La Chronique du flâneur N° 1
par Marc Albert-Levin
Pour un Parisien, les quais, ce ne sont pas ceux de New York dans le film rendu célèbre par Marlon Brando jouant le rôle d’un ancien boxeur amoureux de la sœur d’un homme assassiné par son frère, un docker mafieux, (On the Waterfronts, Elia Kazan, 1954) ; ou bien encore les quais de Port-au Prince en Haïti tels que se les remémore Sarah, une petite fille qui a grandi sous la terreur de Papa Doc (L’homme sur les Quais, Raoul Peck, 1960). Pour un Parisien, les quais, ce sont inévitablement ceux de la Seine. Et pour le petit Parisien que j’étais, à seize ans, les quais n’étaient pas seulement la rive gauche qui longe le fleuve, mais sa bordure de caisses peintes en vert sombre, les étalages des bouquinistes. C’était de véritables coffres aux trésors où des livres d’occasion, souvent recouverts de papier cellophane, proposaient mille lectures possibles à petits prix.
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