Regards

Prix 2022 du Fonds Culturel de l’Ermitage

Un Tournant décisif

Le Fonds culturel de l’Ermitage présidé par Martine Boulart et parrainé depuis sa création en 2014 par le Ministère de la Culture, en partenariat avec la mairie de Garches vient de décerner au peintre Ukrainien Misha Sydorenko, pour son exposition Les chants des Vallons, son neuvième prix Art et Nature le 24 octobre 2022 au Sénat avec le soutien du Questeur Jean-Pierre Sueur, de la maire de Garches, Jeanne Becart, en présence des sénateurs Denis Badré et Patrick Kanner, de l’Ambassadeur d’Ukraine Vadym Omelchenko, de Laurent Roturier, directeur de la DRAC Ile de France et de la conseillère régionale d’île de France Anne-Louise Mesadieu. Il vient désormais se joindre aux huit autres lauréats récompensés pour leur œuvre in situ tout au long de l’histoire du Fonds culturel : Claude Mollard, Kimiko Yoshida, Nicolas Lefebvre, Esther Ségal, Dongni Hou, Valérie Honnart, David Daoud, Jérôme Delépine. Texte intégral

A la découverte de l’Ile de Bréhat

Par Thierry Berthé

À quelques encablures de la côte bretonne, par-delà la bonne cité de Paimpol, je vous donne rendez-vous pour y voir et revoir les îles de Bréhat. Dix minutes de navigation suffisent pour prendre pied sur l'ile principale de Bréhat, côtoyée à l’ouest par l’île Béniguet qui la sépare de l’estuaire du Trieux et par l’île Logodec au sud-est, elle est cernée de plus d’un millier d’îlots rocheux où seuls peuvent se risquer les marins du cru. L’île de Bréhat est scindée en deux par le bras de la Corderie et sa visite se mérite. En effet, il n’est pas rare d’y marcher de 15 à 20 km pour en découvrir les secrets et recoins. Texte intégral

Musée d’Orsay

Par Henri-Hugues Lejeune

Est-ce ce silence, cette relative solitude, et aussi cette austérité parfois âpre de la nature qui n’enlève rien à sa beauté, qui nous ont donné un par un ces grands artistes, ces écrivains tourmentés et tourmenteurs qui ont apporté à la « sensibilité contemporaine » tant de ses traits, de sa manière de penser voire de ses mœurs, comme un miroir qui nous permet de nous voir comme nous les sommes qu’il s’est choisies, sans agressivité extérieure autre qu’une originalité toute en profondeur. Texte intégral

Aux Frontières de l’Humain

Par Iris Alter

Changement de paradigme ? Quel est le narratif des expositions d‘art contemporain ? PANTA RHEI, "tout est constamment en métamorphose”. C’est ce que le philosophe grec Heraklit formulait déjà il y a 2700 ans. Les bouleversements multiples de notre monde actuel indiquent-t ’-il un changement de paradigme qui va au-delà de ses transformations perpétuelles ? Crise écologique, économique, sociale et sanitaire…notre monde tel qu’on le connaît est-il en train de se „défaire“ ?  Sommes-nous à un moment charnier où notre propre existence sur la planète est en jeu ? Quelle perception les artistes contemporains nous dévoilent-ils dans leur travail ? Texte intégral

Chronique n° 22 d’Alain Pusel

Avec les anges, prendre la route

Il y a de tout petits ascenseurs dans certains immeubles de Paris. La cage d’escalier, étroite, n’a pas permis à une nacelle domestique spacieuse d’être implantée. Le mécanisme d’élévation n’est pas toujours naturel… Ces machines sont régulièrement immobilisées ; leur exiguïté ne favorise pas leur utilisation, et chaque emménagement ou déménagement est l’occasion de les mettre hors d’usage pendant plusieurs jours. Des utilisations poussées et successives ont raison de leurs capacités ; une pièce du mécanisme a souffert ou c’est la porte de sécurité qui a été bloquée par quelques sacs de ciment, un afflux de caisses, l’agitation d’utilisateurs et c’est la panne. Texte intégral

Catherine Ludeau

Par Mylène Vignon

J’ai rencontré Catherine Ludeau grâce à Véronique Grange Spahis, commissaire d’une exposition qui a laissé une trace indélébile dans ma mémoire. J’ai immédiatement été saisie par l’esthétique et la pureté de ses créations. Ses couleurs et la matière atypique qu’elle compose sont d’une modernité sans cesse réinventée au fil des années. Texte intégral

Garouste

Par Henri-Hugues Lejeune

Quelle discrète horloge a-t-elle mis en route le destin en vue de conjuguer ces jours-ci les attentions les plus diverses et les plus profondes sur l’œuvre et la personne de Gérard Garouste ? Sont-elles en mesure, sont-elles assez puissantes et concertées afin que nous puissions disposer des matériaux nécessaires pour en analyser l’énigme ? Autant celle du personnage, car elles sont nombreuses et au premier chef celle de sa destinée, du ou des buts qu’il s’assigne et des options qu’au long cours de son existence il a prises, s’est assignées, a adoptées ou qui se sont, bien souvent douloureusement, imposées à lui. Texte intégral

