Evenements

Ceci n’est pas Roméo et Juliette

Par Elodie Pinel

Contrairement à ce qu’annonce le titre, Ceci n’est pas Roméo et Juliette est bien une pièce sur Roméo et Juliette. Une troupe d’acteurs amateurs, déchirée par des querelles internes, donne la première de sa mise en scène de la pièce de Shakespeare. Le rideau s’ouvre sur leur panique à quelques minutes de l’entrée en scène ; car ce que nous voyons, nous, spectateurs, ce sont les coulisses. Pensée comme du théâtre dans le théâtre, la pièce nous montre l’incertitude des comédiens, leur frustration d’avoir tel ou tel rôle (comme la lunaire Zoé, incarnée par Constance Noujaim, mécontente de sa robe de princesse) et propose un texte où tout se dit avec le plus grand aplomb et le plus parfait sans-gêne, pour la plus grande joie du public. Les personnages, tous identifiables sans jamais être caricaturaux, sont joués avec une grande justesse. Le personnage de Jules, incarné par Jules Altur-Ortiz, est un Roméo attachant, secrètement amoureux de sa délicate partenaire de jeu, Emilie, jouée par Emilie Lancien. Emilie a elle-même quelque chose à cacher aux autres comédiens : une relation étrange la lie à l’une d’entre eux, qui joue la nourrice de Juliette et que joue Sylvie Dumez ; et il en va de même pour Sisi, interprétée par Sotiria Dimitriadi, qui cache quelque chose de sa relation à Virginie, jouée par Lauriane Callaou. Dans une intrigue à tiroirs, on découvre qu’une histoire clandestine lie le dragueur invétéré qu’interprète Raphaël Cochard-Marchewka, et Marie-Catherine, joué par Montaine Morice. Les confidences et révélations en coulisses, notamment provoquées par les lettres de Constance, interprétée par Céline Larmoyer, sont ponctuées par des leçons de théâtre donnée par Virginie, frustrée de ne jouer que Rosaline, cette amoureuse éconduite par Roméo qui « n’est même pas un personnage ». Et on n’oubliera pas de si tôt Paulette, la comédienne du placard, jouée par Chloé Mouchard, Nancy, la pharmacienne un peu trop féminine pour l’être vraiment, incarnée avec audace et décontraction par Florent Dussac, ni le valeureux metteur en scène Michel, joué par Bernard Guinio. Pièce chorale, Ceci n’est pas Roméo et Juliette mène du rire à l’émotion sans crier gare : les nuances de chaque rôle se déploient subtilement avec un rare sens du rythme et du dialogue. L’ensemble se regarde avec délectation, dans une communion avec des comédiens engagés, aussi amoureux de leurs rôles que le sont les amants de Vérone. On saluera en cela le travail plein de finesse de l’autrice et metteuse en scène Florence Baxley et de la compagnie 75%. Ceci n’est pas Roméo et Juliette est une pièce fraîche, enlevée et pleine d’esprit, qui réchauffe les coeurs. On en sort en ayant retrouvé l’envie d’aller au théâtre. Ceci n’est pas Roméo et Juliette, Théâtre du Gouvernail, du samedi 19 février au jeudi 31 mars, les samedis à 21h en février et les jeudis à 21h en mars.    

Rencontres Abstraites

Par Katy Sroussy

Iris Alter invite sa fille Marie à intégrer ses œuvres à ses côtés, dans le cadre de l’exposition présentée dans le boudoir-galerie du Select. Iris Alter est une artiste aussi accomplie dans le chant jazz, que dans la peinture. Elle a commencé  sa  création artistique à partir  des années 80 et utilise des techniques mixtes : pigments,  matériaux  divers,  découverts dans la nature  et dans la vie quotidienne, objets trouvés et détournés. Texte intégral

