Evenements

Akira Inumaru

Cimes et racines

Des racines surgit la lumière ! C’est au cœur de la terre mère, que se situe la quête inénarrable de ce magicien de la lumière. Les origines de l’homme, des végétaux et du monde minéral, sont source d’inspirations pour celui qui manie le temps, les subtiles pigments colorés de nature, l’alliage du dieu feu et de la lumière, enfin. Alors, inattendue et encore fragile, bien qu’incroyablement maîtrisée, une nouvelle image jaillit! L’exposition de Rouen est une invitation à découvrir ou à reprendre contact avec l’œuvre de Vie, celle que nous donne à comprendre et à aimer encore une fois, Akira Inumaru. Encore et toujours le feu, avec les bronzes de Guillaume Couffignal. Une étonnante alchimie du sensible et de la force, que l’on retrouve chez ces deux artistes réunis ce printemps, en un lieu de médiation et de paix. Du 30 avril au 30 juin 2022 De 10h à 12h et de 14h à 18h sauf lundi et vendredi Festival Courant d’Art Abbatiale Saint-Ouen Place du Général de Gaulle 76000 Rouen Mylène Vignon    

Galerie Convergences : Roger Cosme Estève

Par Sergiusz Chądzyński

Un jour, lors d’un entretien avec Tadeusz Koralewski dans sa galerie, 92 Rue Quincampoix, 75 003 Paris, nous avons abordé le sujet de la peinture de deux artistes : Richard Laillier (voir dans nos pages l’entretien avec Mylène Vignon) et Stéphane Fromm. Tadeusz m’a conseillé de me rendre à la galerie Convergences, dans Le Marais, pour voir, en même temps, les œuvres de deux peintres. J’y suis allé tout de suite pour ne pas rater cette opportunité. Depuis, j’ai l’habitude de passer là-bas de temps à autre et chaque fois je suis étonné par le travail de Valérie Grais, qui gère cet endroit. Dans un petit espace, elle parvient à montrer pleinement ce qu’est un artiste. On peut dire que nous participons à une grande rétrospective, nous sommes convaincus par la sélection raisonnable et parfaite des toiles. Texte intégral

L’été serti de Serge Plagnol

Par Cybèle Air

De la dimension de l’espace peint, personne ne parle. La peinture a perdu la troisième dimension, et se retrouve face au vide : manque une dimension, au mur, à la toile, au panneau de bois. Que fait-on avec le vide ?  Mies van der Rohe affirmait en son temps : « Less is more ». Texte intégral

