Regards

Avignon 2019

Saisons de Culture au rendez-vous

La plus grande scène de théâtre du monde s’est ouverte cette année encore sur un excellent cru. Nous avons eu la chance d’assister à des représentations d’une grande diversité. Spectacles de rue, théâtre et concerts, déployaient leurs palettes de couleurs dans les charmantes venelles avignonnaises, aux murs couverts d’affiches.

Les coups de cœur de Saisons de Culture, reviennent à Est-ce j’ai une gueule d’Arletty ?, un spectacle musical de haut vol, signé Eric Bu et Élodie Menant, mis en scène par Johanna Boyé, avec Céline Esperin, Élodie Menant, Marc Pistolesi et Cédric Revollon.

Un résumé émouvant de la vie mouvementée de cette inoubliable comédienne, sur fond d’atmosphèredes année folles. Un vif succès, couronné par une standing ovation au Théâtre Du Roi René.

Atelier Théâtre Actuel, La Compagnie Carinae, Coq Héron Productions, ZD Productions.

Coup de cœur ex aequo au théâtre de l’Observance, pour L’Ombre, un texte de la romancière Alma Brami, interprété par Dédeine Volk-Leonovitch, qui, dans une performance époustouflante raconte dans un  seul en scène,  le temps de la préparation du poulet hebdomadaire, ses trente – sept années de mariage avec Georges, qui n’aime ni le bruit ni le changement. Elle commence à s’imaginer une nouvelle vie, dans un monde où les costumes trois pièces et les cravates pliées en huit, n’existeraient pas.

Comédienne : Dédeine Volk- Leonovitch
Auteure : Alma Brami
Mise en scène : Dimitri Rataud
Costumes : Stéphanie
Scénographe : Esthel Eghnart

Coq Héron Production

On peut dire que le palmarès de la plus grande présence sur scène de cet été 2019, revient à William Mesguich, comédien dans quatre pièces, metteur en scène de cinq spectacles, dans un marathon probablement très éprouvant pour cet acteur  proteiforme, dont le talent est  désormais reconnu de tous.

On le voit enfilant le costume d’Antonin Artaud, immergé dans la pensée du poète, puis en milieu d’après-midi, il apparaît en Macbeth, pour une traversée shakespearienne. Sans prendre le temps d’une pause, il rejoint son père Daniel, pour ce Souperbien mérité, dans un prodigieux face à face entre Talleyrand et Foucher, signé Jean-Claude Brisville.

À l’heure du dessert : 20h45, il remonte sur scène dans une comédie signée Sophie Forte et Virginie Lemoine, Chagrin pour soi, où il interprète pas moins de douze personnages. Une mise en abime de la folie de cet été, selon les dires du comédien.

Mentions spéciales pour l’auteur britannique Arold Pinter (1930 – 2008) avec deux pièces présentées cet été dans le off : Trahison, interprèté par Gaëlle Billaut – Danno, François Feroleto et Yannick Laurent, en alternance avec Benjamin Boyer et Vincent Area, sur le thème du trio amoureux, de ses aveux, ses mensonges et ses trahisons. Une pièce diaboliquement conçue où le suspens est garanti jusqu’au dernier instant.

Mise en scène de Christophe Gand, produit par Coq Héron Productions.

L’Amant, ou le vertige d’un couple sous les apparences d’un faux Vaudeville. Une mise en scène extraordinaire de Stéphane Olivier Bisson, interprété par Manon Kneusé, Clément Vieu et Eric Capone.

Spectacle produit par Olea,Compagnie Méditerranéenne, coproduction : Coq Héron Productions.

Nous en terminerons avec nos coups de cœur de l’été, sur Walking Thérapie, un duel entre deux personnages qui s’adaptent aux endroits traversés au fil des rues d’Avignon et à l’aléa des rencontres, avec pour point de départ le Théâtre du Bélier. Munis de casques audio, les comédiens restent connectés à votre psychisme pour vous guider à la rencontre de votre moi heureux…le tout judicieusement orchestré par Fabrice Murgia. Un spectacle de rues immersif et décalé comme on les adore.

Conception sonore : Maxime Glaude.
Promenade thérapeutique de Nicolas Buysse et Fabio Zenoni.

Mylène Vignon et Sabine Hogrel