Chronique n° 21 d’Alain Pusel

Passage à la couleur

Vu l’autre soir un très beau film : La fille sur le pont de Patrice Leconte. Réalisateur qui a bâti sa carrière sur des succès hauts en couleur : des Bronzés à la plage aux Bronzés font du ski, de Viens chez moi j’habite chez une copine à Ma femme s’appelle reviens, un florilège qui fleure bon le cinéma du patrimoine, assurément. Il se jette là dans un film différent, au ton décalé, sublimé par un noir et blanc magnifique. Texte intégral

L’espace des imaginaires, pour une architecture de l’invisible

Par Jacques Lombard

La ville, dès ses débuts, n’était-elle pas une première utopie, une première vision du monde, celle des monarques, des sultans, des maharajahs, des marchands mais aussi des tyrans, des despotes, des satrapes et des oppresseurs quand l’un ne se confond pas avec l’autre ? De Mari, l’antique cité sumérienne au bord de l’Euphrate au Welthauptsadt, le « Nouveau Berlin » de Hitler resté inachevé ou plus récemment à la Casa poporului, « la maison du peuple », édifiée par Ceausescu et digne du « Château » de Kafka, en passant par Pienza en Toscane, manière de bibelot pour un pape, on comprend que la ville est une mise en ordre de ses habitants dans le double jeu des échanges et de la déclinaison des formes symboliques du pouvoir. La cité témoigne ainsi de cette utopie, l’inscription dans l’espace d’un idéal de la vie en société, au fondement de l’idée de « bonheur », du bien vivre indispensable aux hommes, dessinée en quelque sorte à leur corps défendant et pour la plus grande gloire de son inventeur. Texte intégral

Akira Inumaru – Jour et nuit

Propos recueillis par Mylène Vignon

Pour inaugurer la saison, la galerie Terrain Vagh ouvre ses portes au Soleil Levant et accueille Akira Inumaru, jeune artiste japonais qui présentera une toute nouvelle série inédite, peinte cet été au Japon spécialement pour l’exposition. Jour et nuit est le titre de cet ensemble de quinze peintures sur toile, conçues comme autant de portraits de la nature, de l’espace, de la lumière et du temps, entre le lever et le coucher du soleil. Jour et nuit sera accompagnée de deux grandes toiles de la série Cimes et Racines exposée à l’Abbatiale Saint Ouen à Rouen d’avril à juin dernier ; trois œuvres inédites sur papier de la série Distillation solaire compléteront l’ensemble. Texte intégral

Chronique n° 20 d’Alain Pusel

Vingt ans et vingt chroniques

La vingtaine. Les fameuses années qui nous emportent dans le Grand Tout… et les petits riens. Et plus tard, on voudrait ne se souvenir de rien et tout autant de tout. Certes, il y a l’injonction de Nizan : J’avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie. Tout menace de ruine un jeune homme : l’amour, les idées, la perte de sa famille, l’entrée parmi les grandes personnes [1]. Texte intégral

Apocalypse Républicaine

Une pépite d’Avignon

Jean Maboul, un psy, pas comme les autres, exerce dans un mystérieux village, qui, d’après des spécialistes en géographie sacrée, fait écho à Rennes-le-Château, genèse du Da Vinci Code… Auteur du Best seller mondial « Avec Maboul on ne perd jamais la boule », il pratique la Méthode Maboul, en marge des acquis de Freud, Jung et Lacan, qui n’ont pas eu la chance de le rencontrer.... Dans son Cabinet de réflexion, on évoque, sans langue de bois, ni paroles d’évangiles, les non-dits qui masquent les gros maux de l’humanité… Et au fil de 7 consultations, chiffre qui n’est pas innocent, le Déni est convoqué au Tribunal du Verbe, ou sont cités comme témoins à charge, Dieu, Voltaire, Aragon, Platon, Louis XVI, Napoléon, Shakespeare, Hugo, Machiavel, Einstein et Satan... Texte intégral

Chronique n° 19 d’Alain Pusel

Roulez, jeunesse !

Ma mère était un Fangio (1) au volant de sa deux chevaux, d’après certains commentateurs. Elle utilisait toutes les ressources de ce bolide démocratique made in Citroën, lorsque jeune assistante sociale, ses rendez-vous dispersés l’obligeaient, sur les routes de Lorraine, à jouer du champignon. Ma mère était aussi, dans la tendance des années soixante, une grande fumeuse. Vitesse et gauloises, absence de GPS et d’autoradio, une vision bien exotique pour les jeunes gens des années 2020… Texte intégral

Vive le Parti communiste chinois !

Par Jacques Lombard

La salle de réunion était plongée dans le noir, on ne distinguait que les éléments projetés sur l’écran blanc laiteux et nacré qui réfléchissait les lucioles voletant en tourbillons, autour de l’éclairage des ordinateurs portables des participants. L’horloge administrative sur le mur indiquait IIH30, encore une demi-heure de réunion pensa-t-il. Philippe luttait sans grand succès contre le sommeil, évitant de balancer la tête dans ce lourd mouvement interrompu de temps à autre par une brusque saccade et qui aurait alors révélé son assoupissement. Il savait pourtant que ce séminaire consacré à une réflexion générale sur les différentes techniques informatiques de la reconnaissance faciale, ainsi que sur leurs conditions d’utilisation était de la plus haute importance, à tel point qu’il avait eu beaucoup de mal à trouver le sommeil et en avait profité pour relire « Une chambre à soi » de Virginia Woolf, qu’il venait d’acheter pour l’offrir à sa fille aînée à l’occasion de ses seize ans. Texte intégral