Portraits

Anna Stein

Peintre et sculpteur de rêves

C’est dans l’intimité de son atelier galerie situé au cœur de Paris, dans le très romanesque passage Choiseul, que j’ai recueilli les propos d’Anna Stein. Avec émotion, l’artiste s’est remémorée sa petite enfance, passée dans un foyer aimant. Les parents, issus de la grande bourgeoisie hongroise, ont éduqué leurs deux enfants avec raffinement, dans le plus grand confort. Puis, la guerre est arrivée avec force séparations et privations de libertés. Les parents emprisonnés, Anna s’est miraculeusement sortie des griffes de l’antisémitisme grâce à la bienveillance d’un gendarme nazy hongrois, d’un séjour dans un couvent de religieuses catholiques et des bons soins d’un couple de paysans.

Elle estime aujourd’hui avoir eu beaucoup de chance.

Jeune fille en 1956,  elle s’exile vers cette France incontournable pour les artistes du monde entier et qui la faisait tant rêver,  après avoir fui par la frontière Austro-Hongroise.

Très tôt, elle a été initiée au dessin, après avoir suivi des études secondaires artistiques et être entrée à l’Académie des Beaux-Arts de Budapest, ce qui la drapera de l’écriture romanesque de cet univers baroque qui ne la quittera jamais. Ensuite elle entrera à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de Jean Souverbie.

Passionnée de peinture, elle aborde la sculpture, les vitraux, les bijoux artistiques, fresques, reliefs, mobilier… elle réussit toujours à obtenir un résultat surprenant. Comme dans ce tout nouveau travail, une technique mixte composée de carton, de peinture et d’une mystérieuse résine dont elle seule possède le secret!

Le résultat est magique de légèreté, de charme et de spiritualité. Elle ose régulièrement des associations de pierres et de bronze, avec des inclusions souvent improbables, qui participent d’une étrange alchimie. Elle est intéressée par la bible, les anges en mouvement la mythologie et l’histoire de l’art.

Je connais Anna depuis la fin des années quatre-vingt-dix et je l’ai vue, dans son atelier situé à l’époque dans le dix-septième arrondissement, aborder tant de disciplines, que je ne pourrais pas aujourd’hui définir avec précision la spécialité dans laquelle elle se classe.

Tout ce travail de découvertes perpétuelles, constitue une œuvre exigeante et aboutie.

Anna Stein expose régulièrement en France, aux États Unis et en Asie. Elle se positionne en tant que référence, dans les plus grandes institutions de sa Hongrie Natale, où elle est désormais une sommité incontournable.

Mais quelle est donc la raison qui pousse la petite fille née en1936 à Budapest, à relever encore aujourd’hui tant de défis?

Entourée de l’affection de son mari écrivain et de son fils artiste, elle persiste à poursuivre son chemin de lumière, avec une incompressible fraîcheur d’âme.

Sa biographie est riche et longue, aussi je vous invite à parcourir son site.
www.annastein.fr

Mylène Vignon