Culture confinée
Par Iris Alter





Chère lectrice, cher lecteur,
Je parlais dans mon anachronique précédente des livres d’art, des livres d’artistes et je gardais pour la fin (mais tant qu’il y aura des livres et des artistes y aura-t-il jamais une fin?) un petit joyau de livre à poser, si vous en avez une, sur votre table de chevet. Beau livre objet, à lire et à relire, à garder et à regarder, dans l’ordre ou dans le désordre, comme vous voudrez : en l’ouvrant à l’une ou l’autre des lettres de cet abécédaire baroque. Il est comme un bijou dont il est impossible de saisir tout de suite les multiples reflets.
Texte intégralAutomne
À l’âme souvent monotone
Aux couleurs fauves
Aux parfums de sol humide
Aux chants de perles de pluie
À la douceur indienne d’un été qui s’étend
Tardivement
Avant que les branches effeuillées
Ne subissent les frimas
Redoutés
Chère lectrice, cher lecteur,
Zéglobo Zéraphim, mon alter égo, celui qui reste poète même quand je ne suis que simple employé de bureau, a beau me susurrer à l’oreille, avec son optimisme perpétuel et son sourire parfois si exaspérant : « les défaites de Noël conduisent inévitablement aux victoires de l’année suivante ». Rien n’y fait. J’ai beau voir la hotte de Saint-Nicolas déborder de livres d’art, mon cœur à moi, en cette fin 2018, déborde de nostalgie. Texte intégral
Qui embrase les cœurs des garçons et des filles
Qui raccourcit les jupes en dévoilant la peau
Qui fait espérer une onde rafraîchissante
Sur l’herbe desséchée par ses rayons ardents
Qui brûle d’impatience de voir déjà la neige
Mais qui au final comble l’attente
L’été est le moment de toutes les audaces
Il libère le corps et irradie d’amour
Ces trois lettres magiques qui se lisent en deux sens
Palindrome
Été
Été
Été !
Après avoir admiré cette superbe et révélatrice exposition, nul n’ose se rappeler l’image, certes confuse et gourmée, traditionnelle pourtant, d’un peintre Espagnol, donc austère malgré ses origines Grecques, Crétoises, de portraits aux visages allongés et lugubres, orgueilleux engoncés de noir, ou torturé dans l’énigme labyrinthique de « L’enterrement du comte d’Orgaz », d’ailleurs restée dans l’Eglise Saint-Thomas à Tolède aussi superbe qu’énigmatique.
Bref, l’on s’en tenait à une distance respectueuse et on ne le connaissait pas. Texte intégral
Mes chers parents,
Ne vous inquiétez pas. Je suis bien arrivé au pays du Printemps. Il fait beau. Il y a des arbres, des plantes, des fleurs, des légumes, des oiseaux. Il y a des grands parcs aussi, tout verts, où je me promène souvent avec Jacinthe, une camarade que j’ai rencontrée ici. Il y a même la mer qui est calme et bleue, avec quelques goélettes, mais aussi des mouettes qui volent au-dessus d’elle. Je me suis acheté une nouvelle paire de lunettes de soleil. Texte intégral
Pour le lecteur à l’affût, le nom des librairies claironne une provocation à penser : un roman à écrire, un poème à scander ?
Les idées jaunes
Désormais, on pense jaune, on voit jaune, on rit jaune. On pense jaune : c’est-à-dire un peu triste, un peu vieux, un peu jaune ou jauni, comme le monde ancien qui se rappelle bruyamment à nous, à moins que ce ne soit le nouveau qui ne jaunisse déjà un peu. Texte intégral