Evenements

Rencontres Abstraites

Par Katy Sroussy

Iris Alter invite sa fille Marie à intégrer ses œuvres à ses côtés, dans le cadre de l’exposition présentée dans le boudoir-galerie du Select. Iris Alter est une artiste aussi accomplie dans le chant jazz, que dans la peinture. Elle a commencé  sa  création artistique à partir  des années 80 et utilise des techniques mixtes : pigments,  matériaux  divers,  découverts dans la nature  et dans la vie quotidienne, objets trouvés et détournés. Texte intégral

Théâtre : La Mouette d’Anton Tchékhov

Par Esther Ségal

Une pièce exceptionnelle jouée dans la plus pure tradition du théâtre, dépouillée de ses apparences et riche en incarnation, servie par des comédiens choisis avec une grande justesse.

Une pièce où le désir, la chute, l’absolu se partagent un destin sous un ciel de plomb où toute grâce sous le poids des épreuves y perd ses ailes. Tchékhov nous livre ici avec un regard cynique des personnages hantés par leurs rêves et rattrapés par leur vie et ses limites. À voir absolument !

 Avec Pierre Bès de Berc, Didier Bizet, Laurence Hétier, Yves Jouffroy, Pauline Mandroux, Isabelle Miller, Rémi de Monvel, Selma Noret-Terraz, Rémi Picard, Thomas Sans, Dominique Vasserot.

   Au Théâtre du Nord Ouest, 13 rue du faubourg Montmartre 75009 Paris

 Du 28 septembre au 12 octobre 2019. 

Henri Skrobeck – Horizon

Par Mylène Vignon

Les propositions photographiques d’Henri Skrobeck se situent inversement aux clichés établis. L’objectif est positionné de sorte à saisir un moment sacré que la nature ignore probablement d’elle-même. Édouard Boubat a écrit: La photo n’est pas à l’extérieur du photographe, elle est en lui-même, comme la rencontre qu’il attend. Ses vues de Venise nous donnent à voir le paysage depuis l’intérieur, depuis l’intime. Ses photos de Bourgogne nous font saisir les prémices de la mélodie du vent. De la Bretagne, j’ai reconnu l’esprit, et dans une nature morte, j’en ai surpris la vie… Henri a quitté ce monde en 2020, et voici ce qu’il écrivait à sa sœur dans son dernier courrier daté du 25 février: Il pleut. Pluie d’été. Douce. Parfumée. Je descends la humer - cela ne peut pas faire de mal - puis retour à l’incubateur… je t’embrasse. La vie continue. Mais où? Lui, le sait désormais! Passionné d’art ancien et d’art contemporain, il était également le complice de son épouse la plasticienne Aliska Lahusen, avec laquelle il a partagé une exposition à titre posthume en décembre 2021 à Genève. L’exposition Horizon est visible jusqu’au 8 mars 2022 inclus, sur les cimaises de Heartgalerie, au 30 rue de Charonne-Paris 11ème, de 14h à 19h et sur RDV. Contact galerie: shalvak@free.fr Tel: 06 16 71 28 26    

10e Edition des Rencontres du Sud

Par Katy Sroussy

Ce grand évènement situé dans le Sud de la France a été initié par des exploitants, des distributeurs, des producteurs et acteurs. Ces professionnels du cinéma, soucieux de l’implanter dans le Sud, ont créé ces Rencontres, propices aux échanges pointus entre professionnels mais aussi ouvertes à un  public passionné de cinéma.. On pourra partager sa passion pour le 7e Art avec ceux qui font le cinéma. Texte intégral

Poissons Volants

Par Elsa Kaminski

Comme son nom lindique, lexposition collective « Poissons volants », sous la direction de Sophie Bosselut et Sarah Cohen, fait des particularités de lanimal le pendant des oeuvres aujourdhui présentées au 6b. En effet, la théorie du poisson volant selon laquelle lanimal sextirpegracieusement hors de leau pour échapper à son prédateur convient donc admirablement à lanalyse poétique des artistes, cest-à-dire aux situations où lindividu est placé devant un langage inhabituel, volontaire et libéré