Akira Inumaru

Par Pierre – Jacques Pernuit

Dans cette nouvelle série, s’inscrivant dans la suite de ses récents travaux au Jardin des Plantes de Rouen, Akira Inumaru (né en 1984 à Ibaraki, Japon) puise à nouveau dans le répertoire des formes botaniques. Au-delà de la traditionnelle relation de la peinture à la nature comme « réservoir des formes », Akira Inumaru voit bien plus qu’un dictionnaire formel dans ce qu’il nomme le « langage des plantes ». Si chaque toile incorpore les tracés délicats de fleurs et de feuilles trouvées dans les pages d’anciens herbiers, il ne faudrait pas pour autant résumer sa peinture à la simple imitation des contours morphologiques des végétaux. Car sa pratique dialogue avec la nature par d’autres voies, des voies plus élémentaires. Si la peinture d’Akira Inumaru peut être qualifiée ainsi, c’est bien qu’elle est en tous points conforme aux différents sens du terme « élémentaire ». Elle entre en dialogue avec les forces naturelles, avec les « quatre éléments » que sont la terre, l’eau, l’air et le feu, mais elle explore également « ce qui vient en premier » dans la nature, à savoir la lumière et l’espace qu’elle traverse. Texte intégral

Les Jeunes Amants : Que voici de majesté!

Par Christian de Maussion

Avec le temps, Léo the last, Léo chantant, on se sent floué, alors vraiment. Au cinéma, Fanny Ardant contrevient à la loi du tout s’en va, à la mémoire qui flanche quand on oublie les voix. Le timbre éraillé, une langueur dont longtemps j’ai ressenti l’inutile affectation, la tonalité patricienne, entre Anna Mouglalis et Delphine Seyrig. Depuis hier, Fanny Ardant m’est révélée, malgré ses grands airs. Au cinéma de Saint Lazare, je me suis levé et j’ai marché. J’étais guéri d’une cécité. J’ai reconnu les faits. Une grande dame. Fatale. Sorte d’Ava Gardner nationale. La brune tragédienne ne compte pas pour des prunes.  Elle est impériale, ultime diva de cinéma, si joliment, précieusement décatie. Avec le temps, vient le génie de l’instant, l’évidente simplicité de la vérité. Fanny Ardant est magnifique dans ses rides, moins raide aujourd’hui, toute fripée d’humanité, toute chiffonnée de féminité. Quand elle murmure des mots, les susurre à l’oreille du toubib, on voit sa beauté s’épanouir, sa délectable figure se détacher comme un fruit mûr. « Que voici de majesté ! »  (Louis-Ferdinand Céline). Bashung. Madame rêve. Osez Joséphine. D’une vieillesse, Fanny Ardant  garde l’audace. Elle est folle d’élégance, frivole de justesse. A un âge, qui est le mien, l’actrice témoigne d’un destin, atteint la quintessence d’un art. Fanny Ardant est radieuse. Divinement cabossée. La plus belle pour aller danser, rouler dans une petite voiture. Avec le temps, Fanny Ardant s’est fanée, s’est fadée Parkinson. L’amour l’a sonnée, secouée comme un prunier. Dommage que la petite réalisatrice ne soit l’héritière ni de Truffaut ni d’Antonioni. Elle donne à l’actrice, qui se débrouille très bien toute seule, le rôle de sa vie.    

10e Edition des Rencontres du Sud

Par Katy Sroussy

Ce grand évènement situé dans le Sud de la France a été initié par des exploitants, des distributeurs, des producteurs et acteurs. Ces professionnels du cinéma, soucieux de l’implanter dans le Sud, ont créé ces Rencontres, propices aux échanges pointus entre professionnels mais aussi ouvertes à un  public passionné de cinéma.. On pourra partager sa passion pour le 7e Art avec ceux qui font le cinéma. Texte intégral

Fondation Van Gogh à Arles

Par Sophie Sainrapt

Niko Pirosmani - promeneur entre les mondes. Vincent Van Gogh - vitesse et aplomb.

Si vos pas vous mènent vers le sud de la France cet été, ne ratez pas l ‘exceptionnelle et rare exposition, Niko Pirosmani - promeneur entre les mondes. Né en 1862 à Mirzaani, Pirosmani est l ‘une des fiertés de son pays, la Géorgie. Considéré en Occident comme le Douanier Rousseau du Caucase, il puise son inspiration auprès des hommes et des femmes qui l‘entourent, dans les traditions, la vie à la campagne ainsi qu’auprès des animaux, un ours sous la lune ou parfois une girafe ou un lion, issus de territoires imaginaires. Ses peintures franches et directes sont réalisées la plupart du temps sur de la toile cirée noire, celles-ci sont forgées avec modestie dans des lieux peu conventionnels, tavernes et étables de Tbilissi et ses alentours, Pirosmani travaillant à la commande ou proposant son art en échange de nourriture. Texte intégral

