Portraits

Virginie Bassetti, sculpteur campanaire. Les Cloches de Notre-Dame

Par Mylène Vignon

De Villedieu- les- Poêles à Paris, à vol de cloches, il n’y avait qu’un pas et Virginie Bassetti l’a franchi allègrement. Cette histoire résonne comme un conte de fées. Voici l’étonnant parcours  de vie d’une jeune femme déterminée et talentueuse.

Tout à commencé en 1995 par la création d’un portail, lorsque la très jeune fille qui avait fait le choix d’interrompre ses études artistiques au profit de cette discipline de fer, réussit à imposer son style dans l’atelier. Elle est alors âgée de vingt- trois ans et cette réalisation audacieuse va tracer le marqueur de sa destinée.

Les commandes de cloches passaient régulièrement à la fonderie: cloches de bateaux, cloches de prestige, laïques ou religieuses traditionnelles aux décors résolument classiques.

Un jour, survient la visite d’un curé pour la commande spéciale d’un carillon pour Honfleur. Le père François Cassigneul est bien connu en sa qualité de pionnier dans l’art de faire travailler les sculpteurs de cloches.

En 1995, Virginie élabore son premier élément campanaire de plus de quatre-vingt kilos.

Puis vient le temps du jubilée de Notre-Dame de Paris. C’est l’atelier de Villedieu – les- Poêles qui obtient la commande de neuf cloches monumentales pour la circonstance. Au commencement, il est question de faire travailler tous les sculpteurs réunis, sur cet ensemble de fonderie très spécial. Rapidement, les approches s’entrechoquent, les personnalités très contrastées ne donnent pas le résultat escompté. Le maître décide alors de procéder à un appel d’offre dans l’anonymat le plus total.

Virginie Bassetti obtient alors la commande des quatre cloches en bronze qui en réalité seront majorées au nombre de neuf, pour la réalisation du projet final à livrer pour les huit-cent-cinquante ans de Notre-Dame de Paris. Le bourdon  » Marie » sera coulé aux Pays-Bas.

Le souhait de l’équipe des 850 ans de Notre-Dame de Paris a été de procéder au remplacement les quatre cloches coulées au 19ème siècle, dissonantes entre elles et le bourdon Emmanuel, par huit cloches qui créent désormais, grâce à cette intervention, la sonnerie d’orisme de la cathédrale.

La jeune femme travaillera sans relâche, à trois mètres de profondeur, dans une fosse creusée à cet effet dans l’atelier. C’est dans un très grand respect de symbolique, d’éthique et de technologie acoustique, que son travail s’est accompli au fil du temps. Comme un chemin de lumière qui invite à l’évangélisation.

2000 heures de travail pour dessiner et sculpter à la cire d’abeille les différents motifs de ciselure. Chaque épaisseur ne doit pas dépasser les 3 et 4 mm, afin que les  note de chaque cloche s’accorde parfaitement au bourdon « Emmanuel ». L’ensemble devra s’inscrire dans la partition d’une parfaite harmonie.

Virginie Bassetti explique avec une passion communicative, que les cloches ont été nommées selon le choix de l’association des 850 ans de Notre-Dame de Paris. Les prénoms correspondent aux Saints qui ont marqué l’histoire de Paris comme un rébus spirituel qu’il nous appartient de décrypter. Jean-Marie, Maurice, Benoît-Joseph, Etienne, Marcel, Denis, Anne, Geneviève, Gabriel et Marie.

Tout Paris se souvient de cette frêle silhouette qui accompagnait le cortège avec une bienveillance presque maternelle…

Elle retourne de temps à autre prendre de leurs nouvelles et nous ne manquerons pas de suivre notre Esméralda, dès les premiers jours du printemps,  dans le clocher de la cathédrale, pour la photo inédite.

Merci de prendre connaissance de la biographie de cette artiste au parcours insensé……..texte intégral.

Biographie