Texte intégral

Ceci n’est pas Roméo et Juliette

Par Elodie Pinel

Contrairement à ce qu’annonce le titre, Ceci n’est pas Roméo et Juliette est bien une pièce sur Roméo et Juliette. Une troupe d’acteurs amateurs, déchirée par des querelles internes, donne la première de sa mise en scène de la pièce de Shakespeare. Le rideau s’ouvre sur leur panique à quelques minutes de l’entrée en scène ; car ce que nous voyons, nous, spectateurs, ce sont les coulisses. Pensée comme du théâtre dans le théâtre, la pièce nous montre l’incertitude des comédiens, leur frustration d’avoir tel ou tel rôle (comme la lunaire Zoé, incarnée par Constance Noujaim, mécontente de sa robe de princesse) et propose un texte où tout se dit avec le plus grand aplomb et le plus parfait sans-gêne, pour la plus grande joie du public. Les personnages, tous identifiables sans jamais être caricaturaux, sont joués avec une grande justesse. Le personnage de Jules, incarné par Jules Altur-Ortiz, est un Roméo attachant, secrètement amoureux de sa délicate partenaire de jeu, Emilie, jouée par Emilie Lancien. Emilie a elle-même quelque chose à cacher aux autres comédiens : une relation étrange la lie à l’une d’entre eux, qui joue la nourrice de Juliette et que joue Sylvie Dumez ; et il en va de même pour Sisi, interprétée par Sotiria Dimitriadi, qui cache quelque chose de sa relation à Virginie, jouée par Lauriane Callaou. Dans une intrigue à tiroirs, on découvre qu’une histoire clandestine lie le dragueur invétéré qu’interprète Raphaël Cochard-Marchewka, et Marie-Catherine, joué par Montaine Morice. Les confidences et révélations en coulisses, notamment provoquées par les lettres de Constance, interprétée par Céline Larmoyer, sont ponctuées par des leçons de théâtre donnée par Virginie, frustrée de ne jouer que Rosaline, cette amoureuse éconduite par Roméo qui « n’est même pas un personnage ». Et on n’oubliera pas de si tôt Paulette, la comédienne du placard, jouée par Chloé Mouchard, Nancy, la pharmacienne un peu trop féminine pour l’être vraiment, incarnée avec audace et décontraction par Florent Dussac, ni le valeureux metteur en scène Michel, joué par Bernard Guinio. Pièce chorale, Ceci n’est pas Roméo et Juliette mène du rire à l’émotion sans crier gare : les nuances de chaque rôle se déploient subtilement avec un rare sens du rythme et du dialogue. L’ensemble se regarde avec délectation, dans une communion avec des comédiens engagés, aussi amoureux de leurs rôles que le sont les amants de Vérone. On saluera en cela le travail plein de finesse de l’autrice et metteuse en scène Florence Baxley et de la compagnie 75%. Ceci n’est pas Roméo et Juliette est une pièce fraîche, enlevée et pleine d’esprit, qui réchauffe les coeurs. On en sort en ayant retrouvé l’envie d’aller au théâtre. Ceci n’est pas Roméo et Juliette, Théâtre du Gouvernail, du samedi 19 février au jeudi 31 mars, les samedis à 21h en février et les jeudis à 21h en mars.    

Sophie Sainrapt : Le rire d’Éros

Par Mylène Vignon

L’exposition des œuvres de Sophie Sainrapt à la galerie Guyenne Art Gascogne, fait suite à celle de Zwy Milhstein, qui nous quittait ce mois de février 2020, en pleine présentation de son travail, sur ces mêmes cimaises. Le défi est de taille pour Sophie, qui admirait tant son illustre prédécesseur.  Mais le talent appelle le talent, alors, même si l’émotion est vive, la place laissée aux nus de femmes signés Sophie Sainrapt sera occupée à partir du 7 mars de manière magistrale. Il ne faut pas manquer cet important rendez-vous bordelais! Texte intégral

Les Jeunes Amants : Que voici de majesté!

