartient…

Cette diversité culturelle, avec toutes ses expressions, a trouvé une place entière dans le cœur emblématique de Paris. Ces belles rencontres artistiques, soutenues par les amis fidèles de nos arrondissements et les nombreux visiteurs qui affluent régulièrement, ont contribué à la réussite de notre Comité d’animation culturelle.  Pour ne pas perdre notre enthousiasme, profitons du présent ! Ce fut une joie de découvrir la très belle exposition de sculptures en plein air du street-artiste HOPARE, un sculpteur espagnol Juan Garaizabal en juin et juillet,  ainsi que Denis Monfleur, en septembre sur la place Vendôme. Beaucoup d’autres belles surprises à venir, que vous pourrez découvrir sur notre site www.animationculturelle-paris1.fr !