La puissance et la gloire – Maillol et Gaudi

Par Henri – Hugues Lejeune

Pour la Rentrée, mais au juste la rentrée de quoi, nous sommes au seuil du Printemps certes, mais tout de même la vraie « Rentrée » ne se produit-elle pas à la fin de l’Eté, l’Automne donc? Ne nous semble-t-il pas que tous, autant que nous sommes, nous étions bien occupés ? De nous-mêmes d’abord, de toutes parts bousculés. Tous nos espaces publics semblaient en travaux, en mutation, en rénovation ou simplement comme en berne. Un évènement à la fois, semblait le maximum supportable. Et, non sans crainte, on ajournait la suite à quelque avenir (meilleur, différent, impromptu, cataclysmique, on ne savait guère, on attendait. En état de veille ? A son propos propre et à celui des structures de l’avenir ? La « mise en question » était tombée dans le droit commun. Bon, voici le Musée d’Orsay qui se jette à l’eau. Au programme Maillol comme exposition, Gaudi en tant que noble étranger invité en visite. Ils sont grosso modo contemporains. Le calendrier, devenu international et tournant, des grands musées internationaux, en un rythme majestueux, ordonnancé entre eux par Messieurs (et Mesdames) les conservateurs des Grands Musées et qui semble fonctionner avec un évident succès à travers l’Europe, de plus en plus coordonné bien entendu avec les Amériques peu à peu étendu vers le Moyen voire Extrême-Orient... Tout ce beau préambule pour dire que le programme du Musée d’Orsay de présenter Maillol en France, si je puis dire à domicile qui lui, est essentiellement français, viscéralement, en profondeur, territorial et aussi idéaliste que ce beau mot l’implique à travers le spectre singulièrement large et étendu de sa quête : tout y passe, la peinture, la sculpture évidemment qui semble avoir été son point d’orgue, le dessin, l’architecture et aussi l’expression verbale et écrite, car il cogite, s’agite et il dit et proclame le pourquoi et le comment. Ainsi se retrouve-t-il côte à côte avec Gaudi, à titre de noble invité étranger, sur de proches cimaises : ceci ne peut logiquement procéder que du hasard ? mais contient une sorte de sortilège ; il fallait, quelque part, qu’ils soient mis face à face et l’un avec l’autre. Ils ne se nuisent pas, ils ne s’opposent pas, il n’y a guère d’apparence qu’ils aient été très au courant l’un de l’autre (or ils semblaient chercheurs, curieux et très à l’affut mais les distances étaient plus grandes) mais par je ne sais quel mystère toutes mes lignes s’en ressentent, ils se complètent, se réfèrent à un même absolu, dans des échelles certes différentes, d’une manière éclatante. En exergue, une observation hélas constante et bien de chez nous : si Gaudi a dès l’origine été puissamment soutenu, d’abord à titre privé, par des enthousiastes qui lui passaient commande, je n’emploie pas le mot de Mécènes, car il s’agissait essentiellement de constructions, de structures, d’établissements, d’immeubles publics ou du moins collectifs, alors que Maillol eut du mal à percer, à bouleverser la structure publique française, s’il finit par y parvenir au moins dans la présentation publique et urbaine de ses sculptures. Gaudi était soutenu de toutes leurs forces par les collectivités qui le soutenaient en Espagne : la Sagrada Familia vient à peine de se parachever à Barcelone, en fanfare. Ainsi avons-nous aujourd’hui le plaisir et la satisfaction de pouvoir suivre et comparer les visions de deux grands esprits, leurs conceptions et leur sentiments respectifs de l’espace public et de la façon de le façonner à notre intention. Musée d’Orsay du 12 avril au 17 juillet 2022

Ye Xing Qian

Par Mylène Vignon

Temps retrouvé est le titre de cette exposition qui se déroule actuellement à Paris sur les cimaises de la galerie Area rue Volta. Né en Chine en 1963, Ye Xing Qian apprend à peindre dès l’âge de cinq ans, puis s’initie à la sculpture avec l’aide de son frère aîné. À seize ans, il décore déjà les temples lors de cérémonies. Un an plus tard, remarqué pour ses prestations, il expose à Leqing, sa ville natale, située près de Wenzhou. Texte intégral