Par Christian de Maussion

Avec le temps, Léo the last, Léo chantant, on se sent floué, alors vraiment. Au cinéma, Fanny Ardant contrevient à la loi du tout s’en va, à la mémoire qui flanche quand on oublie les voix. Le timbre éraillé, une langueur dont longtemps j’ai ressenti l’inutile affectation, la tonalité patricienne, entre Anna Mouglalis et Delphine Seyrig. Depuis hier, Fanny Ardant m’est révélée, malgré ses grands airs. Au cinéma de Saint Lazare, je me suis levé et j’ai marché. J’étais guéri d’une cécité. J’ai reconnu les faits. Une grande dame. Fatale. Sorte d’Ava Gardner nationale. La brune tragédienne ne compte pas pour des prunes.  Elle est impériale, ultime diva de cinéma, si joliment, précieusement décatie. Avec le temps, vient le génie de l’instant, l’évidente simplicité de la vérité. Fanny Ardant est magnifique dans ses rides, moins raide aujourd’hui, toute fripée d’humanité, toute chiffonnée de féminité. Quand elle murmure des mots, les susurre à l’oreille du toubib, on voit sa beauté s’épanouir, sa délectable figure se détacher comme un fruit mûr. « Que voici de majesté ! »  (Louis-Ferdinand Céline). Bashung. Madame rêve. Osez Joséphine. D’une vieillesse, Fanny Ardant  garde l’audace. Elle est folle d’élégance, frivole de justesse. A un âge, qui est le mien, l’actrice témoigne d’un destin, atteint la quintessence d’un art. Fanny Ardant est radieuse. Divinement cabossée. La plus belle pour aller danser, rouler dans une petite voiture. Avec le temps, Fanny Ardant s’est fanée, s’est fadée Parkinson. L’amour l’a sonnée, secouée comme un prunier. Dommage que la petite réalisatrice ne soit l’héritière ni de Truffaut ni d’Antonioni. Elle donne à l’actrice, qui se débrouille très bien toute seule, le rôle de sa vie.    

Multipart, l’œuvre en cours. Tadeusz Kantor et Zuzanni

Par Iwona Szmelter, professeur à l’Académie des beaux-arts de Varsovie

Tadeusz Kantor (1915 Wielopole Skrzyńskie -1990 Cracovie) ; peintre, caricaturiste, théoricien de l’art, scénographe et metteur en scène, pionnier du théâtre d’avant-garde du XXe siècle, il est l’une des figures les plus importantes de la vie artistique en Pologne. En France, il est surtout connu pour sa pièce de théâtre La classe morte, jouée pour la première fois en 1977, au Festival d’automne de Paris. Texte intégral

Laboratoire de Radicalité Artistique consacrée à Witold Gombrowicz

Théâtre Elizabeth Czerczuk

La troisième édition de mai 2019 sera consacrée au dramaturge avant-gardiste Witold Gombrowicz (1904-1969). Son œuvre, caractérisée par un ton absurde et un goût du paradoxe, a longtemps suscité les critiques mordantes de ses contemporains qui apprécient peu sa façon de traiter avec légèreté des problèmes existentiels, tels que l’importance de la philosophie et les rapports interpersonnels. Ce grand dramaturge et icône de la littérature polonaise s’est constamment débattu avec l’histoire difficile de son pays, ce qui se ressent dans ses œuvres profondément ancrées dans la tradition et l’histoire. Texte intégral