TERREDEVIE – TERRE ÉLÉPHANT

Monica Mariniello : SculpturesLaurence Dugas-Fermon : Photographies peintes

L’œil de la Femme à Barbe, nous étonne encore en offrant à notre attention son regard éclairé. Et comme nous avons tous une affection particulière pour les éléphants, ne manquons en aucun cas cet incontournable rendez-vous. Ghislaine Verdier, accueillie par Moufida Atiq, propose cette exposition à l’occasion de la sortie des livres Terredevie, avec les sculptures de Monica Mariniello, ainsi que Terre Éléphant, avec les photos peintes de Laurence Dugas Fermon. Deux artistes dont les préoccupations sont très voisines mais les expressions bien différentes. Deux femmes concernées, consternées par le sort que l’humanité inflige au reste du monde vivant. L’une sculpte et l’autre photographie. Les deux écrivent aussi. Les deux crient. Deux cris d’alerte. Deux livres aux dimensions complémentaires. Deux projets liés à la terre, reliés à la Terre. Un lieu d’accueil comme une évidence donc, qui pendant des décennies a été le show-room du céramiste Alain Vagh, avant de devenir la Galerie Terrain Vagh... Un bel alignement de planètes pour deux très belles découvertes ! Terredevie - Monica Mariniello. Si ses œuvres évoquent l’antiquité, c’est qu’elle est née en Toscane, où enfant elle a sillonné la campagne en terre étrusque. Terre omniprésente. Terre lieu d’harmonie et d’équilibre magique... Mais l’artiste est hantée par la relation homme/animal et considère comme aberrante la suprématie que les humains ont imposée au reste du monde vivant. Les Hommes auraient-ils perdu leur âme ? Le visiteur pourra assister au spectacle du monde dans la série Teatrum Mundi, avec tout un peuple de têtes : « Elle vole des instants, des émotions intenses, des faiblesses attachantes, des sourires, des regards, des grimaces, des forces inavouées et invite le spectateur à en faire autant. » (extrait du texte de Silvestra Mariniello). Avec Les Voyageurs, il parcourra la Terre à dos d’animal, se laissant guider par lui, car l’animal connaît la route. Dans Oh Terra mia aura lieu le triste constat des outrages que l’humanité fait subir à la planète. Avec Only One se réalise comme une synthèse entre les personnages, chaque posture humaine ou animale restaurant le lien invisible de l’être et du regard. Enfin dans la série Terrehumaine, il sera temps pour les Hommes d’opérer une forme de retour aux sources en ne faisant plus qu’un avec la végétation. Ainsi espérons avec l’artiste que : « Le spectateur entre dans une dimension espace-temps différente, où se retissent les liens entre l’homme et son esprit, et où chacun retrouve la part de sacré enfouie au fond de lui-même. » Le livre : préface Marie Deparis-Yafil - A4 à l’italienne, cartonné - 120 pages - 100 photos couleur - 25€ Disponible sur place ou auprès de l’éditeur (port offert) https://loeildelafemmeabarbe.fr/librairie/terredevie Terre Éléphant - Laurence Dugas-Fermon est plasticienne, photographe et auteure. Elle poursuit par ailleurs une activité d’énergéticienne et de naturopathe. Elle s’est également formée à la communication animale et accompagne désormais humains et animaux, afin d’aider à développer entre eux une relation harmonieuse, pour une meilleure compréhension mutuelle. Elle a effectué un stage de développement personnel en Thaïlande, dans un refuge pour éléphants de travail. L’expérience fut si forte qu’elle refait le voyage plus tard pour se préparer à y accueillir elle-même des stagiaires, dans le cadre des rencontres de cœur à cœur qu’elle propose au contact des animaux. Elle revient avec de nombreux clichés de ces mastodontes. Marouflées sur toile et parées d’encres, ocres, pigments et peintures, ses photos se transforment en autant de fragments de paysages, d’océans, d’archipels, de terres vues du ciel, d’étendues volcaniques, de galaxies... ou pour certaines - lumière éteinte - de voûtes célestes étoilées, par l’utilisation de peinture phosphorescente. Un hommage à la terre, à l’énergie et la force d’ancrage que nous offre cet animal souverain qu’est l’éléphant. Elle enrichit son livre d’un texte d’une poésie empreinte de spiritualité. Et pour le plaisir de l’échange, elle signe également un texte pour la série Les Voyageurs du livre de Monica Mariniello. Le livre : 10 x 15 cm - couverture souple - 88 pages - 45 photos couleur - 18€ Disponible sur place ou auprès de l’éditeur (port offert) https://loeildelafemmeabarbe.fr/librairie/terre-elephant Tous les jours de 14h à 20h-jusqu’au 19 février (décrochage festif ce même jour à partir de 16h) Présence des artistes le week-end et sur rendez-vous Galerie Terrain Vagh – 24 rue des Fossés Saint Bernard- Paris 5ème Contact : L’œil de la femme à barbe • Galerie nomade • Éditions d’art • https://loeildelafemmeabarbe.fr Ghislaine Verdier • +33(0)681 221 687 • lafemme@loeilabarbe.fr