Et si l’art faisait voyager

Par Iris Alter

Partons à la découverte de l’autre BRUXELLES surprenant avec les artistes du PARCOURS MARITIME à MOLENBEEK du 25 - 27/ 03/2022 BRUXELLES l’autre capitale de l’art à 1h20 de Paris vaut le voyage. Et si c’était juste pour son art? Entre le traditionnel Bozar, palais art déco, le Centre Belge de la Bande Dessinée où le jeune Mima, musée de l’art urbain et de la culture 2.0, il y en a pour tous les goûts. Et si l’on a envie de revenir, le pass musée donne accès à 59 musées en Belgique pour 59 Euros. Mais à Bruxelles, l’art se vit aussi autrement: hors des institutions, vivant, démocratisé et populaire. On le rencontre sur les murs, dans le métro, dans l’air, dans les rues avec des graffitis, des performances, des manifestations de danse, des spectacles poétiques ou politiques et de tous genres, en des endroits inattendus. L’art fait vibrer la ville, du boulanger photographe aux artistes professionnels - tout le monde y contribue. Le PARCOURS MARITIME en est un excellent exemple. Le quartier de MOLENBEEK, " de l'autre côté du canal", trop souvent associé au terrorisme dans la presse internationale depuis les attentats de mars 2016, est en train de devenir un quartier inspirant et le deuxième quartier d’artistes après Saint-Gilles. Cette tendance se reflète déjà dans le fait qu’il y a 5 musées/lieux de culture qui se sont implantés autours du canal dans les dernières années. En 2016 le MIMA a ouvert dans une ancienne brasserie. Le TOUR & TAXIS, ancienne gare maritime composée d’entrepôts et de bureaux, recouverte par une vaste verrière a été désaffectée et restaurée pour accueillir des entreprises et des manifestations culturelles. De l’autre côté du canal, le musée multidisciplinaire KANAL- CENTRE POMPIDOU, situé dans les anciens ateliers Citroën, avait commencé ses activités dans un lieu désaffecté laissé brut. En ce moment en raison dès travaux de transformation, les manifestations culturelles se déroulent extra-muros. La réouverture est prévu en 2024. Puis le Centre ARGOS, dédié aux arts audiovisuels et plastiques ainsi qu’IMAL, dédié aux cultures et technologies numériques, sont également venus s’installer le long du canal. Avec son riche patrimoine industriel en partie délaissé et des loyers encore bien plus abordables qu’à Sainte Catherine, quartier situé de l’autre côté du canal devenu très prisé, Molenbeek est idéalement équipé pour héberger les artistes et leurs ateliers. Dans le but de dynamiser et valoriser le quartier et de donner une visibilité et un lieu d’échange à ses artistes, l’initiative citoyenne “Parcours Maritime” portée par quelques acteurs artistiques de Molenbeek est née en 2020 et revient avec une deuxième édition en 2022. Les artistes communiquent directement avec le public sans aucun intermédiaire de façon démocratique et bénévole pour refléter et favoriser une société et une culture cosmopolite et décloisonnée. Ils invitent chaque habitant qui veut s’exprimer à participer, en investissant les ateliers d’artistes, mais également d’autres lieux privés avec le public du quartier. La Gare Maritime du site Tour et Taxis accueille l’exposition PHARE du parcours, en exposant un travail de chaque participant, avec une centaine d’œuvres à découvrir. Le vernissage y aura lieu le 25 mars à partir de 18H et sera accompagné par des spectacles de funambules, d’acrobatie en hauteur et des concerts de musique du monde entier, à l’image multiculturelle des habitants du quartier. INFORMATIONS PRATIQUES PARCOURS MARITIME Du 25 au 27 mars 2022, vernissage le vendredi 25 mars à partir de 18H dans la Gare Maritime, expositions le week-end du 26 et 27 mars de 11h à 18h lieux divers du quartier maritime de Molenbeek, aux abords du Boulevard du Jubilé, prospectus avec des informations détaillées à la Gare Maritime Plus d’infos/ https://web.parcoursmaritim.be/ et Instagram/ https://www.instagram.com/parcours.maritim/

Anton Martineau

Par Théodore Blaise

En ces premiers jours de l’année, à Rouen où je me promenais, j’ai découvert à la galerie Duchose, qu’anime aujourd’hui René Réthoré, un artiste dont j’ignorais tout, Anton Martineau.

Devant ces œuvres, m’est venu ce mot que je n’utilise que rarement : hâbleur. Sans doute pour la valeur de sa sonorité et parce qu’au plus loin, ce Martineau m’évoque Franz Halls, pour la truculence de ses chairs traitées d’une touche qui impose le plaisir de peindre. Il est dans l’austère Hollande protestante, le seul qui sait poser un sourire sans qu’il ne devienne rictus. Texte intégral

Elucubrations covidentielles : collages à remonter le temps de Marc Albert-Levin

La Galerie Area

Est-il possible de recycler sa mémoire, afin d’éviter la perdre ? Ou est-ce, par définition, une notion totalement éphémère, illusoire, puisque tout ce qui apparaît est appelé un beau jour à disparaître ? Vos souvenirs colorés seraient-ils plus durables si vous les plongiez au préalable dans une machine à laver ? Vous aurez beau faire tourner et  essorer, serez-vous satisfait du résultat lorsque vos souvenirs auront séché ? Le secret se trouve dans les trois mots: chronopast (le passé), chronopeste (le présent) et chronopiste (le future). La Galerie Area , Fumihiko Harada, Alin Avila et Saisons de Culture  accueillent  Marc  Albert-Levin avec  ses «Elucubrations covodentielles »:collages, présentation de livres, lectures .
  • du 23 au 31 juillet.
  • 39 rue Volta dans le 3ème à Paris
  • Vernissage le jeudi 23 juillet à 18 h

Zvi Milshtein, mon père et moi.