TERREDEVIE – TERRE ÉLÉPHANT

Monica Mariniello : SculpturesLaurence Dugas-Fermon : Photographies peintes

L’œil de la Femme à Barbe, nous étonne encore en offrant à notre attention son regard éclairé. Et comme nous avons tous une affection particulière pour les éléphants, ne manquons en aucun cas cet incontournable rendez-vous. Ghislaine Verdier, accueillie par Moufida Atiq, propose cette exposition à l’occasion de la sortie des livres Terredevie, avec les sculptures de Monica Mariniello, ainsi que Terre Éléphant, avec les photos peintes de Laurence Dugas Fermon. Deux artistes dont les préoccupations sont très voisines mais les expressions bien différentes. Deux femmes concernées, consternées par le sort que l’humanité inflige au reste du monde vivant. L’une sculpte et l’autre photographie. Les deux écrivent aussi. Les deux crient. Deux cris d’alerte. Deux livres aux dimensions complémentaires. Deux projets liés à la terre, reliés à la Terre. Un lieu d’accueil comme une évidence donc, qui pendant des décennies a été le show-room du céramiste Alain Vagh, avant de devenir la Galerie Terrain Vagh... Un bel alignement de planètes pour deux très belles découvertes ! Terredevie - Monica Mariniello. Si ses œuvres évoquent l’antiquité, c’est qu’elle est née en Toscane, où enfant elle a sillonné la campagne en terre étrusque. Terre omniprésente. Terre lieu d’harmonie et d’équilibre magique... Mais l’artiste est hantée par la relation homme/animal et considère comme aberrante la suprématie que les humains ont imposée au reste du monde vivant. Les Hommes auraient-ils perdu leur âme ? Le visiteur pourra assister au spectacle du monde dans la série Teatrum Mundi, avec tout un peuple de têtes : « Elle vole des instants, des émotions intenses, des faiblesses attachantes, des sourires, des regards, des grimaces, des forces inavouées et invite le spectateur à en faire autant. » (extrait du texte de Silvestra Mariniello). Avec Les Voyageurs, il parcourra la Terre à dos d’animal, se laissant guider par lui, car l’animal connaît la route. Dans Oh Terra mia aura lieu le triste constat des outrages que l’humanité fait subir à la planète. Avec Only One se réalise comme une synthèse entre les personnages, chaque posture humaine ou animale restaurant le lien invisible de l’être et du regard. Enfin dans la série Terrehumaine, il sera temps pour les Hommes d’opérer une forme de retour aux sources en ne faisant plus qu’un avec la végétation. Ainsi espérons avec l’artiste que : « Le spectateur entre dans une dimension espace-temps différente, où se retissent les liens entre l’homme et son esprit, et où chacun retrouve la part de sacré enfouie au fond de lui-même. » Le livre : préface Marie Deparis-Yafil - A4 à l’italienne, cartonné - 120 pages - 100 photos couleur - 25€ Disponible sur place ou auprès de l’éditeur (port offert) https://loeildelafemmeabarbe.fr/librairie/terredevie Terre Éléphant - Laurence Dugas-Fermon est plasticienne, photographe et auteure. Elle poursuit par ailleurs une activité d’énergéticienne et de naturopathe. Elle s’est également formée à la communication animale et accompagne désormais humains et animaux, afin d’aider à développer entre eux une relation harmonieuse, pour une meilleure compréhension mutuelle. Elle a effectué un stage de développement personnel en Thaïlande, dans un refuge pour éléphants de travail. L’expérience fut si forte qu’elle refait le voyage plus tard pour se préparer à y accueillir elle-même des stagiaires, dans le cadre des rencontres de cœur à cœur qu’elle propose au contact des animaux. Elle revient avec de nombreux clichés de ces mastodontes. Marouflées sur toile et parées d’encres, ocres, pigments et peintures, ses photos se transforment en autant de fragments de paysages, d’océans, d’archipels, de terres vues du ciel, d’étendues volcaniques, de galaxies... ou pour certaines - lumière éteinte - de voûtes célestes étoilées, par l’utilisation de peinture phosphorescente. Un hommage à la terre, à l’énergie et la force d’ancrage que nous offre cet animal souverain qu’est l’éléphant. Elle enrichit son livre d’un texte d’une poésie empreinte de spiritualité. Et pour le plaisir de l’échange, elle signe également un texte pour la série Les Voyageurs du livre de Monica Mariniello. Le livre : 10 x 15 cm - couverture souple - 88 pages - 45 photos couleur - 18€ Disponible sur place ou auprès de l’éditeur (port offert) https://loeildelafemmeabarbe.fr/librairie/terre-elephant Tous les jours de 14h à 20h-jusqu’au 19 février (décrochage festif ce même jour à partir de 16h) Présence des artistes le week-end et sur rendez-vous Galerie Terrain Vagh – 24 rue des Fossés Saint Bernard- Paris 5ème Contact : L’œil de la femme à barbe • Galerie nomade • Éditions d’art • https://loeildelafemmeabarbe.fr Ghislaine Verdier • +33(0)681 221 687 • lafemme@loeilabarbe.fr

Akira Inumaru

Par Pierre – Jacques Pernuit

Dans cette nouvelle série, s’inscrivant dans la suite de ses récents travaux au Jardin des Plantes de Rouen, Akira Inumaru (né en 1984 à Ibaraki, Japon) puise à nouveau dans le répertoire des formes botaniques. Au-delà de la traditionnelle relation de la peinture à la nature comme « réservoir des formes », Akira Inumaru voit bien plus qu’un dictionnaire formel dans ce qu’il nomme le « langage des plantes ». Si chaque toile incorpore les tracés délicats de fleurs et de feuilles trouvées dans les pages d’anciens herbiers, il ne faudrait pas pour autant résumer sa peinture à la simple imitation des contours morphologiques des végétaux. Car sa pratique dialogue avec la nature par d’autres voies, des voies plus élémentaires. Si la peinture d’Akira Inumaru peut être qualifiée ainsi, c’est bien qu’elle est en tous points conforme aux différents sens du terme « élémentaire ». Elle entre en dialogue avec les forces naturelles, avec les « quatre éléments » que sont la terre, l’eau, l’air et le feu, mais elle explore également « ce qui vient en premier » dans la nature, à savoir la lumière et l’espace qu’elle traverse. Texte intégral