Sophie Sainrapt : Le rire d’Éros

Par Mylène Vignon

L’exposition des œuvres de Sophie Sainrapt à la galerie Guyenne Art Gascogne, fait suite à celle de Zwy Milhstein, qui nous quittait ce mois de février 2020, en pleine présentation de son travail, sur ces mêmes cimaises. Le défi est de taille pour Sophie, qui admirait tant son illustre prédécesseur.  Mais le talent appelle le talent, alors, même si l’émotion est vive, la place laissée aux nus de femmes signés Sophie Sainrapt sera occupée à partir du 7 mars de manière magistrale. Il ne faut pas manquer cet important rendez-vous bordelais! Texte intégral

Événement Prima Venezia. Exposition des œuvres de CYB, peintre. Conférence : La voix dès Sirènes

Communiqué de Presse

Regarde cette lumière et admire son éclat, ce que tu as vu hier n’est plus, ce que tu verras demain n’est pas encore… » Léonard de Vinci Programme de la journée du mercredi 10 avril 2019 à la Mairie du 1er La Mairie du 1erarrondissement de Paris accueille Prima Venezia du 8 au 20 avril 2019. Une conférence organisée par l’association Vivent Les Femmes, se tiendra de 14h30 à 18h00 à la Mairie. Texte intégral

Les coups de cœurs d’Esther Ségal

CHRISTIANA ou la peinture d’âme.

Comment définir aujourd’hui un/une peintre sans rencontrer les rives pensives de la critique? Emporté, ballotté par les courants multiples de l’histoire de l’art, les mémorialistes ont toujours été tentés de trouver à ce « noble voyageur », initiateur ou accompagnateur, un ancrage théorique. Et pourtant qu’en est-il de ces profondeurs qui telle « la lueur d’un secret » font signe au-delà des formes picturales ? Christiana Visentin par la spontanéité de son approche artistique interroge cette question si souvent éludée désormais par les penseurs de l’art. Sa création est avant toute tentative d’inscription dans une temporalité intellectuelle, une peinture de l’âme, une peinture de l’intériorité. Cette artiste aux multiples thématiques ne représente que ce qu’il émeut – nature, famille, onirisme, infans, symbolisme, mythologies – les sujets se bousculent et se superposent dans des séries toujours perfectibles.

C’est avant toute chose, l’élan du cœur qui dirige son pinceau et cette dynamique intime et sensible contribue à cette générosité visuelle qui semble surgir à « fleur de toile ». La peinture de Christiana Visentin est à l’image de l’artiste, sensible, habitée et engagée. Loin de l’abstraction et du concept mental, elle se veut exigeante, reconnaissante aux écoles classiques renouant en humble ouvrière comme elle se définit avec la tradition de copiste afin de découvrir le monde avec les yeux de ceux qui ont fait l’art. S’ensuit l’émergence d’un univers personnel où le visible flirte avec l’invisible, l’artiste souhaitant ardemment relier les deux versants de la représentation en un corps pictural transfiguré tout comme les deux moitiés d’un symbole dont elle perçoit toute l’évidence au plus profond d’elle-même.