Alain Pusel

Zvi est né à Kichinev, aujourd’hui capitale officielle de la Moldavie, autrefois vassal de l’Empire du dictateur Joseph Staline. Cette petite république sortie du joug soviétique risque, bien malheureusement et rapidement de tomber dans les griffes poutiniennes. Zvi, qui s’y connaissait en géopolitique, vu les drames et les péripéties qu’il avait vécus autour du conflit mondial de 1939, savait très bien qu’il ne faut pas accorder une once de confiance à un ancien agent du KGB. Une telle mauvaise herbe ne fait que grandir et se renforcer. Souvenir joyeux : cette Moldavie, revue par Milshtein dans les années 2010, renvoyait de manière délicieuse à des épisodes de Tintin : on avait l’impression de revivre les aventures du Sceptre d’Ottokar, avec une menace bien désuète en arrière-fond… Hélas, l’Histoire ne change jamais – il n’y a que les énarques et les geeks pour croire l’inverse, seules des périodes entre parenthèses nous autorisent quelque détente. Lorsque j’accompagnais Zvi à des Foires d’art contemporain ou pour des expositions à l’étranger, je savais que je m’embarquais pour des aventures spatio-temporelles déroutantes et que j’allais sentir le vent de l’aventure. En Suisse, en Allemagne, en Espagne, en Suède… les journées passées sur le stand de l’exposition – où l’on attend pendant des heures le passage du Collectionneur fidèle, de l’Amateur éclairé, du Journaliste dithyrambique ponctuées par les visites de Barbara et de Lara, enthousiastes et souriantes, le scénario se reproduisait : tout à trac surgissaient des visiteurs, surtout des femmes, d’un âge indéterminé, vêtues de façon inactuelle et aux propos anhistoriques. Dès leur phrase d’introduction, je me mettais à rêver… Zvi, tout ragaillardi et tout sourire, laissait tomber sa gitane sans filtre, se redressait d’un bond et débutait alors une sorte de valse linguistique et corporelle : il se mettait à parler une langue inconnue. Sans doute parfois le russe (pour une dame au lourd collier), parfois le yiddish (pour une dame au châle couleur parme), parfois une autre variante (mais de quelle langue ?) avec une dame en pantalon de cuir rose et parfois – tiens, il me semblait reconnaître ces assonances, dans la langue du quartier latin avec une jeune femme bohème au rouge à lèvre vif et à la démarche chaloupée. Zvi rêvait aussi en plusieurs langues, mais son pire cauchemar était celui de voir le Louvre en cendres, ravagé par un terrible incendie. Il fallait alors le rassurer, trouver un journal, interroger le réceptionniste de l’hôtel, appeler un copain à Paris. Sa souffrance disparaissait, son inquiétude demeurait. Je me rappelle d’une fois, où dans son rêve, plus sophistiqué, c’était Rika Zaraï qui lui téléphonait pour lui apprendre la sinistre nouvelle : les Delacroix, le Radeau et les Chardin étaient la proie des flammes. J’avais manqué la carrière artistique de Rika, j’avais des doutes sur sa reconversion paramédicale : elle conseillait dans ces années-là l’utilisation de force tisane régénératrice ; j’ignorais tout de ses compétences de Pythie. Peut-être Zvi, lors de son arrivée à Paris, avait-il fait le portrait de la belle Rika et en avait gardé une mélancolie cachée ? Il faudrait demander à quelques exégètes milshteiniens, si des dessins ayant pour titres : « Les dessous de l’affaire », « L’envol de la cuisinière » et « Caramba » nous en apprennent plus sur cette télépathique affaire. Je ne voyais plus Zvi depuis longtemps, il vaut mieux conserver l’éclat de quelques précieux moments de sa jeunesse, me disais-je. Les années défilent. Un matin, je reçus un appel sur mon téléphone portable, je marchais, un peu taciturne, dans un Paris baigné de pluie. C’était lui. Il avait composé un faux numéro ; plus exactement il s’était trompé de numéro et donc de personne. Je lui dis qui j’étais alors qu’il parlait de rendez-vous et de photos, instantanément il me parla comme si c’était vraiment moi, cette fois. Quelques minutes chaleureuses qui me touchèrent au cœur. Il m’invita à venir le voir à Lyon. J’acquiescai. Je ne le fis pas. Le même jour, peu après, je reçus un appel de mon père : il avait eu l’impression que je l’avais appelé. Ce n’était pas le cas. La succession des deux brèves conversations m’avait durablement frappé. Avec le recul, cette scène des deux appels pourrait prendre place dans un film de Krzysztof Kieslowski. Avec une image travaillée en couleurs jaune et verte. Et un regard bien interrogatif. Je suis allé voir la belle exposition de Zvi à Sens avec ses ludiques et magnifiques papiers froissés en boule. Tout était là, de son art et de son humour, en encore mieux. Ces dernières années, mon père a progressivement cru entendre et cru voir de plus en plus d’événements et de personnes. Je me frotte les yeux. Mon père et Zvi sont morts tous les deux le même jour, un 4 février, de la même année.