Partir du réalisme pour mieux s’envoler écrit-elle… Un envol qui la conduit de monde en monde, d’un espace empreint de réalité et de symbolisme à celui d’un espace sacré et méditatif. En cela, nous pourrions parler d’une peinture d’incarnation et de révélation car Christiana Visentin a le désir intime de traverser la matière, de la magnifier pour mieux en extraire son essence cachée. Peut-être pourrions-nous même évoquer un désir profond de « réparation du monde », une volonté de participer à un ouvrage spirituel qui, par une vie contemplative, travaille à récolter les étincelles d’espérance et de renaissance. L’artiste nous le confie : Je suis une artiste rêveuse et passionnée qui trouve l’inspiration dans la contemplation de l’autre ou encore : Je considère mes peintures comme une dédicace d’amour envers tout ce qui m’entoure quand elle ne cherche pas à rendre grâce à la part de divin qui subsiste en tout être.

Se pourrait-il que la peinture mentale n’ait pas complètement imposé son dictat aux artistes et qu’il soit encore possible de se révolter pour reprendre le chemin du Beau au sens de bonté ? Un chemin long et périlleux comme le pressent l’artiste : Créer de la beauté veut dire aussi prier… prier ou plus exactement appeler/kalein en grec en écho à kalon/beau pour toucher l’éternel. Toute la démarche de sa peinture tend vers cet instinct de salut universel. Sa série Les innocents interroge une enfance fragilisée par les désastres écologiques, Ors est un écho inconscient à la divinité indo-iranienne Mithra qui sacrifia un taureau pour sauver et fertiliser le monde. Ses deux madones Madonna Féconda et Madonna Pudica, l’une solaire et l’autre lunaire, manifestent un « revoiler/révéler » sur fond d’icône et laissent s’échapper un message divinement volatile proclamant la victoire de la vie et de la fécondité. La figure de l’oiseau est d’ailleurs un leitmotiv dans sa peinture tout comme il l’était dans la poésie d’Eluard, témoin ou acteur, phénix, colombe, tourterelle, oiseau bleu du paradis ou rouge-gorge, il accompagne son imaginaire où Christiana Visentin nous le dit : La nature sera toujours la plus forte.

C’est dans ce regard d’engagement envers la société et l’art sacré que cette artiste nous présente sous le commissariat d’Esther Ségal, sa dernière exposition intitulée « Renaissances » aux vallons de l’Ermitage du samedi 11 décembre au 11 février 2022 sous la haute présidence de Martine Boulart qui fête ainsi son 29ème évènement sous le signe du mystère de la création et réaffirme son combat pour un art anthropocène. Illustration : « Madonna Féconda » 2021 Huile sur toile de lin, 119x89 cm  


  • (1). «Écrits de l’artiste”.
  • (2). Gaston Bachelard, « La terre et les rêveries de repos ».
  • (3) Nietzsche, « Ainsi parlait Zarathoustra ».
  • (4). “Tao-Te-King » Lao Tseu, LXXIII.
  • (5). Georges Didi-Huberman, “L’image survivante”.
  • (6). Emmanuel Lévinas, « Totalité et infini » (préface).
   

Multipart, l’œuvre en cours. Tadeusz Kantor et Zuzanni

Par Iwona Szmelter, professeur à l’Académie des beaux-arts de Varsovie

Tadeusz Kantor (1915 Wielopole Skrzyńskie -1990 Cracovie) ; peintre, caricaturiste, théoricien de l’art, scénographe et metteur en scène, pionnier du théâtre d’avant-garde du XXe siècle, il est l’une des figures les plus importantes de la vie artistique en Pologne. En France, il est surtout connu pour sa pièce de théâtre La classe morte, jouée pour la première fois en 1977, au Festival d’automne de Paris. Texte intégral

Caroline Loeb. Mettre de la couleur dans la vie

Par Mylène Vignon

Créer, c’est se connecter avec le monde, c’est voir la beauté partout, c’est s’accorder la liberté d’être émue et touchée par n’importe quoi dans la rue… C’est sur ces quelques mots que commence l’entretien avec Caroline Loeb, par un beau jour de février aux allures de printemps. Elle m’attend dans le café, si fine, habillée de couleurs flashies. l’esprit en perpétuel éveil, elle se confie. Texte intégral

GALERIE TERRAIN VAGH – GRAND FORMAT PETITS CADEAUX

Par Elsa Kamini

C’est une esthétique libre, des couleurs nombreuses et une vivacité des tons qui animent actuellement les murs de la galerie Terrain Vagh, du 23 novembre au 22 décembre 2021. Cette immense somme de petits formats est la compilation d’artistes rêveurs, poètes et curieux, qui, chacun, proposent un discours, une vision ou bien un langage plastique qui lui sont propres. Ainsi s’articulent des collages, des peintures, des photos, des céramiques et bien d’autre supports pour offrir un panorama explosif aux visiteurs. Une collection éclectique où l’on peut notamment admirer les collages de Mylène Vignon qui, sur un fond aux couleurs vives, propose sa collection Vitamines : des images et autres éléments découpés et déchirés auxquels elle donne un second souffle pour raconter une nouvelle histoire comme si leur place ne pouvait être qu’ici et nulle part ailleurs. Se juxtaposent alors papiers, matières, actes volontaires et involontaires, donnant une dimension originale et énigmatique aux collages, semblables à un cabinet de curiosités. L’on ne peut également manquer dès l’entrée, les « Boules de Terre » d’Alain Vagh où la création esthétique et l’usage multiple ne font plus qu’un. L’émaillage et la ligne minimaliste des boules offrent une prime de séduction qui permet de rendre l’objet aussi bien décoratif que contemplatif. S’ensuivent les photographies de Jean Merhi qui nous présente plusieurs séries où se mêlent une contemplation esthétique de la nature pendant le confinement, une association poétique de modèles et de toiles déjà existantes et des portraits. La richesse du travail de Jean Merhi réside alors dans cette diversité d’approches tantôt réelle tantôt symbolique et parfois même abstraite. Figure aussi et naturellement Misha Sydorenko qui, à travers ses tableaux, nous délivre une vision atmosphérique des somptueux repaires de Paris et de ses alentours. On y redécouvre ainsi le parc de Saint-Cloud, le bois de Boulogne ou bien encore la fontaine de Médicis sous un voile nouveau et sublimé et parfois même imaginaire par la présence de nymphes. L’on retient également la série de portraits qui témoignent d’un moment et d’une attitude à travers le prisme des souvenirs du peintre. Quant à Natalia Kruchkevych, c’est la tendresse pénétrante de ses portraits et l’abondance des couleurs dans ses paysages et ses fleurs qui confèrent aux réalités simples de la vie une harmonie poétique. Parmi la variété des talents qui s’y exercent, participent également Ghani Alani, Amal Alzahrani, Laetitia Boucrot, Laurent Chabot, Haissam Chamloni, David Daoud, Orouba Dieb, François Duel, Fatima Guemiah, Céline Hayek, Samar Hamis, Thala Khair, Natalia Kruchkevych, Hélène Lhote, Nayla Maalouf, Ramsès Marzouk, Paella, Sophie Sainrapt, Serge Seroff, Stoul, Eric Turlot. Il me semble aussi naturel de citer Chloé Boinnot dont la confection de ses livrets, magnifiés par une minutie artisanale, allie l’utilité et la créativité grâce à un pliage original des pages pour offrir un support inédit et sculptural. Pour conclure, cette exposition doit sa promenade ludique et diversifiée à son organisatrice Moufida Atig qui a su mettre en lumière la singularité de tous ces petits formats. Elsa Kaminski
  • Galerie Terrain Vagh
  • Du 23 novembre au 22 décembre 2021

« ROUX »

Par Elsa Kaminski

Actuellement au musée Jean-Jacques Henner

L’heure est à la couleur !

Sorcière luxurieuse, traitre violent, prostituée, poil de Carotte, telles étaient, entre bien d’autres de même nature, les appréciations que l’on portait sur les roux.

Il n’est pas d’exposition plus singulière que celle actuelle du musée Jean-Jacques Henner qui se propose de nous éclairer sur les représentations de cette chevelure de feu. De l’artiste alsacien du XIXe siècle à la grande couturière Sonia Rykiel, cet immense écart temporel n’est pas une compilation couleur sanguine faite au hasard :  le thème puise sa source dans l’oeuvre même du peintre Henner qui avait alors fait de la rousseur sa signature. Texte intégral