Ludwika Ogorzelec : Je recherche un moment d’équilibre

Par Sergiusz Chądzyński

Je rencontre Ludwika au Centre d’Art contemporain de Varsovie lors de la préparation de son exposition. Je traverse les salles déjà prêtes à recevoir le public, celles où un bric-à-brac de matériaux déposés attend l’intervention du maître, celles dont l’espace est déjà cristallisé. Je passe aussi par des pièces toutes vides. Elles seront bientôt remplies par des objets. Un fond de musique asiatique accompagne ma balade à travers le chantier. Texte intégral

Herta Lebk. Histoire d’un compagnonnage

Par Mylene Vignon

Après cette période de bouleversement, la Galerie Guyenne Art Gascogne a la joie de proposer sur ses cimaises la première partie de l’exposition en trois volets, qui mettra en lien le travail d’un couple d’artistes ayant évolué dans l’univers des Indépendants bordelais, à savoir Herta Lebk (1934-2010) et son époux Claude Bellan (1933-2017). La galerie ouvre sur cette ambitieuse exposition,  par la présentation du travail d’Herta Lebk. Texte intégral

Arnaud Esprit Tribu

Propos recueillis par Mylène Vignon

Arnaud est une artiste française aux mille et une vies : dessinatrice humoristique aux côtés de Sempé́ et Faisan, elle collabore ensuite avec Pierre Cardin comme styliste, avant de devenir free-lance internationale, puis devient directrice artistique d’une agence de publicité́. Pendant tout ce temps, son envie de peindre et dessiner ne l’a jamais quittée. Aujourd’hui sa création est un foisonnement d’œuvres issues d’un esprit en pleine tempête. Telle une chamane, elle nous invite à̀ plonger dans sa mythologie inventée, dans ses mondes parallèles oniriques et vibratoires, peuplés de créatures sorties de nulle part mais ô combien incarnées. Les peintures exposées sont ainsi des pages habitées et extraites de son «carnet de rêves» selon ses propres termes. Carnet de rêves, voyages immobiles dans l’indicible, à la frontière de notre réel et de son monde surnaturel. Les œuvres d’Arnaud, non dénuées d’humour, nous frappent par leur force poétique, graphique, généreuse et chimérique. Surgissent alors «les humains intemporels, les monstres gentils» et autres créatures fantasmagoriques qui nous entrainent en une énergique danse tribale, joyeuse et multicolore. Cette explosion de sens et d’intentions de l’artiste Arnaud trouve naturellement sa place dans l’écrin céramiqué qu’est la Galerie Terrain Vagh, où entrent en fusion deux mondes boulimiques et instinctifs, colorés et matiérés, dans le perpétuel métissage artistique et culturel cher à la tribu Vagh-Weinmann. Il est ainsi des évidences de rencontres et de partages... L’exposition se déroulera en deux temps, du 9 mars au 2 avril, puis suivra un nouvel accrochage, du 5 au 23 avril 2022. Exposition visible du samedi au mardi de 14h à 19h, sur une proposition de Moufida Atig et Hélène Nougaro. Galerie Terrain Vagh, 24 rue des Fossés Saint Bernard Paris 5ème galerie.terrain.vagh@gmail.com Tél : 06 10 27 50 38    

La Fab

Par Véronique Grange-Spahis

En 1984, agnès et Jean-René de Fleurieu inaugurent  La galerie du jour , à deux pas de la première boutique agnès b. située rue du jour et ouverte en 1976, ainsi que du « trou des Halles ». Au même endroit est créé  La librairie Christian Bourgois , où tous les livres sont posés à plat sur une même table, la fameuse table que nous devons aux Jambons français, les anciens résidents, et qui sera installée au cœur de la librairie à La Fab. Texte intégral